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Proverbes 30.8
Vigouroux


Proverbes d’Agur

La relation avec Dieu

1 Paroles de celui qui assemble, (du) fils de celui qui répand les vérités. Vision racontée par un homme qui est avec Dieu, et qui, fortifié par la présence de Dieu (demeurant avec lui), a dit :
[30.1-33 Le livre des Proverbes se termine par trois appendices (chapitres 30 et 31), contenant les proverbes d’Agur, de Lamuel et l’éloge de la femme forte. Les paroles d’Agur sont une collection de sentences, en partie exprimées simplement, en partie enveloppées sous une forme énigmatique. D’après saint Jérôme et la plupart des commentateurs juifs et catholiques, Agur est un nom symbolique, signifiant collectionneur et pris par Salomon comme celui de Qohéleth ou Ecclésiaste, voir Ecclésiaste, 1, 1. D’après un grand nombre de critiques modernes, Agur était un sage hébreu, de Massa, qui avait pour élèves Ithiel et Ukal, à qui il s’adresse, voir Proverbes, 30, 1-6. Le texte du verset 1 du chapitre 30 est traduit par la Vulgate, en rendant les noms propres par des noms communs. L’hébreu porte : « Paroles d’Agur (celui qui assemble), fils de Yaqê (de celui qui répand les vérités) ; poème que cet homme (Agur) adressa à Ithiel et à Ukal. » Ce passage est, du reste, obscur et diversement interprété. Plusieurs prennent pour un nom de lieu le mot massâh, que saint Jérôme traduit par vision. Dans le reste du chapitre, versets 7 à 33, Agur parle à tout le monde en général.] [30.1 De Celui qui assemble (Congregantis), du fils de Celui qui répand les vérités (Vomentis). La plupart des Pères et des commentateurs catholiques pensent que les mots hébreux Agour et Iâke ou Yâqé, parfaitement rendus dans la Vulgate par Congregans et Vomens, conviennent très bien : le premier, à Salomon, qui dans le titre de l’Ecclésiaste s’appelle lui-même Qôhéleth ou Ecclésiaste, c’est-à-dire le maître de l’assemblée ou celui qui y préside et qui harangue ; et le second, à David, qui a été rempli de l’Esprit de Dieu et a répandu de sa bouche un grand nombre de vérités dans ses saints cantiques.]
2 Je suis le plus insensé des hommes, et la sagesse des hommes n’est pas en moi.
[30.2 Je suis, etc. ; par moi-même, abandonné à mes seules lumières, indépendamment de Dieu.]
3 Je n’ai pas appris la sagesse, et je ne connais pas la science des saints.
4 Qui est monté au ciel, et en est descendu ? Qui a retenu le vent dans ses mains ? Qui a lié les eaux comme dans un vêtement ? Qui a affermi toutes les extrémités de la terre ? Quel est son nom, et quel est le nom de son fils, si tu le sais ?
5 Toute parole de Dieu est passée au feu ; il est un bouclier pour (tous) ceux qui espèrent en lui.
[30.5 Voir Psaumes, 11, 7.]
6 N’ajoute rien à ses paroles, de peur que tu ne sois repris et trouvé menteur.
[30.6 Voir Deutéronome, 4, 2 ; 12, 32.]
7 Je vous ai demandé deux choses ; ne me les refusez pas avant que je meure.
8 Eloignez de moi la vanité et les paroles mensongères. Ne me donnez ni la pauvreté ni les richesses ; accordez-moi seulement ce qui m’est nécessaire pour vivre ;
9 de peur qu’étant rassasié, je ne sois tenté de vous renier, et de dire : Qui est le Seigneur ? ou que, pressé par la pauvreté, je ne dérobe, et que je ne parjure le nom de mon Dieu.
10 N’accuse pas le serviteur auprès de son maître, de peur qu’il ne te maudisse et que tu n’en souffres (ne succombes).
11 Il est une race qui maudit son père, et qui ne bénit pas sa mère.
[30.11-14 Les quatre races perverses.]
12 Il est une race qui se croit pure, et qui cependant n’a pas été lavée de ses souillures.
13 Il est une race dont les yeux sont altiers et les paupières élevées (relevées).
14 Il est une race qui a des glaives pour dents et qui déchire (mâche) avec ses mâchoires, pour dévorer ceux qui n’ont rien sur la terre, et qui sont pauvres parmi les hommes.
15 La sangsue a deux filles, qui disent : Apporte, apporte. Il y a trois choses insatiables, et une quatrième qui ne dit jamais : C’est assez.
[30.15-16 Les quatre choses insatiables.]
16 L’enfer, la femme stérile (l’impudique), la terre qui ne se rassasie pas d’eau, et le feu qui ne dit jamais : C’est assez.
17 Que l’œil de celui qui insulte son père, et qui méprise la mère qui l’a enfanté (l’enfantement de sa mère), soit arraché (percé) par les corbeaux des torrents et dévoré par les petits de l’aigle !
18 Trois choses me sont difficiles à comprendre, et la quatrième m’est entièrement inconnue :
[30.18-20 Les quatre choses inscrutables, qui ne laissent pas de trace de leur passage.]
19 la trace de l’aigle dans le ciel, la trace du serpent sur le rocher, la trace d’un navire au milieu de la mer, et la voie de l’homme dans sa jeunesse (son adolescence).
