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Apocalypse 11.5
Vigouroux


Les deux témoins

1 On me donna ensuite un roseau semblable à une verge (long comme une perche), et il me fut dit : Lève-toi, et mesure le temple de Dieu, et l’autel, et ceux qui y adorent.
[11.1-2 « Le temple qui est montré à saint Jean n’est certainement pas celui de Jérusalem, détruit depuis longtemps ; c’est l’image de l’Eglise, la cité céleste, le sanctuaire par excellence du vrai Dieu. Aussi est-ce au ciel que saint Jean le voit. Il en prend la mesure sur la parole de l’Ange, comme Ezéchiel avait pris la mesure du temple de Jérusalem, pour faire entendre que le Seigneur veut le conserver dans toute son intégrité, qu’il n’y sera fait aucun retranchement. Ce symbole répond à celui du sceau, dont sont marqués les cent quarante-quatre mille élus que Dieu veut tirer des douze tribus. Quant au parvis extérieur, c’est-à-dire ce qui appartient à l’Eglise sans être l’Eglise elle-même, saint Jean n’a pas à le mesurer, parce qu’il est abandonné aux fureurs des Gentils, pour être dévasté et foulé aux pieds. Ainsi Dieu se réserve l’essentiel, l’intérieur, la foi, le culte, les choses saintes : rien ne pourra les détruire ni les changer. Mais les dehors seront saccagés, les édifices matériels abattus, les biens pillés, les prêtres et les fidèles maltraités ou mis à mort, les faibles renversés. Â» (L. BACUEZ.)]
2 Quant au parvis, qui est au dehors du temple, laisse-le, et ne le mesure pas, car il a été abandonné aux gentils ; et ils fouleront la ville sainte pendant quarante-deux mois.
[11.2 Hors du temple, en grec naos. Voir Matthieu, 21, 12. — « La cité sainte, livrée aux Gentils et saccagée par les infidèles, c’est l’Eglise considérée dans sa plus grande extension, comme comprenant avec le temple toutes ses dépendances, jusqu’aux demeures des chrétiens. Des commentateurs modernes veulent voir là Jérusalem ; mais outre que Jérusalem était en ruines et dévastée depuis longtemps, saint Jean n’aurait pas donné le titre de cité sainte à la ville déicide, si durement châtiée par Dieu, ni celui de temple de Dieu au siège d’un culte réprouvé. D’ailleurs, l’affliction de Jérusalem dure toujours, et celle de cette cité doit cesser après trois ans et demi, quarante-deux mois, mille deux cent soixante et des jours, l’espace de temps que dura en Israël la sécheresse miraculeuse demandée et obtenue par le prophète Elie. Â» (L. BACUEZ.)]
3 Et je donnerai à mes deux témoins la mission de prophétiser pendant mille deux cent soixante jours, vêtus de sacs.
[11.3 Mes deux témoins. Les Pères et les interprètes ont entendu communément par ces deux témoins Hénoch (voir Genèse, 5, 22 ; Ecclésiastique, 44, 16 ; Hébreux, 11, 5) et Elie, « qui doivent revenir à la fin des temps prêcher aux hommes la pénitence. Â» (CRAMPON) — De prophétiser ; littéralement : Et ils prophétiseront ; ce qui est un pur hébraïsme.]
4 Ce sont les deux oliviers et les deux chandeliers qui se tiennent devant le Seigneur de la terre.
[11.4 « Allusion à Zacharie, 4, verset 2 et suivants, où deux oliviers figurent à droite et à gauche d’un chandelier, symbolisant Zorobabel et le grand prêtre Jésus (Josué), les défenseurs du peuple de Dieu. Mais ce n’est qu’un simple rapprochement entre deux visions essentiellement différentes. Les témoins du Christ doivent, comme l’olivier, porter l’huile du Saint-Esprit et de sa divine lumière. Â» (CRAMPON)]
5 Et si quelqu’un veut leur faire du mal, un feu sortira de leur bouche et dévorera leurs ennemis ; si quelqu’un veut leur faire du mal (les offenser), il faut qu’il périsse ainsi.
6 Ils ont le pouvoir de fermer le ciel, afin qu’il ne pleuve pas durant les jours où ils prophétiseront ; et ils ont le pouvoir, à l’égard des eaux, de les changer en sang, et de frapper la terre de toute sorte de plaies, toutes les fois qu’ils le voudront.
[11.6 « La première partie de ce verset rappelle clairement Elie (voir 1 Rois, 17, 1 ; comparer à Jacques, 5, 17), la seconde Moïse (voir Exode, 17, 19), celui-ci représentant la Loi, celui-là la prophétie, et par suite l’Evangile. Saint Jean les avait vus tous deux sur le Thabor, témoins de la glorification de Jésus et s’entretenant avec lui de ses souffrances (voir Luc, 9, 30). Â» (CRAMPON)]
7 Et quand ils auront achevé de rendre leur témoignage, la bête qui monte de l’abîme leur fera la guerre, les vaincra et les tuera ;
