/   /   /  Jérémie 18:9     

Jérémie 18.9
Vigouroux


Illustration du potier et du vase

1 Parole qui fut adressée à Jérémie par le Seigneur (, en ces temps) :
[18.1-23 IIe partie : Confirmation de la réprobation d’Israël, chapitres 18 et 19. ― Israël rejeté comme un vase de terre brisé, chapitres 18 et 19. ― La seconde partie renferme le récit de deux actions symboliques qui montrent que la réprobation d’Israël est irrévocable. ― 1° Dieu a résolu de punir Israël ; cependant tout n’est pas encore perdu et il peut revenir sur sa décision : le potier que va visiter Jérémie refait sous ses yeux le vase d’argile qui s’est rompu entre ses mains ; si Juda fait pénitence, le Seigneur lui pardonnera, chapitre 18, versets 1 à 11. ― Juda refuse de se convertir, versets 12 à 15 ; la vengeance est donc inévitable, versets 16 et 17 ; les coupables en veulent même aux jours du Prophète, verset 18, de sorte que, à son tour, il demande leur châtiment, versets 19 à 23. ― 2° Le lieu de la scène change. Le Prophète se rend dans la vallée de Ben Hinnom ou Topheth, au sud de Jérusalem, là où les idolâtres avaient commis un de leurs plus grands crimes, celui des sacrifices d’enfants, brûlés en l’honneur de Moloch ou de Baal. Il rappelle d’abord les crimes qui se sont commis en ce lieu, et les malheurs qui en seront la punition, chapitre 19, versets 1 à 9 ; puis, en signe de la désolation qui doit frapper d’une manière définitive Jérusalem, véritable Topheth, il brise un vase de terre qui ne peut plus être réparé, versets 10 à 13. Après cela, il se rend dans le parvis du temple et y répète les mêmes menaces prophétiques, versets 14 et 15.] [18.1 Disant. Voir sur ce mot, Jérémie, 1, 4.]
2 Lève-toi, et descends dans la maison du potier, et là tu entendras mes paroles.
[18.2 Du potier. L’article déterminatif qui est dans l’hébreu et qui a été fidèlement reproduit dans les Septante, indique si évidemment un potier connu de Jérémie d’une manière ou d’une autre, et que la traduction ordinaire, d’un potier, est fautive.]
3 Et je descendis à la maison du potier, et voici, il travaillait sur sa roue.
[18.3 Sur sa roue ; dans l’hébreu, sur les ou ses deux pierres ; l’article étant mis pour le pronom, comme il arrive assez souvent. Il paraît constaté que les potiers dans l’Orient travaillaient sur une machine composée de deux roues de pierre, dont l’une était grande et en soutenait une plus petite sur laquelle était posée l’argile.]
4 Et le vase qu’il faisait de ses mains avec l’argile fut manqué (se brisa dans ses mains) et il se mit à en faire un autre vase, comme il plut à ses yeux de le faire.
[18.4 Revenant ou retournant (conversus) il en fit ; hébraïsme, pour il en refit ; il en fit un nouveau.]
5 Et la parole du Seigneur me fut adressée en ces termes :
6 Ne pourrai-je pas agir envers vous comme ce potier (a fait à son argile), maison d’Israël ? dit le Seigneur ; car comme l’argile est dans la main du potier, ainsi vous êtes dans ma main, maison d’Israël.
[18.6 Voir Isaïe, 45, 9 ; Romains, 9, 20.]
7 Soudain je parlerai contre un peuple et contre un royaume, pour l’arracher, et pour le détruire, et pour le perdre (entièrement) ;
[18.7 Voir Jérémie, 1, 10. ― Le (illud) ; ce pronom, qui n’existe ni dans l’hébreu ni dans le grec, se rapporte grammaticalement à royaume (regnum), mais dans le sens logique, il se rapporte également au mot précédent nation.]
8 si cette nation fait pénitence de sa méchanceté pour laquelle je l’avais condamnée (que je lui ai reproché), moi aussi je me repentirai du mal que j’avais résolu de lui faire.
[18.8 Je me repentirai. Dieu parlant aux hommes emprunte ici leur langage. Il ne peut nullement se repentir, mais il peut paraître se repentir, quand il s’abstient d’accomplir le mal dont il avait menacé. Dieu, suivant la remarque de saint Augustin, change ses œuvres, mais ne change pas ses desseins ; or c’est en changeant ses œuvres qu’il paraît changer ses desseins.]
9 Et soudain (aussi) je parlerai en faveur d’un peuple et d’un royaume, pour le bâtir et pour le planter (l’affermir) ;
[18.9 Le (illud) ; même observation qu’au verset 7.]

