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2 Samuel 19.36
Grande Bible de Tours


1 Le roi, saisi de douleur, monta à la chambre qui était au-dessus de la porte, et se mit à pleurer*. Et il s’écriait en marchant : Mon fils Absalon ! Absalon, mon fils ! qui me donnera que je meure pour vous* ? Mon fils Absalon ! Absalon, mon fils !
David est plus affligé de la mort de son fils que de sa révolte. Tant qu’il vivait, il espérait que Dieu lui toucherait le cœur ; voilà pourquoi il avait ordonné qu’on l’épargnât ; mais quand-il le voit mort dans son péché, sans espérance de salut, il se livre à toute sa douleur. (S. AUGUSTIN.)
Il aurait sans aucun doute souffert la mort temporelle avec joie, pour le délivrer de la mort éternelle. (S. AUGUSTIN.)
2 Or on avertit Joab que le roi était dans les larmes, et qu’il pleurait son fils ;
3 Et la victoire, ce jour-là, fut changée en deuil dans toute l’armée, car le peuple entendit qu’on disait : Le roi pleure sur son fils.
4 Les troupes entrèrent à la dérobée dans la ville, comme une armée défaite qui s’enfuit du combat.
5 Le roi, cependant, ayant la tête couverte, criait à haute voix : Mon fils Absalon ! Absalon, mon fils ! mon fils !
6 Joab étant entré au lieu où était le roi, lui dit : Vous avez aujourd’hui couvert de confusion tous les serviteurs qui vous ont sauvé la vie, ainsi qu’à vos fils, et à vos filles, et à vos épouses.
7 Vous aimez ceux qui vous haïssent, et vous haïssez ceux qui vous aiment. Vous avez montré aujourd’hui que vous songez peu à vos officiers et à vos serviteurs. Je vois maintenant avec certitude que si Absalon vivait, et que nous eussions tous été tués, cela vous serait agréable.
8 Maintenant donc, levez-vous, montrez-vous à vos serviteurs, et témoignez-leur par vos paroles la satisfaction que vous avez d’eux ; car je vous jure par le Seigneur que si vous ne sortez, vous n’aurez pas cette nuit un seul homme avec vous ; et vous auriez à redouter de plus grands maux que ceux qui sont venus sur vous depuis votre adolescence jusqu’à ce jour.
9 Le roi se leva donc et s’assit à la porte de la ville ; et l’on annonça à tout le peuple que le roi était assis à la porte et toute la multitude vint se présenter devant lui. Cependant, comme, après la fuite d’Israël, chacun s’était retiré dans sa maison,

