/   /   /  Esther 2:9     

Esther 2.9
Vigouroux


Choix d’Esther comme reine

1 Ces choses s’étant ainsi passées, lorsque la colère du roi Assuérus se fut calmée, il se ressouvint de Vasthi, et de ce qu’elle avait fait, et de ce qu’elle avait souffert.
2 Alors les serviteurs et les ministres du roi lui dirent : Qu’on cherche pour le roi des jeunes filles, vierges et belles
3 et qu’on envoie dans toutes les provinces des officiers qui découvriront les plus belles d’entre les jeunes filles vierges, pour les amener dans la ville de Suse, et les mettre dans le palais (la maison) des femmes sous la conduite de l’eunuque Egée, qui est chargé de garder les femmes du roi ; là elles recevront tout ce qui leur est nécessaire, tant pour leur parure que pour leurs autres besoins ;
4 et celle qui plaira davantage aux yeux du roi sera reine à la place de Vasthi. Cet avis plut au roi, et il leur ordonna de faire ce qu’ils lui avaient conseillé.
5 Il y avait alors dans la ville de Suse un Juif, nommé Mardochée, fils de Jaïr, fils de Séméi, fils de Cis, de la race de Jémini,
[2.5 Voir Esther, 11, 2. ― Mardochée, à l’époque où commence notre histoire, était déjà très âgé, selon plusieurs interprètes, qui entendent les versets 5 et 6 en ce sens qu’il avait été transporté de Jérusalem du temps de Jéchonias, c’est-à-dire en 599 ; il aurait eu ainsi alors plus de 120 ans. Mais il est plus naturel de rapporter le verset 6, lequel avait été transféré, à Cis, son arrière grand-père. Son nom de Mardochée, qui est babylonien et non palestinien, semble indiquer qu’il était né en Babylonie.]
6 qui avait été emmené de Jérusalem au temps où Nabuchodonosor, roi de Babylone, avait déporté Jéchonias, roi de Juda.
[2.6 Voir 4 Rois, 24, 15 ; Judith, 11, 4.]
7 Il avait élevé auprès de lui la fille de son frère, Edissa, qui portait aussi le nom d’Esther. Elle avait perdu son père et sa mère. Elle était parfaitement (très) belle et avait un visage très gracieux. Après la mort de son père et de sa mère, Mardochée l’avait adoptée pour sa fille.
[2.7 Esther. Sur le nom d’Esther, voir l’Introduction.]
8 Lorsqu’on eut publié cette ordonnance du roi, et que, d’après cet édit, beaucoup de belles jeunes filles (vierges) eussent été amenées à Suse et confiées à l’eunuque Egée, Esther lui fut aussi confiée avec les autres jeunes filles, afin qu’elle fût mise au nombre des femmes (destinées au roi).
9 Elle lui plut, et trouva grâce devant lui. Et il ordonna à l’eunuque de lui préparer promptement sa parure, et de lui donner sa part d’aliments et sept jeunes filles très belles de la maison du roi, et de la parer et de la soigner, elle et ses suivantes.
[2.9 Ses portions ; c’est-à-dire tout ce qui concernait sa nourriture, sa table, ou bien, selon d’autres interprètes, tout ce qu’il était convenable de lui donner selon son rang.]

