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Lamentations 2
Vigouroux


Le jugement de Jérusalem

1 Aleph.
Comment le Seigneur a-t-il couvert de ténèbres, dans sa fureur, la fille de Sion ? Comment a-t-il (Il a) précipité du ciel sur la terre la gloire (l’illustre Israël) d’Israël, et ne s’est-il pas souvenu de l’escabeau de ses pieds au jour de sa fureur ? (.)
[2 Aleph. Pour ce mot et les autres semblables, qui sont en tête des versets suivant, voir la première note du livre.] [2.1-22 La seconde élégie peint surtout la destruction de la cité sainte et du temple, comme la première avait peint sa solitude actuelle. Elle remonte de l’effet à la cause.] [2.1 Les ténèbres, l’obscurité ; signifient souvent, dans la Bible, les malheurs, les calamités, une grande affliction. ― L’escabeau de ses pieds ; c’est-à-dire son arche d’alliance, sont temple.] Beth.
2 Le Seigneur a (tout) renversé, sans rien épargner, (tout) ce qu’il y avait de beau dans Jacob ; il a détruit dans sa fureur les forteresses de la vierge de Juda, et il les a jetées à terre ; il a profané son royaume et ses princes.
[2.2 Il n’a épargné aucune ; littéralement et par hébraïsme, il n’a pas épargné toutes.] Ghimel.
3 Il a brisé dans le transport (la colère) de sa fureur toute la force d’Israël ; il a retiré sa main droite de devant l’ennemi, et il a allumé dans Jacob comme un feu dont la flamme dévore tout autour.
[2.3 La colère de sa fureur. Voir Jérémie, 4, 8. ― La corne ; la force, la puissance.] Daleth.
4 Il a tendu son arc comme un ennemi, il a affermi sa main droite comme un assaillant, et il a tué tout ce qu’il y avait de beau à voir dans la tente (le tabernacle) de la fille de Sion ; il a répandu son indignation comme un feu. Hé.
5 Le Seigneur est devenu comme un ennemi ; il a renversé Israël, il a renversé tous ses remparts, il a détruit ses forteresses, et il a rempli la fille de Juda d’hommes et de femmes humiliés. Vav.
6 Il a dévasté sa tente comme un jardin, il a détruit son tabernacle (sa tente). Le Seigneur a livré à l’oubli dans Sion les fêtes et le sabbat ; il a livré à l’opprobre et à l’indignation de sa fureur le roi et le prêtre.
[2.6 Sa tente ; sa demeure, c’est-à-dire son tabernacle, son temple.] Zaïn.
7 Le Seigneur a rejeté son autel, il a maudit son sanctuaire (sa sanctification) ; il a livré aux mains de l’ennemi les murs de ses tours ; ils ont poussé des cris dans la maison du Seigneur, comme dans une fête (un jour) solennel(le).
[2.7 Sa sanctification ; le lieu qu’il s’est consacré, son sanctuaire.] Heth.
8 Le Seigneur a résolu de détruire la muraille de la fille de Sion ; il a tendu son cordeau, et il n’a pas retiré sa main que tout ne fût ruiné ; l’avant-mur a été en deuil (gémi, note), et le mur aussi a été détruit.
[2.8 L’avant-mur a gémi ; la petite muraille qui était placée devant le rempart est tombée.] Teth.
9 Ses portes sont enfoncées en terre, il en a ruiné et brisé les barres (ses verrous) ; son roi et ses princes sont (il les a dispersés) parmi les nations ; il n’y a plus de loi, et ses prophètes n’ont reçu aucune vision du Seigneur.
[2.9 N’ont pas trouvé ; n’ont pas reçu. ― Vision prophétique.] Jod.
10 Les vieillards de la fille de Sion se sont assis à terre, et ont gardé le silence ; ils ont couvert leur tête de cendre, ils se sont revêtus de cilices ; les vierges de Jérusalem tiennent leur tête penchée vers la terre.
[2.10 Signes de deuil et de désolation.] Caph.
11 Mes yeux se sont consumés dans les larmes, mes entrailles se sont émues ; mon foie s’est répandu sur la terre, à cause de la ruine de la fille de mon peuple, lorsque le petit enfant et le nourrisson (petit enfant à la mamelle) tombaient en défaillance dans les places de la ville.
[2.11 Mon foie, etc. ; hyperbole, pour marquer une grande douleur. Comparer à Job, 16, 14.] Lamed.
12 Ils disaient à leurs mères : Où est le blé et le vin ? lorsqu’ils tombaient comme des blessées dans les places de la ville, et qu’ils rendaient (exhalaient) leurs âmes sur le sein de leur mère.
