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Daniel 1.20
Vigouroux


Daniel et les souverains

Arrivée de Daniel à Babylone

1 La troisième année du règne de Joakim, roi de Juda, Nabuchodonosor, roi de Babylone, vint contre Jérusalem et l’assiégea.
[1.1-21 Ire partie : Partie historique, du chapitre 1 au chapitre 6. ― Le but de cette partie du livre de Daniel n’est pas de donner une histoire sommaire de la captivité ou de la vie du Prophète, mais de nous faire connaître les moyens que Dieu employa, pendant cette période de châtiment et de désolation pour consoler, encourager et soutenir Israël, en lui montrant que Dieu ne l’avait pas abandonné. ― 1° Le premier chapitre forme l’introduction à tout le livre, en nous apprenant comment Daniel fut élevé à la cour même du roi.] [1.1 En la troisième année, etc. Nabuchodonosor partit de Babylone vers la fin de cette année, et vint former le siège de Jérusalem du commencement de la suivante (voir Jérémie, 25, 1). ― La troisième année du règne de Joakim est l’an 606 avant Jésus-Christ. ― Sur Nabuchodonosor, voir Jérémie, 21, 2.]
2 Et le Seigneur livra entre ses mains Joakim, roi de Juda, et une partie des vases de la maison de Dieu ; et il les emporta au pays de Sennaar, dans la maison de son dieu, et il mit les vases dans la maison du trésor de son dieu.
[1.2 La terre de Sennaar ; ancien nom de la Babylonie (voir Genèse, 10, 10). ― Son dieu ; Bel ou Bélus, dont le temple était le plus riche et le plus somptueux de tous ceux de Babylone.]
3 Le roi dit à Asphénez, chef des eunuques, d’amener quelques-uns des enfants d’Israël, de race royale et princière,
[1.3 Préposé des eunuques (præpositus eunuchorum) ; c’est-à-dire chef des officiers de la cour. On donnait communément le nom d’eunuques aux officiers du palais des rois d’Orient, parce que pour l’ordinaire ils étaient réellement eunuques. ― Des princes ; des premiers par le rang ; c’est le vrai sens du tyrannorum de la Vulgate, expliqué par l’hébreu ou plutôt par l’idiome des anciens Perses, car l’hébreu Phartemîn ou Partemîn, tire probablement son origine de Pardomim, qui signifie en effet les grands, les premiers (primi, magnates). Nous dirons de même des différentes leçons des Septante, (partommein, porthemmein, phortommin, porthommein).]
4 de jeunes hommes en qui il n’y eût aucun défaut, beaux de figure, instruits en toute sagesse, habiles en science et en intelligence (dans les arts), qui pussent servir dans le palais du roi, et à qui l’on apprendrait les lettres et la langue des Chaldéens.
[1.4 De jeunes hommes (pueros). Tout ce qui est dit de Daniel et de ses compagnons dans ce chapitre et les suivants, prouve qu’ils étaient au moins adolescents. D’ailleurs le terme hébreu est pris plus d’une fois dans ce sens, aussi bien que le mot latin puer, qui se dit d’un garçon de 17 ans, et que Cicéron lui-même a appliqué à Octave âgé de 19 ans. ― Les lettres (litteras) ; les caractères de l’écriture des Chaldéens qui différait de celle des Hébreux. C’est aussi le sens du texte original, et en particulier des Septante qui traduisent d’ailleurs (voir verset 17) le même mot hébreu par grammaire. ― L’écriture cunéiforme ou assyrienne, qu’on enseignait dans l’école royale, était très compliquée et fort difficile à apprendre. On enseignait de plus, dans cette école, une langue antique, nécessaire pour bien comprendre les monuments anciens, la grammaire, l’histoire, la géographie, l’astronomie, les sciences magiques, etc. C’est ce que nous attestent les livres écrits sur des tablettes d’argile, qui formaient les bibliothèques assyro-chaldéennes, et dont des restes considérables ont été retrouvés.]