Retour de David sur le trône

10 Le peuple, dans toutes les tribus d’Israël, disait à l’envi : Le roi nous a délivrés de nos ennemis ; il nous a sauvés de la main des Philistins ; et il a été contraint de fuir de son pays, à cause d’Absalon.
11 Absalon, que nous avions sacré roi, est mort dans le combat : qu’attendez-vous donc, et pourquoi ne ramenez-vous point le roi ?
12 Le roi David, ayant été averti de la bonne volonté que tout Israël avait pour lui, envoya dire aux grands prêtres Sadoc et Abiathar : Parlez aux anciens de Juda, et dites-leur : Pourquoi êtes-vous les derniers à ramener le roi dans sa maison ?
13 Vous êtes mes frères, vous êtes mes os et ma chair* ; pourquoi êtes-vous les derniers à ramener le roi ?
Vous êtes mes plus proches, étant issus comme moi de Juda, fils de Jacob.
14 Dites aussi à Amasa* : N’êtes-vous pas mes os et ma chair ? Que Dieu me fasse ceci, et qu’il y ajoute cela, si je ne vous fais pas pour toujours chef de l’armée à la place de Joab*.
Il était fils d’Abigaïl, sœur de David. (I Paralip., II, 16 et 17.)
Il semble, en effet, dans la suite (ch. XX, v. 4), que David ait ôté le commandement à Joab ; ce fut sans doute par jalousie que Joab tua Amasa.
15 Il gagna ainsi le cœur de ceux de Juda, comme s’ils n’eussent été qu’un seul homme, et ils envoyèrent dire au roi : Venez, vous et tous vos serviteurs.
16 Le roi retourna donc, et s’avança jusqu’au Jourdain et tout Juda vint jusqu’à Galgala à la rencontre du roi pour le conduire au delà du fleuve.
17 Or Séméi, de Bahurim, fils de Géra, de la tribu de Benjamin, vint en toute hâte, et descendit, avec ceux de Juda, à la rencontre du roi David,
18 Suivi de mille hommes de Benjamin. Siba, serviteur de la maison de Saül, y vint aussi avec ses quinze fils et vingt serviteurs. Ils se hâtèrent de passer le Jourdain pour aller trouver le roi.
19 Ils le passèrent à gué, afin de conduire toute la maison du roi, et pour faire ce qu’il leur commanderait. Lorsque le roi eut passé le Jourdain, Séméi, fils de Géra, se prosternant à ses pieds,
20 Lui dit : Ne me traitez point selon mon iniquité, mon seigneur ; oubliez les injures que vous avez reçues de votre serviteur le jour où vous sortîtes de Jérusalem ; et que votre cœur, seigneur mon roi, n’en conserve pas de ressentiment :
21 Car je reconnais le crime que j’ai commis ; c’est pourquoi je suis venu le premier de toute la maison de Joseph au-devant du roi, mon seigneur.
22 Abisaï, fils de Sarvia, dit alors : Ces paroles suffiront-elles donc pour sauver la vie à Séméi, lui qui a maudit le christ du Seigneur ?
23 Mais David répondit à Abisaï : Qu’est-ce que cela nous fait, à vous et à moi, enfants de Sarvia ? Pourquoi me devenez-vous aujourd’hui des tentateurs ? Est-ce aujourd’hui qu’un homme sera mis à mort en Israël ? Et puis-je ignorer que je deviens aujourd’hui roi de tout Israël ?
24 Alors il dit à Séméi : Vous ne mourrez point ; et il le lui jura.
25 Miphiboseth, fils de Saül, descendit aussi au-devant du roi les pieds non lavés et la barbe non rasée ; et il n’avait point lavé ses vêtements* depuis le jour où David était sorti de Jérusalem, jusqu’à celui de son heureux retour.
Tout cela en signe de deuil.
26 Et quand il fut venu à la rencontre du roi à Jérusalem, le roi lui dit : Pourquoi n’êtes-vous point venu avec moi, Miphiboseth ?
27 Miphiboseth répondit : O roi, mon seigneur, mon serviteur a refusé de m’obéir ; car étant boiteux comme je suis, je lui avais dit de me préparer un âne pour vous suivre.
28 Et au lieu de le faire, il est venu m’accuser devant mon seigneur. Mais pour vous, ô roi, mon seigneur, vous êtes comme un ange de Dieu, punissez-moi comme il vous plaira.
29 Car la famille de mon père n’avait mérité que la mort de la part du roi, mon seigneur ; mais vous m’avez placé, moi, qui suis votre serviteur, entre ceux qui mangent à votre table. De quoi donc pourrais-je me plaindre avec justice, et quel sujet aurais-je de vous importuner encore ?
30 Le roi lui dit : C’est assez, n’en dites pas davantage, ce que j’ai ordonné subsistera. Vous et Siba partagez le bien*.
Il est à croire que si Miphiboseth eût été parfaitement intentionné, il eut pu trouver une monture pour se rendre auprès de son protecteur. Aussi David ne le reconnaît-il pas comme entièrement innocent, et il ne lui laisse que la moitié de ses biens.
31 Miphiboseth répondit au roi : Qu’il ait tout, j’y consens, puisque je vois le roi, mon seigneur, rentré heureusement dans sa maison.
32 Berzellaï, de Galaad, étant descendu de Rogélim, accompagna aussi le roi à son passage du Jourdain, et il était prêt à le conduire encore au delà du fleuve.
33 C’était un homme fort vieux, qui avait déjà quatre-vingts ans. Il avait fourni des vivres au roi lorsqu’il demeurait dans le camp ; car il était très-riche.
34 Le roi lui dit donc : Venez avec moi, afin que vous viviez en repos auprès de moi dans Jérusalem.
35 Berzellaï dit au roi : Suis-je maintenant en âge d’aller avec le roi à Jérusalem ?
36 J’ai aujourd’hui quatre-vingts ans : mes sens peuvent-ils encore discerner ce qui est doux d’avec ce qui est amer ? Puis-je trouver quelque plaisir à boire et à manger, ou à entendre la voix des musiciens et des musiciennes ? Pourquoi votre serviteur serait-il à charge au roi, mon seigneur ?
37 Votre serviteur ira encore un peu au delà du Jourdain avec vous ; mais je n’ai point mérité la grâce que vous voulez me faire.
38 Permettez-moi seulement de m’en retourner, afin que je meure dans mon pays, et que je sois enseveli près du sépulcre de mon père et de ma mère. Mais, ô roi, mon seigneur, voici Chamaam, votre serviteur ; qu’il aille avec vous, et faites de lui ce qu’il vous plaira.
39 Le roi dit à Berzellaï : Que Chamaam vienne avec moi : je ferai pour lui tout ce que vous voudrez, et je vous accorderai tout ce que vous me demanderez.
40 Et quand le roi eut passé le Jourdain avec son peuple, il embrassa Berzellaï, et le bénit ; et celui-ci s’en retourna dans sa demeure.

Tensions entre Judéens et Israélites

41 Le roi passa à Galgala, et Chamaam avec lui. Lorsque le roi passa le Jourdain, il fut accompagné de toute la tribu de Juda ; et il ne s’y trouva que la moitié des autres tribus.
42 Tous ceux d’Israël s’adressèrent donc en foule au roi, et lui dirent : Pourquoi nos frères de Juda nous ont-ils enlevé le roi et sa maison en passant le Jourdain, et tous les serviteurs de David avec lui ?
43 Ceux de Juda leur répondirent : C’est que le roi nous touche de plus près ; quel sujet avez-vous de vous irriter ? Avons-nous vécu aux dépens du roi, ou nous a-t-on fait quelques présents ?
44 Et un homme d’Israël répondit aux hommes de Juda : Nous sommes auprès du roi dix fois plus que vous ; et David nous appartient plus qu’à vous. Pourquoi nous avez-vous fait cette injure, et pourquoi n’avons-nous pas été avertis les premiers pour ramener notre roi ? Mais ceux de Juda répondirent encore plus durement à ceux d’Israël.

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