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Job 16
Vigouroux


Intervention n° 5 de Job

1 Job prit la parole et dit :
[16.1 Ve discours de Job : IIe réponse à Eliphaz, chapitres 16 et 17. ― Eliphaz n’a fait que répéter son premier discours. ― 1° Job réfute ces vaines paroles qui ne sont que des répétitions, chapitre 16, versets 2 à 5. ― 2° Parler ou se taire lui est également inutile, il est vrai, mais il ne peut retenir ses plaintes, en voyant que Dieu et ses amis lui sont si hostiles, versets 6 à 11. ― 3° Son sort est d’autant plus dur qu’il a été frappé en pleine prospérité, à l’improviste, sans avoir conscience d’aucune faute, versets 12 à 17. ― 4° Mais son innocence lui cause en même temps un sentiment de joie, parce qu’alors même qu’il mourrait, son droit se fera jour et Dieu sera son témoin contre ses amis, du chapitre 16, verset 18 au chapitre 17, verset 2. ― 5° Il invoque donc Dieu avec confiance, versets 3 à 9, et ― 6° il repousse les consolations de ses amis, versets 10 à 16.]
2 J’ai entendu souvent de pareils discours ; vous êtes tous des consolateurs importuns.
3 Ces discours en l’air finiront-ils ? Et qu’y a-t-il de plus aisé que de parler (eu dans mes paroles quelque chose d’offensant pour toi, puisque tu parles ainsi) ainsi ?
4 Moi aussi je pourrais en dire autant que vous ; et que ne suis-je à votre place ! Je vous consolerais aussi par mes paroles, et je branlerais la tête à votre sujet.
[16.4-5 Et plût à Dieu, etc. ; c’est-à-dire si vous étiez à ma place, je saurais trouver autre chose pour vous consoler : mes gestes et les mouvements de ma tête indiqueraient combien je serais touché de vos afflictions ; je tâcherais de vous encourager par des paroles pleines d’amitié et de compassion. ― Mouvoir, ou secouer la tête sur quelqu’un signifie, tantôt se moquer, tantôt avoir compassion de lui. Voir Job, 42, 11 ; Nahum, 3, 7. Or c’est dans le dernier sens que cette expression doit se prendre ici.]
5 Je vous fortifierais par mon langage (ma bouche), et je remuerais mes lèvres, comme par compassion pour vous (si je vous ménageais).
6 Mais que ferai-je ? Si je parle, ma douleur ne s’apaisera pas ; et si je me tais, elle ne me quittera pas.
7 Mais maintenant ma douleur m’accable, et tous mes membres sont réduits à rien.
8 Mes rides rendent témoignage contre moi ; et il s’élève, devant ma face, un menteur qui m’accuse (un faux raisonneur est suscité devant ma face, me contredisant).
9 Il a ramassé contre moi sa fureur ; il a grincé des dents en me menaçant ; mon ennemi m’a envisagé (regardé) avec un regard terrible.
10 Ils ont ouvert leurs bouches contre moi, et, me couvrant d’opprobre, ils ont frappé ma joue, et se sont rassasiés de mes peines.
[16.10 Ils ont frappé ma joue. Job, animé de l’esprit de prophétie, parle souvent au nom de Jésus-Christ qu’il représentait. C’est ainsi qu’à une autre époque, Isaïe, marquant cette même circonstance (voir Isaïe, 50, 6), parlait en apparence de lui-même, quoiqu’en réalité il parlât au nom de Jésus-Christ.]
11 Dieu m’a mis à la merci du méchant ; il m’a livré entre les mains des impies.
12 Moi qui étais autrefois (si) puissant, j’ai été brisé tout à coup. Il m’a pris par la nuque, il m’a broyé, et il m’a mis comme en butte à ses traits.
[16.12 Il m’a saisi par le cou ; métaphore tirée de l’usage où sont les lutteurs de saisir ordinairement leur adversaire par le cou, en s’efforçant de le renverser. ― Comme un but à ses traits.]
13 Il m’a environné de ses lances, il m’en a percé (couvert) les reins (de blessure) ; il ne m’a pas épargné, et il a répandu mes entrailles à terre.
14 Il m’a fait (déchiré en me faisant) blessure sur blessure ; il a fondu sur moi comme un géant.
15 J’ai cousu un cilice (sac) sur ma peau, et j’ai couvert ma chair de cendres.
16 Mon visage s’est gonflé à force de pleurer, et mes paupières se sont obscurcies.
17 J’ai souffert cela sans que l’iniquité fût dans ma main, lorsque j’offrais à Dieu de(s) pures prières (pures).
18 Terre, ne couvre pas mon sang, et que mes cris ne soient nulle part étouffés dans ton sein.
19 Car voici que mon témoin est dans le ciel, et celui qui me connaît à fond (a une connaissance intime de moi) habite les hauts lieux.
20 Mes amis se répandent en paroles, mes yeux fondent en larmes devant Dieu.
[16.20 Mes amis, etc. ; c’est-à-dire tandis que mes amis m’attaquent par des discours diffus et importuns, je n’ai recours qu’à Dieu seul, et je ne trouve de consolation que dans les larmes que je répands devant lui.]
21 Que je voudrais que l’homme pût se justifier devant Dieu, comme il peut se justifier devant un de ses semblables !
22 Car mes années s’écoulent rapides (vite), et je parcours une voie par laquelle je ne reviendrai jamais (pas).

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