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Jacques 2.10
Vigouroux


L’impartialité de la foi

1 Mes frères, n’associez aucune acception de personnes à la foi en Notre-Seigneur Jésus-Christ glorifié (le Seigneur de la gloire).
[2.1 Voir Lévitique, 19, 15 ; Deutéronome, 1, 17 ; 16, 19 ; Proverbes, 24, 23 ; Ecclésiastique, 42, 1.]
2 Car s’il entre dans votre assemblée un homme ayant un anneau d’or et un vêtement magnifique, et qu’il y entre aussi un pauvre avec un habit sordide (mal vêtu),
[2.2 Un anneau d’or. Les bagues en or ou autres métaux précieux étaient communes chez les anciens.]
3 et que, tournant vos regards sur celui qui porte un vêtement magnifique, vous lui disiez : Toi, assieds-toi à cette place d’honneur (bien ici) ; et que vous disiez au pauvre : Toi, tiens-toi là debout, ou : Assieds-toi au-dessous de mon marchepied ;
4 ne faites-vous pas en vous-mêmes des différences, et n’êtes-vous pas des juges animés de pensées injustes ?
5 Ecoutez, mes frères bien-aimés : Dieu n’a-t-il pas choisi ceux qui sont pauvres selon le monde, pour qu’ils soient riches dans la foi, et héritiers du royaume que Dieu a promis à ceux qui l’aiment ?
6 Et vous, vous avez déshonoré le pauvre. Ne sont-ce pas les riches qui vous oppriment par leur puissance, et qui vous traînent devant les tribunaux ?
7 Ne sont-ce pas eux qui blasphèment le beau nom qu’on prononce en vous nommant (sur vous) ?
8 Si cependant vous accomplissez la loi royale, selon les Ecritures : Tu aimeras ton prochain comme toi-même, vous faites bien.
[2.8 Voir Lévitique, 19, 18 ; Matthieu, 22, 39 ; Marc, 12, 31 ; Romains, 13, 9 ; Galates, 5, 14. — La loi royale ; c’est-à-dire qui domine toutes les autres, la loi suprême. « Sens : si pourtant vous agissez ainsi, non par mépris du pauvre, mais pour quelque motif honnête, et sans violer la première de toutes les lois, la charité, je ne vous condamne pas absolument. Mais si vous faites réellement acception des personnes, c’est-à-dire si vous humiliez le pauvre parce qu’il est pauvre, vous êtes coupable ; car (voir verset 10) quiconque transgresse un seul point de la loi, etc. Â» (CRAMPON)]
9 Mais si vous faites acception des personnes, vous commettez un péché, et vous êtes condamnés par la loi comme des transgresseurs.
[2.9 Voir Lévitique, 19, 15 ; Jacques, 2, 1.]
10 Car quiconque aura observé toute la loi, mais pèche contre un seul point, est coupable de tous.
[2.10 Voir Matthieu, 5, 19. — Lorsque cette Epître fut écrite, il y avait des Juifs qui croyaient que violer la loi sur un point ou sur un petit nombre de points et la pratiquer sur tous les autres, n’était pas un péché grave qui pût attirer la colère de Dieu, qu’il y avait même un certain mérite en cela. Saint Augustin dit que c’était aussi l’erreur de quelques chrétiens de son temps. C’est donc contre cette erreur que saint Jacques s’élève ; et quand il dit toute, c’est qu’il considère la loi comme un tout pris dans son ensemble. Ainsi, qu’on viole tel ou tel précepte en particulier, c’est toujours la loi elle-même qui est violée.]

11 En effet, celui qui a dit : Tu ne commettras pas d’adultère, dit aussi : Tu ne tueras pas. Si donc tu ne commets pas d’adultère, mais que tu commettes un meurtre, tu es transgresseur de la loi.
12 Parlez et agissez comme devant être jugés par la loi de la liberté.
13 Car le jugement est sans miséricorde pour celui qui n’a pas fait miséricorde ; mais la miséricorde s’élève au-dessus du jugement.

Les œuvres de la foi

14 Mes frères, que sert-il à quelqu’un de dire qu’il a la foi, s’il n’a pas les œuvres ? Est-ce que la foi peut (pourra) le sauver ?
[2.14 et suivants. L’apôtre n’est nullement en contradiction ici avec ce que dit saint Paul aux Romains (voir Romains, 1, 17 ; 3, verset 20 et suivants) ; car saint Paul s’attache à montrer que les œuvres prescrites par les lois cérémonielles de Moïse ne servaient par elles-mêmes de rien pour le salut depuis la prédication de l’Evangile, à moins qu’elles ne fussent animées de la foi et de la charité, tandis que la foi animée elle-même de la charité, pouvait, sans les œuvres cérémonielles de la loi, nous rendre justes et nous mériter le salut. Saint Jacques, au contraire, parle de la pratique des œuvres morales, telles que la justice, la miséricorde, et toutes les autres vertus. Or comment saint Paul aurait-il voulu exclure ces sortes d’œuvres, lui qui remplit toutes ses lettres d’exhortations à bien vivre et à mettre en action les vérités que Jésus-Christ nous a enseignées ?]
15 Si un frère ou une soeur sont dans la nudité, et qu’ils manquent de la nourriture de chaque jour,
[2.15 Voir 1 Jean, 3, 17.]
16 et que l’un de vous leur dise : Allez en paix, chauffez-vous et rassasiez-vous, et que vous ne leur donniez pas ce qui est nécessaire au corps, a quoi cela servira-t-il ?
17 Il en est de même de la foi : si elle n’a pas les œuvres, elle est morte en elle-même.
18 Mais quelqu’un dira : Tu as la foi, et moi j’ai les œuvres. Montre-moi ta foi sans les œuvres, et moi je te montrerai ma foi par les (mes) œuvres.
19 Tu crois qu’il n’y a qu’un Dieu, tu fais bien ; les démons le croient aussi, et ils tremblent.
20 Mais veux-tu savoir, ô homme vain, que la foi sans les œuvres est morte ?
21 Abraham, notre père, ne fut-il pas justifié par les œuvres, lorsqu’il offrit son fils Isaac sur l’autel ?
[2.21 Voir Genèse, 22, 9.]
22 Tu vois que la foi coopérait à ses (ces) œuvres, et que par les œuvres sa foi fut rendue parfaite (loi fut consommée).
23 Et ainsi s’accomplit cette parole de l’Ecriture : Abraham crut à Dieu, et cela lui fut imputé à justice, et il fut appelé ami de Dieu.
[2.23 Voir Genèse, 15, 6 ; Romains, 4, 3 ; Galates, 3, 6.]
24 Vous voyez que l’homme est justifié par les œuvres, et non par la foi seulement.
[2.24 « Pour saint Jacques, Abraham est le représentant et le type de tous les vrais croyants : la conclusion est donc légitime. Sa doctrine est d’ailleurs conforme à celle de saint Paul, qui n’accorde de valeur qu’à « la foi agissante par les œuvres Â» (voir Galates, 5, 6). Â» (CRAMPON)]
25 De même aussi Rahab, la femme de mauvaise vie, ne fut-elle pas justifiée par les œuvres, recevant les messagers, et les renvoyant par un autre chemin ?
[2.25 Voir Josué, 2, 4 ; Hébreux, 11, 31. — Rahab… recevant à Jéricho les espions de Josué.]
26 De même, en effet, que le corps sans âme est mort, ainsi la foi sans les œuvres est morte.

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