/   /   /  Osée 10:5     

Osée 10.5
Vigouroux


1 Israël était une vigne touffue qui portait beaucoup de fruits ; selon l’abondance de ses fruits il (elle) a multiplié les autels, selon la fertilité de sa terre il (elle) a été fécond(e) en idoles.
2 Leur cœur (s’)est partagé, maintenant ils vont périr ; le Seigneur lui-même brisera leurs idoles (simulacres), il renversera leurs autels.
[10.2 S’est partagé entre le culte de Baal et celui du Seigneur.]
3 Alors ils diront : Nous n’avons pas de roi, parce que nous ne craignons pas le Seigneur ; et que pourrait faire un (le) roi pour nous ?
4 Entretenez-vous de visions inutiles et faites des alliances (vous ferez une alliance), et le jugement (du Seigneur) germera comme les herbes amères sur les sillons des champs.
5 Les habitants de Samarie ont adoré les vaches de Béthaven ; son (parce que le) peuple est en deuil à ce sujet, ainsi que ses (les) gardiens qui avaient fait leur joie (se sont réjouis) de sa gloire, car elle a été transportée loin de lui.
[10.5 Vaches ; pour veaux. Chez les Hébreux aussi bien que chez les Grecs et les Romains, le féminin se mettait quelquefois au lieu du masculin, par mépris et par dérision. ― Bethaven. Voir Osée, 4, 15. ― Le peuple, etc. Pour que cette fin de verset puisse avoir un sens, il faut nécessairement, comme l’ont fait plusieurs interprètes, changer l’ordre des mots aussi bien dans l’hébreu que dans la Vulgate. Pour nous, voici l’explication de ce passage qui nous a paru la mieux fondée, parce qu’elle exige moins de suppositions plus ou moins forcées : ― Son peuple ; le peuple de Bethaven ; ― A pleuré sur lui ; sur Bethaven ; ― Et les gardiens de son temple ; qui autrefois se sont réjouis de sa gloire, de ce qui faisait sa gloire, de ses veaux d’or, ont aussi pleuré sur lui (super eum) ; ― Parce qu’elle, sa gloire ; ― S’est éloigné de lui (migravit ab eo) ; a été transportée hors de son pays.]