[30.19 La voie de l’homme, etc. ; c’est-à-dire la voie par laquelle il est arrivé à l’âge viril : comment de faible, de muet, de stupide, d’ignorant, de simple, il est devenu fort, parlant, prudent, habile, entreprenant, attaché à ses plaisirs et à ses intérêts.]
20 Telle est aussi la voie de la femme adultère, qui mange, et dit en s’essuyant la bouche : Je n’ai pas fait de mal.
21 Trois choses font trembler (troublent) la terre, et elle ne peut supporter la quatrième :
[30.21-23 Les quatre choses insupportables.]
22 un esclave qui vient à régner, un insensé qui (quand il) est rassasié de pain ;
23 une femme digne de haine, qu’un homme a épousée, et une servante qui est devenue l’héritière de sa maîtresse.
24 Il y a sur la terre quatre choses très petites, et qui sont plus sages que les sages mêmes :
[30.24-28 Les quatre choses petites et cependant sages.]
25 les fourmis, peuple faible, qui fait sa provision pendant la moisson ;
[30.25 Les fourmis. Voir Proverbes, 6, 6.]
26 les lapins (le levraut, note), nation sans puissance, qui établit sa demeure dans les roches ;
[30.26 Le levraut, en hébreu, schaphan. On admet généralement aujourd’hui que l’animal ici désigné est le daman de Syrie. Il ressemble au lapin, avec lequel les anciennes versions l’ont communément confondu. Les damans vivent en troupes, dans les trous des rochers, en Palestine. Ils sont timides, la faiblesse de leurs pattes en fait un peuple sans force, mais ils sont sages, s’éloignant peu de leurs rochers, ne marchant qu’avec précaution et s’enfuyant dès qu’ils aperçoivent un des oiseaux de proie qui font leur chasse.]
27 les sauterelles qui n’ont pas de roi, et qui sortent toutes par bandes ;
[30.27 Les sauterelles… sortent par bandes souvent innombrables, et l’on sait qu’elles dévorent quelquefois complètement les récoltes.]
28 le lézard, qui se soutient avec ses mains, et qui demeure dans le(s) palais du (des) roi(s).
[30.28 Le lézard abonde en Palestine. « Dans les gorges qui descendent vers la mer Morte, des voyageurs ont trouvé des lézards [très grands], notamment une espèce propre à l’Egypte. Une autre espèce, appelée dhab, a été trouvée dans la vallée du Jourdain, près de la montagne de la Quarantaine ; les Arabes la mangent et se servent de sa peau pour en faire des fourreaux de sabre, des sacs à tabac et aussi des sacs pour y conserver le beurre. » (Mgr MISLIN.) La loi mosaïque range le lézard parmi les animaux impurs, voir Lévitique, 11, 30. Il habite dans les murs des maisons comme dans les rochers, et « peut être pris avec la main », comme le dit le texte hébreu.]
29 Il y a trois choses qui ont une belle allure, et une quatrième qui s’avance magnifiquement (avec succès) :
[30.29-31 Les quatre créatures fières.]
30 le lion, le plus fort des animaux, qui ne craint rien de tout ce qu’il rencontre ;
31 le coq, dont la démarche est hardie, et le bélier, et le roi à qui rien ne résiste.
[30.31 Qui a les reins ceints. Comme nous l’avons déjà remarqué (voir Job, 38, 3), chez les anciens Hébreux, ceindre ses reins se disait d’un homme qui entreprenait un voyage ou qui allait au combat. Or on sait que le coq est un animal toujours prêt à se battre. ― Et le roi, etc. Nous avons suivi dans cette phrase l’édition latine de Sixte V, qui porte : Et rex, nec est qui resistat ei ; littéralement et le roi, et il n’est pas qui lui résiste ; leçon qui est plus est conforme à l’hébreu et au contexte que celle de notre Vulgate commune : Et il n’est roi qui lui résiste (nec est rex qui resistat ei) : ce qui signifierait qu’il n’y a pas de roi qui résiste au bélier. Ajoutons que le mot rien, qu’on lit dans plusieurs traductions françaises, forme un vrai contresens.]
32 Tel s’est montré insensé, après avoir été élevé à un rang sublime ; car, s’il avait été intelligent, il aurait mis sa (la) main sur sa bouche.
33 Celui qui presse trop fort les mamelles pour en tirer du lait en fait sortir un suc épais (du beurre) ; celui qui se mouche violemment tire le sang, et celui qui excite la colère produit les querelles. [30.33 Du beurre (butyrum) ; c’est le mot de la Vulgate ; mais nous devons faire observer qu’il s’agit tout au plus de crème faite avec du lait de vache ; car le beurre proprement dit n’était employé chez les anciens Hébreux, de même encore aujourd’hui chez les Orientaux, que comme médicament. Ajoutons que le terme hébreu traduit par beurre signifie généralement du lait de vache, c’est-à-dire du lait moins gras que celui de brebis et de chèvre, et qu’ici il désigne du lait clairet, petit lait ; en sorte que le sens de ce verset, selon le texte original, est : La pression du lait épais fait sortir un lait clair ; c’est-à-dire en pressant un lait gras, épais, on n’en fait couler du lait clairet, du petit lait. On peut voir les preuves de cette interprétation dans notre Pentateuque avec une traduction française, etc., cf. la Genèse.]

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