5 Et le roi leur assigna pour chaque jour des mets de sa table, et du vin dont il buvait lui-même, afin qu’après avoir été élevés pendant trois ans, ils parussent ensuite (ils puissent demeurer) en présence du roi.
[1.5 En présence du roi ; pour le servir.]
6 Parmi eux se trouvèrent, d’entre les enfants de Juda, Daniel, Ananias, Misaël et Azarias.
7 Et le chef des eunuques leur donna des noms : à Daniel celui de Baltassar, à Ananias celui de Sidrach, à Misaël celui de Misach, et à Azarias celui d’Abdénago.
[1.7 Leur donna des noms. Le changement des noms était une marque de domaine et d’autorité ; les maîtres, en prenant des esclaves, leur donnaient de nouveaux noms. ― En assyrien, Abdénago devait s’appeler Abed-Nebo, ce qui signifie « serviteur du dieu Nébo. » La signification exacte de Sidrach et de Misach est inconnue. ― Baltassar. La véritable forme assyrienne est Balatsu-usur, (Dieu) protège sa vie.]
8 Or Daniel résolut dans son cœur de ne pas se souiller par les mets du roi et par le vin qu’il buvait, et il pria le chef des eunuques de ne pas (l’obliger à) se souiller.
[1.8 <Daniel résolut, etc. Les païens mangeaient indifféremment de toutes sortes de viandes, et par conséquent de celles qui étaient défendues aux Juifs (voir Lévitique, chapitre 11 ; Deutéronome, chapitre 14). De plus ils consacraient à leurs dieux tout ce qui était servi sur la table.]
9 Or Dieu concilia à Daniel les bonnes grâces et la bienveillance du chef (prince) des eunuques.
[1.9 Le prince ; est le même que le préposé des eunuques.]
10 Et le chef (prince) des eunuques dit à Daniel : Je crains le roi mon seigneur, qui a déterminé ce que vous devez manger et boire ; s’il voit vos visages plus maigres que ceux des autres jeunes gens de votre âge, vous exposerez ma tête auprès (à la condamnation) du roi.
11 Alors Daniel dit à Malasar, à qui le chef (prince) des eunuques avait confié la garde de Daniel, d’Ananias, de Misaël et d’Azarias :
[1.11 Malasar est un titre de dignité.]
12 Eprouve(z), je (vous) t’en prie, tes (vos) serviteurs pendant dix jours, et qu’on nous donne des légumes à manger et de l’eau à boire ;
13 puis regarde(z) nos visages et les visages des jeunes gens qui se nourrissent des mets du roi, et tu (vous) agiras(ez) avec tes (vos) serviteurs selon ce que tu (vous) auras(ez) vu.
14 Ayant entendu ces paroles, il les éprouva pendant dix jours.
15 Après les dix jours, ils avaient meilleur visage et plus d’embonpoint que tous les jeunes gens qui se nourrissaient des mets du roi.
16 Malasar emportait donc les mets et le vin qu’on leur servait, et il leur donnait des légumes.
17 Or Dieu donna à ces jeunes hommes la science et la connaissance de tout livre et de toute sagesse, et il donna à Daniel l’intelligence de toutes les visions et de tous les songes.
[1.17 Livre (liber). La Vulgate a traduit (voir verset 4) par lettres, le même mot hébreu qu’elle rend ici par livre. Voir le verset 4. ― De toutes les visions, etc., envoyées de Dieu lui-même.]
18 Le temps après lequel le roi avait ordonné qu’on lui présentât ces jeunes gens étant donc écoulé, le chef des eunuques les présenta à Nabuchodonosor.
19 Et le roi, s’étant entretenu avec eux, trouva qu’il n’y en avait pas, parmi tous, qui égalassent Daniel, Ananias, Misaël et Azarias ; et ils furent admis (demeurèrent) au service du roi.
[1.19 En présence du roi ; pour le servir. Comparer au verset 5.]
20 Sur toutes les questions qui exigeaient de la sagesse et de l’intelligence, et que le roi leur posa, il les trouva dix fois supérieurs à tous les devins et à tous les mages qui étaient dans tout son royaume.
[1.20 Dix fois plus de lumières, de connaissances.]

21 Or Daniel fut ainsi (à la cour) jusqu’à la première année du Cyrus. [1.21 Daniel fut, etc. Comparer à Daniel, 6, 28 ; 10, 1 ; 14, 1.]

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