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Jean 6.42
Vigouroux


Multiplication des pains pour cinq mille hommes

1 Après cela, Jésus s’en alla au-delà de la mer de Galilée, ou (c’est-à-dire) de Tibériade ;
[6.1 Voir Matthieu, 14, 13 ; Marc, 6, 32 ; Luc, 9, 10. — Jésus s’en alla de l’autre côté de la mer de Galilée. Voir Matthieu, note 14.13. — Sur Tibériade, voir au verset 23.]
2 et une multitude nombreuse le suivait, parce qu’ils voyaient les miracles qu’il opérait sur les malades.
3 Jésus monta donc sur une montagne, et là il s’assit avec ses disciples.
[6.3 Sur la montagne ; c’est-à-dire sur la montagne voisine.]
4 Or la Pâque, jour de fête des Juifs, était proche.
[6.4 La Pâque. Voir Matthieu, 26, 2.]
5 Ayant donc levé les yeux, et voyant qu’une très grande multitude venait à lui, Jésus dit à Philippe : Où achèterons-nous des pains pour leur donner à manger ?
6 Mais il disait cela pour l’éprouver ; car, lui, il savait ce qu’il allait faire.
7 Philippe lui répondit : Deux cents deniers de pains ne suffiraient pas pour que chacun en reçût un peu.
8 Un de ses disciples, André, frère de Simon-Pierre, lui dit :
9 Il y a ici un jeune garçon qui a cinq pains d’orge et deux poissons ; mais qu’est-ce que cela pour tant de monde ?
10 Jésus dit donc : Faites asseoir ces hommes. Or il y avait beaucoup d’herbe en ce lieu. Ils s’assirent donc, au nombre d’environ cinq mille hommes.
[6.10 Il y avait beaucoup d’herbe en ce lieu. L’herbe pousse abondamment sur certaines montagnes de la Palestine. Le P. de Géramb dit de celle des Béatitudes : « Arrivés au pied de cette montagne, nous fûmes arrêtés par la hauteur de l’herbe. Elle était si élevée qu’elle atteignait presque la tête de nos chevaux, et si épaisse qu’elle obstruait tout le passage. Nos janissaires furent obligés de la faucher avec leurs sabres pour nous ouvrir un chemin. Â»]
11 Jésus prit alors les pains, et ayant rendu grâces, il les distribua à ceux qui étaient assis ; il leur donna de même des poissons, autant qu’ils en voulaient.
12 Lorsqu’ils furent rassasiés, il dit à ses disciples : Ramassez les morceaux qui sont restés, pour qu’ils ne se perdent pas.
13 Ils les ramassèrent donc, et ils remplirent douze corbeilles avec les morceaux qui étaient restés des cinq pains d’orge, après que tous eurent mangé.
14 Ces hommes, ayant donc vu le miracle qu’avait fait Jésus, disaient : Celui-ci est vraiment le prophète qui doit venir dans le monde.
15 Mais Jésus, sachant qu’ils allaient venir l’enlever pour le faire roi, s’enfuit de nouveau, tout seul, sur la montagne.
[6.15 Voir Matthieu, 14, 23 ; Marc, 6, 46.]
16 Lorsque le soir fut venu, ses disciples descendirent au bord de la mer.
17 Et étant montés dans une barque, ils s’avancèrent vers Capharnaüm, de l’autre côté de la mer. Or il faisait déjà nuit, et Jésus n’était pas venu à eux.
[6.17 Vers Capharnaüm. Voir Matthieu, 4, 13.]
18 Cependant la mer se soulevait, au souffle d’un grand vent.
19 Lorsqu’ils eurent ramé environ vingt-cinq ou trente stades, ils virent Jésus qui marchait sur la mer, et qui s’approchait de la barque ; et ils eurent peur.
[6.19 Vingt-cinq à trente stades équivalent à cinq ou six kilomètres.]
20 Mais il leur dit : C’est moi, ne craignez pas.
21 Ils voulurent alors le prendre dans la barque, et aussitôt la barque se trouva au lieu où ils allaient.