[2.12 Où sont le blé et le vin. Les enfants, pendant le siège, meurent de faim ; ils demandent à leurs mères de la nourriture et elles ne peuvent leur en donner.] Mem.
13 A qui te comparerai-je, et (ou) à qui t’assimilerai-je, fille de Jérusalem ? A qui t’égalerai-je, et comment te consolerai-je, vierge fille de Sion ? Ta ruine est grande comme la mer ; qui pourra te guérir ?
[2.13 Pour te consoler ; littéralement et par hébraïsme, et je consolerai.] Nun.
14 Tes prophètes ont vu pour toi des visions fausses et insensées ; ils ne te découvraient pas ton iniquité pour t’exciter à la pénitence, mais ils ont vu pour toi des rêveries mensongères et des fuites (prophéties de malheur fausses, et pour tes ennemis l’expulsion de la Judée).
[2.14 Ont vu pour toi, etc. ; ont eu pour toi des visions, etc. ― Prophéties du malheur. C’est la vraie signification du terme hébreu masçoth que la Vulgate a rendu ici par assumptiones, et ailleurs par onera, littéralement, charges, fardeaux, et au figuré malheurs accablants. Voir Isaïe, 13, 1. Le sens de ce passage est donc : Tes prophètes t’ont trompée en te présentant comme fausses les prophéties qui t’annonçaient des malheurs, en te prédisant que tes ennemis seraient chassés de la Judée.] Samech.
15 Tous ceux qui passaient par le chemin ont battu des mains sur toi ; ils ont sifflé et branlé la tête sur la fille de Jérusalem : Est-ce là, disaient-ils, cette ville d’une beauté parfaite, la joie de toute la terre ? Phé.
16 Tous tes ennemis ont ouvert la bouche sur toi ; ils ont sifflé et grincé des dents, et ils ont dit : Nous la dévorerons ; voici le jour que nous attendions ; nous l’avons trouvé, nous l’avons vu.
[2.16 Ce verset commence par Phé, et le suivant par Aïn, contrairement à l’ordre alphabétique. Cette inversion, qui se remarque aussi dans les deux chapitres suivants, vient probablement de ce que quelque écrivain, voyant que le verset Phé se liait mieux par le sens que le verset Aïn, à celui qui commence par Samech, a cru pouvoir se permettre ce déplacement.] Aïn.
17 Le Seigneur a fait ce qu’il avait résolu ; il a accompli la parole qu’il avait arrêtée depuis les jours (temps) anciens ; il a détruit et il n’a pas épargné ; il a réjoui l’ennemi à ton sujet, et il a relevé (exalté) la force (corne) de tes adversaires.
[2.17 Voir Lévitique, 26, 14 ; Deutéronome, 28, 15. ― Adversaires, ennemis ; ces deux mots réunis expriment des ennemis de toute espèce. Rien n’est plus commun dans les langues orientales que l’agglomération de plusieurs termes qui ont à peu près la même signification, pour donner à l’expression plus de force et d’énergie.] Sadé.
18 Leur cœur a crié au Seigneur à cause des (sur les) murs de la ville de Sion : Fais couler les larmes comme un torrent le jour et la nuit ; ne te donne pas de relâche, et que la prunelle de ton œil ne se repose (taise) pas.
[2.18 Voir Jérémie, 14,17 ; Lamentations de Jérémie, 1, 16.] Coph.
19 Lève-toi, loue Dieu (le Seigneur) pendant la nuit, au commencement des veilles ; répands ton cœur comme de l’eau devant le Seigneur ; élève vers lui tes mains pour l’âme de tes petits enfants, qui sont morts de faim à l’angle de toutes les rues. Res.
20 Voyez, Seigneur, et considérez quel est celui que vous avez ravagé ainsi. Les mères devaient-elles (mangeront-elles) donc manger leur fruit, de(s) petits enfants qui ne sont pas plus grands que la main (de la hauteur d’un palme) ? Est-il possible (Est-ce) que le prêtre et le prophète soient (seront) tués dans le sanctuaire du Seigneur ? Sin.
21 L’enfant et le vieillard ont été étendus à terre dans les rues ; mes vierges et mes jeunes gens (hommes) sont tombés sous le glaive ; vous les avez tués au jour de votre fureur ; vous avez frappé, vous n’avez pas eu de pitié. Thau.
22 Vous avez appelé comme à un jour de fête (solennel) ceux qui devaient m’effrayer (épouvanter) de toutes parts ; il n’y a eu personne, au jour de la fureur du Seigneur, qui échappât et qui fût épargné ; ceux que j’ai nourris et élevés, mon ennemi les a consumés.

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