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Proverbes 6.13
Vigouroux


Le danger de se porter garant

1 Mon fils, si tu as répondu pour ton ami, si (et que) tu as engagé ta main à un étranger,
[6.1-5 Il ne faut pas engager témérairement sa parole en se portant caution.] [6.1 Et que tu aies, etc. C’est une très ancienne coutume parmi les Orientaux de confirmer leurs promesses et leurs engagements, en se donnant mutuellement la main. On en voit beaucoup d’exemple dans la Bible (voir Proverbes, 17, 18 ; 22, 26 ; Isaïe, 62, verset 8 et suivants, etc.). Xénophon parle de cette pratique très commune parmi les Perses (Anabase, l. II, III, et alibi passim).]
2 tu es (as été) enlacé par les paroles de ta bouche, et pris par ton propre langage.
3 Fais donc ce que je te dis, mon fils, et délivre-toi toi-même, car tu es tombé entre les mains de ton prochain. Cours, hâte-toi, excite (réveille) ton ami.
4 N’accorde pas de sommeil à tes yeux, et que tes paupières ne s’assoupissent pas.
5 Dégage-toi, comme un (petit) daim, (qui échappe) de la main du chasseur, et comme un oiseau (qui fuit) de la main de l’oiseleur.
[6.5 De la main. Toutes les versions anciennes autres que la Vulgate traduisent : Des filets, au lieu de la main.]

La paresse

6 Va vers la fourmi, ô paresseux, et considère sa conduite, et apprends la sagesse.
[6.6-11 Contre la paresse.] [6.6-8 Ce que le Sage dit de la fourmi, voir Proverbes, 6, 6-8 et 30, 25, a donné lieu à des objections. D’après les Proverbes, les fourmis font des provisions au temps de la moisson. C’est ce qu’on a cru, en effet, partout jusqu’au siècle dernier, et ce que nous lisons dans les fables de La Fontaine ; mais, dit-on, en réalité, la fourmi est carnivore ; elle vit d’insectes et de pucerons, qu’elle élève pour les traire et se nourrir de leur lait ; en fait de matières non animales, elle n’aime que celles qui sont sucrées. Pendant l’hiver, en Occident, elle ne mange pas ; elle s’engourdit, et se réveille au même degré de température que les pucerons dont elle se nourrit. ― De tout cela, on ne peut rien conclure contre l’inspiration de l’auteur sacré. Salomon propose surtout, et à bon droit, les fourmis comme un modèle d’activité. « On a célébré avec raison, dit Latreille, la prévoyance de ces insectes et leur amour insatiable pour leur travail. » Quant à leur approvisionnements, un savant naturaliste anglais, sir John Lubbock, l’un des derniers qui aient étudié leurs mœurs, dit à leur sujet : « Nos fourmis anglaises ne font pas de provisions pour l’hiver ; leur genre de nourriture ne le permet pas ; mais quelques espèces des pays méridionaux font des amas de grain, quelquefois en quantité considérable. » Le Dr Lortet dit expressément que les fourmis de Syrie ramassent dans leurs greniers « une quantité de blé souvent très considérable. » ― Et il ajoute : « Des milliers de travailleurs sont activement occupés à chercher des grains de blés tombés sur le sol et à les rentrer dans leurs vastes greniers souterrains. Les greniers de ces fourmilières, très vastes, très profonds, forment plusieurs étages réunis par des galeries superposées les unes aux autres… Lorsque la moisson n’est pas abondante, les fellahs ont toujours la précaution d’aller reprendre à ces laborieux insectes les provisions qu’ils ont faites pour la saison d’hiver. »]
7 N’ayant ni chef, ni maître, ni prince
8 elle prépare durant l’été sa nourriture, et amasse pendant la moisson de quoi se nourrir (ce qu’elle doit manger).
9 Jusqu’à quand dormiras-tu, paresseux ? Quand te lèveras-tu de ton sommeil ?
10 Tu dormiras un peu, tu sommeilleras un peu, tu croiseras un peu les mains pour dormir,
[6.10 Voir Proverbes, 24, 33. ― Tu dormiras, etc. C’est une imitation des gestes d’un paresseux, ou une concession, en sorte que le sens soit : Dors donc, etc. ; ou bien enfin, c’est une prosopopée du paresseux qui dit, lorsqu’on l’éveille : Laissez-moi dormir encore un peu, etc. ― Ce tableau de la paresse du dormeur est complet dans sa brièveté : il y a une gradation bien marquée : au sommeil succède l’assoupissement ; puis, avant de se décider à se lever, le paresseux étire longtemps les bras.]
11 et l’indigence viendra à toi comme un voyageur, et la pauvreté comme un homme armé. Mais si tu es diligent (actif), ta moisson jaillira comme une source (abondante), et l’indigence fuira loin de toi.
[6.11 Un coureur de chemins (viator), qui tombe inopinément sur les passants. Comparer à Proverbes, 24, 34. ― Un homme armé ; auquel on ne peut résister.]