Jésus, le pain de vie

22 Le lendemain, la foule qui était restée de l’autre côté de la mer remarqua qu’il n’y avait eu là qu’une seule barque, et que Jésus n’était pas entré dans cette barque avec ses disciples, mais que les disciples seuls étaient partis.
23 Cependant d’autres barques arrivèrent de Tibériade, près du lieu où ils avaient mangé le pain après que le Seigneur eut rendu grâces.
[6.23 Tibériade, sur les bords du lac auquel elle a donné son nom, fut bâtie, d’après Josèphe, par Hérode Antipas, et ainsi nommée par son fondateur en l’honneur de l’empereur Tibère. Cette ville fut la capitale de la Galilée depuis sa fondation jusqu’au règne d’Hérode Agrippa II qui rétablit le siège de son gouvernement à Séphoris, ancienne capitale de la province. Plusieurs de ses habitants étaient Grecs et Romains. Dans le voisinage, il y avait des eaux thermales célèbres chez les Latins. Le Sanhédrin s’y fixa vers le milieu du second siècle de notre ère, et des écoles juives très renommées y fleurirent pendant longtemps.]
24 La foule, ayant donc vu que Jésus n’était pas là, non plus que ses disciples, monta dans les barques, et vint à Capharnaüm, cherchant Jésus.
25 Et l’ayant trouvé de l’autre côté de la mer, ils lui dirent : Maître, quand êtes-vous venu ici ?
26 Jésus leur répondit : En vérité, en vérité, je vous le dis, vous me cherchez, non parce que vous avez vu des miracles, mais parce que vous avez mangé des pains, et que vous avez été rassasiés.
27 Travaillez en vue d’obtenir, non la nourriture qui périt, mais celle qui demeure pour la vie éternelle, et que le Fils de l’homme vous donnera ; car c’est lui que Dieu le Père a marqué de son sceau.
[6.27 Voir Matthieu, 3, 17 ; 17, 5 ; Jean, 1, 32.]
28 Ils lui dirent donc : Que ferons-nous pour faire les œuvres de Dieu ?
29 Jésus leur répondit : L’œuvre de Dieu est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé.
[6.29 Voir 1 Jean, 3, 23. — « La foi à laquelle Notre-Seigneur réduit ici (et souvent ailleurs) tous ses préceptes, ne consiste pas seulement à croire à la parole du Christ ; c’est la foi qui se livre à lui sans réserve, la foi pénétrée de charité, s’unissant à son objet et communiant à tout ce qu’il est. Â» (CRAMPON)]
30 Ils lui dirent : Quel miracle faites-vous donc, afin que nous voyions et que nous croyions en vous ? que faites-vous ?
31 Nos pères ont mangé la manne dans le désert, ainsi qu’il est écrit : Il leur a donné à manger le pain du ciel.
[6.31 Voir Exode, 16, 14 ; Nombres, 11, 7 ; Psaumes, 77, 24 ; Sagesse, 16, 20. — Dans le désert du Sinaï.]
32 Jésus leur dit : En vérité, en vérité, je vous le dis, ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain du ciel, mais c’est mon Père qui vous donne le vrai pain du ciel.
33 Car le pain de Dieu est celui qui descend du ciel, et qui donne la vie au monde.
34 Ils lui dirent donc : Seigneur, donnez-nous toujours ce pain.
35 Jésus leur dit : Je suis le pain de vie ; celui qui vient à moi n’aura pas faim, et celui qui croit en moi n’aura jamais soif.
[6.35 Voir Ecclésiastique, 24, 29.]
36 Mais, je vous l’ai dit, vous m’avez vu et vous ne croyez pas.
37 Tout ce que le Père me donne viendra à moi, et celui qui vient à moi, je ne le jetterai pas dehors.
[6.37 Tout ce que ; c’est-à-dire tous ceux que. Voir, pour cette énallage, Matthieu, 18, 11.]
38 Car je suis descendu du ciel, pour faire, non ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé.
39 Or la volonté du Père qui m’a envoyé, c’est que je ne perde rien de ce qu’il m’a donné, mais que je le ressuscite au dernier jour.
40 La volonté de mon Père qui m’a envoyé, c’est que quiconque voit le Fils, et croit en lui, ait la vie éternelle ; et moi-même je le ressusciterai au dernier jour.
41 Les Juifs murmuraient donc à son sujet, parce qu’il avait dit : Je suis le pain vivant, qui suis descendu du ciel.
42 Et ils disaient : N’est-ce pas là Jésus, fils de Joseph, dont nous connaissons le père et la mère ? Comment donc dit-il : Je suis descendu du ciel ?
[6.42 Voir Matthieu, 13, 55 ; Marc, 6, 3.]