[11.7 « Dans ces paroles et celles qui suivent, saint Jean décrit la guerre, la mort et la victoire corporelle dans lesquelles Dieu accordera à l’Antéchrist le triomphe sur ces deux prophètes, après leur guerre et leur victoire spirituelle contre lui. L’Antéchrist est ici appelé la bête qui s’élève de l’abîme. Par La bête, saint Jean désigne donc l’Antéchrist, ou le fils de perdition qui apparaîtra dans le monde vers la fin des temps. 1° Il est appelé la bête, à cause de sa vie abominable qu’il passera dans la luxure et la concupiscence des femmes. 2° A cause de sa cruauté sans exemple avec laquelle, comme le farouche léopard, il sévira contre les chrétiens. 3° Une bête féroce dévore et déchire tout ce qu’elle rencontre ; et c’est ainsi que l’Antéchrist dévorera et mutilera toutes choses saintes et sacrées ; il abolira le sacrifice continuel, il foulera aux pieds le Saint des Saints, il ne craindra pas le Dieu de ses pères, et ne s’inquiètera d’aucun dieu (voir Daniel, 11, 37). 4° Comme le destin final de la bête est de naître et de vivre pour être tuée ou périr ; ainsi l’Antéchrist naîtra et sera désigné et choisi pour ne faire que le mal, et pour courir à sa perte ; c’est pour cela qu’il est appelé le fils de perdition. Il est dit que la bête s’élèvera de l’abîme, parce que l’Antéchrist parviendra à [la puissance] par les fraudes les plus sourdes et les plus cachées et par les artifices les plus coupables ; et c’est à l’aide de la puissance des ténèbres, qu’il entrera dans le royaume et s’élèvera par-dessus tout, et ensuite parce qu’il possèdera les trésors d’or, d’argent et de pierreries les plus précieuses qui soient cachées dans les abîmes de la terre et la mer ; et ces trésors lui seront révélés et livrés par le démon Moazim qu’il adorera (voir Daniel, 11, 38). On doit aussi remarquer ici que le verbe s’élever [ou monter] est mis au présent, tandis que les verbes, faire, vaincre et tuer sont au futur ; c’est pour nous apprendre que ce n’est pas dès l’instant de son élévation au trône, qu’il sera permis à l’Antéchrist de sévir contre les deux prophètes, mais seulement après qu’ils auront rendu et terminé leur témoignage de Jésus-Christ. Â» (HOLZHAUSER)]
8 et leurs cadavres resteront sur les places de la grande cité, qui est appelée spirituellement Sodome et Egypte, où leur Seigneur aussi (même) a été crucifié.
[11.8 « Grande cité, ou grande ville, etc. Ces traits conviennent à Jérusalem (voir Isaïe, 1, 10 ; 3, 9 ; Ezéchiel, 16, 49) ; mais tout, dans ce tableau, étant symbolique, Jérusalem doit l’être aussi : comparer aux versets 9-10. Ce nom signifie donc toute ville, toute contrée de la terre corrompue comme Sodome, rebelle aux ordres de Dieu comme l’Egypte, crucifiant de nouveau Jésus-Christ dans ses membres comme Jérusalem. Â» (CRAMPON, 1885). On peut donc penser à la Jérusalem du Temps des Nations : Rome, devenue apostate à la fin des temps.]
9 Et ceux des tribus, et des peuples, et des langues, et des nations verront leurs cadavres durant trois jours et demi, et ils ne permettront pas que leurs cadavres soient mis dans des tombeaux.
[11.9 De toutes les tribus, etc. Les mots toutes, tous, ne sont pas exprimés dans la Vulgate, mais ils se trouvent dans le Grec suffisamment représentés par l’article déterminatif, lequel, en effet, placé devant les noms de classe, de catégorie, etc., indique, comme en hébreu, l’universalité.]
10 Et les habitants de la terre seront dans la joie à leur sujet, et ils se livreront à l’allégresse (feront des fêtes), et ils s’enverront des présents les uns aux autres, parce que ces deux prophètes auront tourmenté les habitants de la terre.
11 Mais, après trois jours et demi, un esprit de vie venu de Dieu entra en eux ; ils se levèrent sur leurs pieds, et une grande crainte saisit ceux qui les virent.
[11.11 Mais après trois jours et demi : « allusion à la résurrection du Sauveur. — Un esprit de vie : comparer à Ezéchiel, 27,10. Â» (CRAMPON)]
12 Et ils entendirent une voix forte venant du ciel, qui leur disait : Montez ici. Et ils montèrent au ciel dans la (une) nuée, à la vue de leurs ennemis.
13 A cette même heure il se fit un grand tremblement de terre ; et la dixième partie de la ville tomba, et sept mille hommes furent tués dans ce tremblement de terre ; et les autres furent saisis de frayeur, et rendirent gloire au Dieu du ciel.
[11.13 Sept mille hommes ; littéralement, sept mille noms d’homme. Le mot nom, comme on l’a déjà vu (voir Apocalypse, 3, 4), répond dans les énumérations à tête, individu, personne, homme. Etant joint ici au mot homme, il devient pléonastique.]
14 Le second malheur est passé, et voici, le troisième malheur viendra bientôt.

La septième trompette

15 Le septième ange sonna de la trompette, et des voix fortes se firent entendre dans le ciel ; elles disaient : L’empire de ce monde a été remis à Notre Seigneur et à son Christ, et il règnera dans les siècles des siècles. Amen.
16 Et les vingt-quatre vieillards, qui sont assis devant Dieu sur leurs trônes, se prosternèrent sur leurs visages et adorèrent Dieu, en disant :
17 Nous vous rendons grâces, Seigneur, Dieu tout-puissant, qui êtes, et qui étiez, et qui devez venir, de ce que vous avez pris possession de votre grande puissance et de votre royauté.
18 Les nations se sont irritées, et votre colère est venue, et le moment de juger les morts et de donner leur récompense à vos serviteurs les prophètes, et aux saints, et à ceux qui craignent votre nom, aux petits et aux grands, et d’exterminer ceux qui ont corrompu la terre.
[11.18 Le temps de juger les morts ; littéralement, le temps de l’être jugé des morts ; construction hébraïque mise pour : Le temps auquel les morts seront jugés.]
19 Alors le temple de Dieu s’ouvrit dans le ciel, et l’arche de son alliance fut vue dans son temple ; et il se fit des éclairs, et des voix, et un tremblement de terre, et une forte grêle.

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