10 Elle ne voulut pas lui indiquer son pays et sa patrie, parce que Mardochée lui avait ordonné de tenir ces détails très secrets (garder entièrement le silence sur cela).
11 Il se promenait tous les jours devant le vestibule de la maison où étaient gardées les vierges choisies, se mettant en peine de l’état (du salut) d’Esther, et voulant savoir ce qui lui arriverait.
12 Or, lorsque le temps de ces jeunes filles était venu, elles étaient présentées au roi chacune à son tour, après avoir accompli, pendant l’espace de douze mois, tout ce qui concernait leur parure ; durant les six premiers mois elles employaient une onction d’huile de myrrhe, et pendant les six autres, divers parfums et aromates.
13 Et lorsqu’elles entraient auprès du roi, on leur donnait tout ce qu’elles demandaient pour se parer, et elles passaient de l’appartement des femmes à la chambre du roi ornées comme elles l’avaient désiré.
14 Celle qui y était entrée le soir en sortait le matin, et, de là, elle était conduite dans d’autres appartements, ou demeuraient les concubines du roi, sous la surveillance de l’eunuque Susagazi ; et elle ne pouvait plus revenir auprès du roi, à moins que lui-même ne le voulût, et qu’il ne l’eût demandée nommément.
15 Après donc qu’il se fut écoulé quelque temps, le jour vint où Esther, fille d’Abihaïl, frère de Mardochée, que celui-ci avait adoptée pour sa fille, devait être à son tour présentée au roi. Elle ne demanda rien (d’extraordinaire) pour se parer ; mais l’eunuque Egée, gardien des jeunes filles, lui donna comme parure tout ce qu’il voulut. Car elle était très bien faite, et son incroyable beauté la rendait aimable et agréable aux yeux de tous.
16 Elle fut donc conduite à la chambre du roi Assuérus, au dixième mois, nommé Tébeth, la septième année de son règne.
[2.16 Le dixième mois commençait à la nouvelle lune de septembre.]
17 Et (Or) le roi l’aima plus que toutes ses femmes, et elle obtient grâce et faveur devant lui plus que toutes ses femmes. Et il mit sur sa tête le diadème royal, et il la fit reine à la place de Vasthi.
[2.17 Et la fit régner. On objecte que suivant Hérodote, après la mort du mage Smerdis, il fut arrêté solennellement que le roi ne pourrait prendre de femme que dans la maison des sept prétendants au trône. On objecte encore qu’il n’est nullement probable qu’Assuérus ait voulu choisir pour reine une femme juive. Mais d’abord est-il bien sûr que l’obligation de n’épouser qu’une femme appartenant à la maison des sept prétendants ne regardait pas uniquement le successeur de Smerdis ? Il n’est pas plus sûr que, lors même que la convention eut été générale et sans restriction, les princes qui vinrent après lui la crurent obligatoire pour eux et consentirent à s’y soumettre. Enfin on sait que les souverains d’Asie, entièrement plongés dans la volupté, ne consultaient que leurs passions et que, par conséquent, ils ne pouvaient être qu’indifférents sur leur famille et leur religion. Cette considération explique encore comme Assuérus a pu épouser une Juive, d’autant plus qu’Esther cherchait elle-même à cacher son extraction, ainsi que le lui avait prescrit Mardochée, son oncle (voir verset 20).]
18 Et le roi ordonna qu’on fît un festin très magnifique à tous les princes et à tous ses serviteurs pour le mariage et les noces d’Esther. Et il accorda du repos à toutes ses provinces, et il fit des présents (largesses) d’une magnificence princière.

Échec d’un complot grâce à Mardochée

19 Et lorsqu’on chercha et qu’on rassembla pour la seconde fois des jeunes filles (vierges), Mardochée était encore à la porte du roi.
20 Et Esther n’avait (encore) révélé ni son pays ni son peuple, selon l’ordre de Mardochée. Car Esther observait tout ce qu’il lui ordonnait, et elle agissait en tout comme elle avait coutume de faire au temps où il la nourrissait petite enfant.
21 Au temps donc où Mardochée demeurait à la porte du roi, Bagathan et Tharès, deux eunuques du roi, gardiens des portes et qui commandaient à la première entrée du palais, voulurent dans un mouvement de colère, s’insurger contre le roi et le tuer.
22 Mardochée en eut connaissance, et il l’annonça aussitôt à la reine Esther, et celle-ci au roi, au nom de Mardochée, de qui elle l’avait appris.
23 On fit l’instruction, et la chose fut prouvée ; et ils furent l’un et l’autre pendus à la potence, et ceci fut écrit dans les histoires et marqué dans les annales en présence du roi.

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