43 Mais Jésus leur répondit : Ne murmurez pas entre vous.
44 Personne ne peut venir à moi, si le Père, qui m’a envoyé, ne l’attire ; et moi je le ressusciterai au dernier jour.
45 Il est écrit dans les prophètes : Ils seront tous enseignés de Dieu. Quiconque a entendu le Père, et a reçu son enseignement, vient à moi.
[6.45 Voir Isaïe, 54, 13.]
46 Non que quelqu’un ait vu le Père, si ce n’est celui qui vient de Dieu ; celui-là a vu le Père.
[6.46 Voir Matthieu, 11, 27.]
47 En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi a la vie éternelle.
48 Je suis le pain de vie.
49 Vos pères ont mangé la manne dans le désert, et ils sont morts.
[6.49 Voir Exode, 16, 13.]
50 Voici le pain qui descend du ciel, afin que celui qui en mange ne meure pas.
51 Je suis le pain vivant, qui suis descendu du ciel. Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement ; et le pain que je donnerai, c’est ma chair, pour la vie du monde.
52 Les Juifs disputaient donc entre eux, en disant : Comment celui-ci peut-il nous donner sa chair à manger ?
53 Jésus leur dit donc : En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez son sang, vous n’aurez pas la vie en vous.
[6.53 Et ne buvez, etc. Voir Matthieu, 26, 27. « â€œCelui, dit saint Basile, qui est régénéré, qui a la vie par le baptême, doit l’entretenir en lui par la participation aux mystères sacrés.” C’est pour cela que l’Eglise fait un devoir rigoureux de s’approcher, au moins une fois chaque année, de la table du Seigneur. Il ne suit pas, d’ailleurs, de ces paroles, que tous doivent nécessairement recevoir Notre-Seigneur sous les deux espèces du pain et du vin ; car comme il arrive souvent dans le style biblique, la conjonction et est mise ici pour ou ; en outre, on sait que Jésus-Christ est présent tout entier sous chaque espèce. La communion sous les deux espèces n’est de rigueur que pour les prêtres qui offrent le sacrifice de la Messe, où l’immolation du Sauveur et l’effusion de son sang sont représentées par la distinction des espèces sacramentelles. Â» (CRAMPON)]
54 Celui qui mange ma chair, et boit mon sang, a la vie éternelle, et je le ressusciterai au dernier jour.
55 Car ma chair est vraiment une nourriture, et mon sang est vraiment un breuvage.
[6.55 Voir 1 Corinthiens, 11, 27.]
56 Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi en lui.
57 Comme le Père qui m’a envoyé est vivant, et que, moi, je vis par le Père, de même celui qui me mange vivra aussi par moi.
58 C’est ici le pain qui est descendu du ciel. Ce n’est pas comme la manne, que vos pères ont mangée, après quoi ils sont morts. Celui qui mange ce pain vivra éternellement.
59 Il dit ces choses en enseignant dans la synagogue, à Capharnaüm.
[6.59 Enseignant dans la synagogue. Voir Matthieu, 4, 23 et Luc, 4, 16.]
60 Beaucoup de ses disciples, l’ayant entendu, dirent : Cette parole est dure, et qui peut l’écouter ?
61 Mais Jésus, sachant en lui-même que ses disciples murmuraient à ce sujet, leur dit : Cela vous scandalise ?
[6.61-62 Vous ne croyez pas maintenant que je puisse vous donner ma chair à manger, et mes paroles à cet égard vous scandalisent ; mais en serait-il de même, si vous me voyiez monter au ciel ? Ce miracle ne vous prouverait-il pas la vérité de ce que je vous assure ?]
62 Et si vous voyiez le Fils de l’homme monter là où il était auparavant ?
63 C’est l’esprit qui vivifie ; la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie.
[6.63 La chair seule sans l’esprit ne sert à rien. C’est en vain que l’on reçoit le corps de Jésus-Christ d’une manière sensible et corporelle, si l’on ne le reçoit en esprit et par la foi. — Les paroles de Jésus-Christ sont en effet esprit et vie, puisqu’elles contiennent la promesse d’un sacrement dans lequel on peut recevoir d’une manière miraculeuse, l’esprit la grâce et la vie dans sa source.]
64 Mais il en est quelques-uns parmi vous qui ne croient pas. Car, dès le commencement, Jésus savait ceux qui ne croyaient pas, et quel était celui qui le trahirait.
65 Et Il disait : C’est pour cela que je vous ai dit que personne ne peut venir à moi, si cela ne lui a été donné par mon Père.
66 Dès lors beaucoup de ses disciples se retirèrent, et ils n’allaient plus avec lui.
67 Jésus dit donc aux douze : Et vous, est-ce que vous voulez aussi vous en aller ?
68 Simon-Pierre lui répondit : Seigneur, à qui irions-nous ? Vous avez les paroles de la vie éternelle.
69 Et nous, nous avons cru et nous avons connu que vous êtes le Christ, le Fils de Dieu.
[6.69 Voir Matthieu, 16, 16 ; Marc, 8, 29 ; Luc, 9, 20.]
70 Jésus leur répondit : Ne vous ai-je pas choisi au nombre de douze ? Et l’un de vous est un démon.
71 Il parlait de Judas Iscariote, fils de Simon ; car c’était lui qui devait le trahir, quoiqu’il fût l’un des douze.

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