6 Car lui-même a été déporté en Assyrie, comme un présent pour le (un) roi vengeur. La honte saisira Ephraïm, et Israël sera confondu dans ses desseins.
[10.6 Lui-même (ipse) ; Bethaven, qui, par une figure très commune dans le style biblique, est mis ici pour son contenu. ― Un roi vengeur. Comparer à Osée, 5, 13.]
7 Samarie a vu passer (a fait disparaître) son roi comme l’écume sur la surface de l’eau.
8 Les hauts lieux (hauteurs) de l’idole, le péché d’Israël, seront détruit(e)s ; la bardane et le chardon monteront sur leurs autels ; et ils diront aux montagnes : Couvrez-nous ; et aux collines : Tombez sur nous.
[10.8 Voir Isaïe, 2, 19. ― Diront aux montagnes, etc. Jésus-Christ a employé les mêmes paroles, en annonçant aux Juifs le châtiment que Dieu devait exercer sur eux par les armes des Romanis (voir Luc, 23, 30), et saint Jean, pour marquer la frayeur des méchants au jugement dernier (voir Apocalypse, 6, 16).]
9 Depuis les jours de Gabaa Israël a péché ; ils s’en sont tenus là (là ils se sont arrêtés). La guerre contre les enfants d’iniquité ne les atteindra-t-elle pas à Gabaa ? (Ce ne sera pas une guerre comme à Gabaa contre des enfants d’iniquité, qui les atteindra.)
[10.9 Voir Juges, 19, 25. ― Depuis les jours (ex diebus) ; ou bien plus que dans les jours ; l’hébreu est susceptible des deux sens. ― De Gabaa. Voir Osée, 9, 9. ― Là ils se sont arrêtés (ibi steterunt) ; c’est-à-dire, selon l’hébreu, ils sont restés debout, ils n’ont pas entièrement péri. Les Benjamites, en effet, ne périrent pas tous dans l’affaire de Gabaa ; il s’en trouva 600, qui servirent à rétablir leur tribu dans son premier état. Cette interprétation nous semble la meilleure, comme se liant très bien à ce qui suit. ― Ce ne sera pas, etc. La guerre contre les Israélites, annoncée ici, sera beaucoup plus terrible que celle qui eut lieu à Gabaa, puisque Samarie elle-même doit être détruite de fond en comble par les Assyriens.]
10 Selon mon désir je les punirai ; les peuples s’assembleront contre eux, lorsqu’ils seront punis pour leurs deux iniquités (leur double iniquité).
[10.10 Leur double iniquité ; c’est-à-dire, le mépris qu’ils ont fait de Dieu, et le culte qu’ils ont rendu aux idoles ; ou bien les deux veaux d’or qu’ils ont adorés, l’un à Dan, et l’autre à Béthel.]
11 Ephraïm est une génisse dressée qui se plaît à fouler le blé ; je mettrai un joug (j’ai passé) sur son cou gracieux, je monterai sur Ephraïm ; Juda labourera, Jacob fendra ses (tracera par lui-même des) sillons.
[10.11 J’ai passé ; j’ai fait passer le joug. ― Son beau cou ; littéralement et par hébraïsme, la beauté de son cou. ― Je monterai sur Ephraïm ; je le dompterai.]
12 Semez pour vous dans la justice, et (vous) moissonne(re)z selon la miséricorde, défrichez-vous un champ nouveau (mettrez votre terre en novale) ; il sera temps de (re)chercher le Seigneur, lorsque sera venu celui qui doit vous enseigner la justice.
[10.12 Voir Jérémie, 4, 3. ― Et vous moissonnerez ; littéralement et par hébraïsme, et moissonnerez. ― En proportion de ; est le vrai sens de l’expression hébraïque, rendue exactement d’ailleurs dans la Vulgate par in ore. ― Votre miséricorde ; le bien que vous faites. Comparer à Osée, 14, 3. ― Celui qui, etc. Les Pères et après eux le commun des interprètes appliquent ce passage à Jésus-Christ, maître par excellence de la justice.]
13 Vous avez cultivé l’impiété, vous avez moissonné l’iniquité, vous avez mangé le (un) fruit du (de) mensonge ; parce que tu t’es confié dans tes voies et dans la multitude de tes héros (braves).
[10.13 Un fruit de mensonge ; un fruit trompeur, qui ne saurait nourrir.]
14 Le tumulte s’élèvera parmi ton peuple ; toutes les forteresses seront détruites, comme fut détruite Salmana par la maison de celui qui jugea Baal au jour du combat, lorsque la mère fut écrasée sur les enfants.
[10.14 Voir Juges, 8, 12. ― Salmana ; un des princes madianites, qui furent défaits par Gédéon (voir Juges, du chapitre 6 au chapitre 8). ― Celui qui jugea Baal (qui judicavit Baal), Gédéon, qui détruisit l’autel de Baal et le bois qui était autour (voir Juges, 6, 25). ― Le nom de Salmana, dans ce passage d’Osée, n’est pas écrit en hébreu comme celui dont il est question dans le livre des Juges. Le texte hébreu porte : Comme Schalman a dévasté Beth-Arbel au jour de la guerre. Saint Jérôme ne connaissant aucun fait biblique auquel ce passage put faire allusion, si ce n’est la victoire de Gédéon sur Salmana, supposa, comme il le dit lui-même, qu’Arbel était le même mot que Jérobaal, surnom de Gédéon. De là sa traduction de ce passage. Osée faisait allusion à un fait connu de ses contemporains, mais oublié depuis. Nous en avons peut-être l’explication dans un passage des annales de Théglathphalasar, roi d’Assyrie, qui mentionne un roi de Moab, appelé Schalamanu. Il est possible que ce roi ait pris et saccagé Beth-Arbel. Il existait deux villes de ce nom, l’une en Galilée, entre Sepphoris et Tibériade ; l’autre à l’est du Jourdain, dans les environs de Pella.]
15 C’est là ce que vous a fait Béthel, à cause de la malice de vos iniquités (méchancetés).

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