L’homme double

12 L’homme apostat est un homme inutile, il s’avance avec (va tenant, note) une bouche perverse.
[6.12-15 Contre la fourberie.] [6.12 Va tenant, etc. ; littéralement marche avec une bouche perverse. ― L’homme apostat, d’après l’original signifie le méchant.]
13 Il fait signe des yeux, il frappe du pied, il parle avec les (un) doigt(s) ;
[6.13 Fait signe, etc. ; peinture exacte d’un homme inconstant et fourbe. ― Le fourbe se sert de signes, des yeux, des pieds et des mains pour dissimuler et tromper.]

14 il trame le mal dans son cœur méchant (dépravé), et en tout temps il sème des querelles.
15 Sa ruine (perte) viendra soudain sur lui, et il sera brisé tout d’un coup et il n’aura plus de remède.
16 Il y a six choses que hait le Seigneur, et une (la) septième que son âme (la) déteste :
[6.16-19 Les sept vices que Dieu déteste.]
17 les yeux altiers, la langue menteuse, les mains qui répandent le sang innocent
18 le cœur qui médite des desseins très coupables, les pieds agiles (prompts) pour courir au mal
19 le témoin trompeur (fallacieux) qui profère des mensonges, et celui qui sème des dissensions entre les frères.

Les conséquences de l’adultère

20 Observe (Conserve), mon fils, les préceptes de ton père, et n’abandonne (ne rejette) pas la loi de ta mère.
[6.20 Conserve, mon fils. Commencement de la troisième subdivision de la première partie qui s’étend jusqu’au chapitre 9 inclusivement. Le discours du Sage croît graduellement en force et en grandeur, et il s’élève jusqu’à la plus haute poésie pour faire l’éloge de la sagesse incréée.]
21 Tiens-les sans cesse liés dans ton cœur, et attache-les autour de ton cou.
[6.21 Lie-les ; allusion à ce que dit Moïse dans Deutéronome, 6, 6-8. Comparer à Proverbes, 7, 3.]
22 Lorsque tu marches, qu’ils t’accompagnent ; lorsque tu dors, qu’ils te gardent, et à ton réveil entretiens-toi avec eux.
23 Car le précepte (un commandement) est une lampe, et la loi une lumière, et la réprimande qui retient dans la (une remontrance de) discipline est la voie de la vie ;
24 pour te préserver de la femme corrompue, et de la langue flatteuse de (d’une) l’étrangère.
[6.24-35 Sur la chasteté. Après une exhortation générale à suivre ses avis paternels (versets 20 à 23), le Sage exhorte à fuir l’impureté (versets 24 à 35).]
25 Que ton cœur ne convoite (se passionne) pas (pour) sa beauté, et ne te laisse pas prendre par ses regards (les signes de ses yeux) ;
26 car le prix de la courtisane (d’une prostituée) est à peine d’un pain, mais la femme rend captive l’âme précieuse de l’homme.
27 Un homme peut-il cacher le feu dans son sein, sans que ses vêtements soient consumés ?
28 ou marcher sur des charbons ardents sans se brûler la (les) plante(s) des pieds ?
29 Ainsi celui qui s’approche de la femme de son prochain ne sera pas pur lorsqu’il l’aura touchée.
30 Ce n’est pas une grande faute qu’un homme dérobe, s’il dérobe pour rassasier sa faim.
31 Et pourtant, s’il est pris, il en rendra sept fois autant, et il donnera tout ce qu’il a dans sa maison.
32 Mais celui qui est adultère perdra son âme par la folie de son (à cause de son manque de) cœur.
33 Il amasse sur lui la honte (turpitude) et l’ignominie, et son opprobre ne s’effacera pas (sera pas effacé) ;
34 car la jalousie et la fureur du mari ne pardonneront pas au jour de la vengeance ;
35 et il ne se rendra aux prières de personne, et il ne recevra pas comme compensation des présents, même très nombreux.

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