10 s’il fait ce qui est mal à mes yeux et n’écoute pas ma voix, je me repentirai du bien que j’avais résolu de lui faire.
[18.10 Cette nation ; est évidemment, d’après le texte original, le sujet grammatical, quoique sous-entendu, des verbes fait et écoute ; mais le sujet logique comprend de plus le mot royaume, exprimé au verset précédent. ― Lui ; dans l’hébreu se rapporte à nation ; les Septante portent à eux ; ce qui comprend nation et royaume, et rend exactement le sens.]
11 Maintenant donc parle aux habitants de Juda et de Jérusalem en ces termes : Voici ce que dit le Seigneur : Je prépare contre vous un malheur, et je forme contre vous des projets (une résolution) ; que chacun revienne de sa voie mauvaise ; rendez droites vos voies et vos intentions.
[18.11 Voir 4 Rois, 17, 13 ; Jérémie, 25, 5 ; 35, 15 ; Jean, 3, 9.]
12 Et ils ont dit : Nous n’avons plus d’espoir ; nous suivrons nos pensées, et nous agirons chacun selon la dépravation de son cœur (mauvais).
13 C’est pourquoi, ainsi parle le Seigneur : Interrogez les nations ; qui a entendu des choses aussi horribles que celles qu’a commises (à l’excès) la vierge d’Israël ?
14 La neige du Liban disparaîtra-t-elle des rochers des champs (le sentier de la campagne) ? ou peut-on faire tarir les eaux qui s’élancent (jaillissent) fraîches et courantes ?
[18.14 Le sentier de la campagne est le mont Liban lui-même, sur les cimes duquel la neige ne fond jamais complètement.]
15 Cependant (Parce que) mon peuple m’a oublié, faisant de vaines libations, trébuchant dans ses (leurs) voies, dans les sentiers du siècle, et y marchant (afin de marcher) par un chemin qui n’était pas battu,
[18.15 Parce que, etc. ; protase, ou premier membre d’une période dont l’apodose, ou second membre, se trouve au verset suivant.]
16 pour (afin de) réduire leur pays à la désolation et à un opprobre (sifflement, note) éternel : quiconque y passera sera stupéfait et branlera la (sa) tête.
[18.16 Voir Jérémie, 19, 8 ; 49, 13 ; 50, 13. ― Sifflement. Siffler sur quelqu’un ou sur quelque chose, a toujours été une marque de dérision, de mépris. ― Quiconque, etc., apodose. Voir le verset précédent. ― Secouera sa tête ; marque de mépris et d’insulte.]
17 Comme un vent brûlant, je les disperserai devant l’ennemi ; je leur tournerai le dos et non le visage, au jour de leur perte.
18 Et ils ont dit : Venez, et formons des desseins contre Jérémie ; car la loi ne périra pas faute de (ne manquera pas au) prêtre, ni le conseil faute de (au) sage, ni la parole faute de (au) prophète ; venez, frappons-le avec la (notre) langue, et ne prenons pas garde (n’ayons aucun égard) à tous (aucun de) ses discours.
19 Jetez les yeux sur moi, Seigneur, et écoutez (entendez) la voix de mes adversaires.
20 Est-ce qu’on rend le mal pour le bien, puisqu’ils creusent une fosse pour m’ôter la vie (mon âme) ? Souvenez-vous que je me suis tenu devant vous, pour vous parler en leur faveur, et pour détourner d’eux votre indignation (imagination (?)).
[18.20 Mon âme ; hébraïsme, pour ma personne, moi. ― Ils ont creusé une fosse, comme on fait pour prendre les bêtes sauvages, en les y faisant tomber.]
21 C’est pourquoi livrez leurs enfants (fils) à la famine, et faites-les passer au fil de l’épée ; que leurs femmes perdent leurs enfants et deviennent veuves, et que leurs maris soient mis à mort ; que leurs jeunes gens soient percés par le glaive dans le combat ;
22 qu’on entende des cris sortir de leurs maisons ; car vous ferez fondre soudain sur eux le (un) brigand, parce qu’ils ont creusé une fosse pour me prendre, et qu’ils ont caché des filets sous mes pieds.
23 Mais vous, Seigneur, vous connaissez tous leurs desseins de mort contre moi ; ne leur pardonnez pas leur iniquité, et que leur péché ne s’efface pas de devant vous ; qu’ils tombent en votre présence ; au temps de votre fureur traitez-les sévèrement (consumez-les).

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