/   /   /  Esaïe 58:3     

Esaïe 58.3
Vigouroux


Le vrai jeûne

1 Crie, ne t’arrête pas, fais retentir ta voix comme une trompette, et annonce à mon peuple ses crimes, et à la maison de Jacob ses péchés.
[58.1-14 III. Troisième section : Le royaume messianique, du chapitre 58 au chapitre 66. ― 1er Discours. Du faux et du vrai culte dû à Dieu, chapitre 58. Le peuple prétend être pieux et mériter le salut, parce qu’il jeûne, mais à quoi sert le jeûne si la rénovation intérieure ne l’accompagne ? C’est une œuvre extérieure sans valeur, parce qu’il n’est pas le fruit de la crainte de Dieu, versets 1 à 6. ― Il faut être charitable envers le prochain ; faire la volonté du Seigneur : voilà le vrai culte qu’on doit rendre à Dieu, afin de recevoir ses grâces et ses miséricordes, versets 7 à 14, voir Matthieu, 6, verset 1 et suivants.] [58.1 Crie. C’est le Seigneur qui s’adresse à Isaïe.]
2 Car ils me cherchent chaque jour, et ils veulent connaître mes voies, comme un peuple qui aurait pratiqué la justice, et qui n’aurait pas abandonné la loi de son Dieu. Ils me demandent des arrêts (jugements) de justice, ils veulent s’approcher de Dieu.
[58.2 Le jugement de son Dieu ; c’est-à-dire la loi de son Dieu. ― Des jugements de justice ; la raison des jugements de ma justice. ― S’approcher de Dieu, pour entre en jugement, disputer avec lui.]
3 Pourquoi (, disent-ils,) avons-nous jeûné, et ne l’avez-vous pas regardé ? pourquoi avons-nous humilié nos âmes et ne l’avez-vous pas su ? C’est qu’au jour de votre jeûne on trouve votre volonté (propre), et que vous pressez (tous) vos débiteurs.
[58.3 Au jour, etc. les Juifs captifs à Babylone avaient institué d’eux-mêmes certains jeûnes, qu’ils continuèrent pendant quelques temps après la captivité. Ils consultèrent Zacharie, pour savoir s’ils devaient les continuer plus longtemps. Sans répondre directement à leur demande, le prophète leur fit le même reproche que nous lisons ici dans Isaïe. Voir Zacharie, 7, versets 2 et suivants.]

4 Vous jeûnez pour faire des procès et des querelles, et vous frappez du poing sans pitié. Ne jeûnez plus comme vous l’avez fait jusqu’à ce jour, pour faire entendre en haut vos cris.
5 Est-ce là le jeûne que je demande, qui fait qu’un homme afflige son âme pendant un jour, lui fait tourner la tête comme un cercle, et se coucher sur le sac et la cendre ? Est-ce là ce que tu appelles un jeûne, et un jour agréable au Seigneur ?
[58.5 Voir Zacharie, 7, 5.]
6 Le jeûne que j’approuve n’est-il pas plutôt celui-ci ? Détache les chaînes de l’impiété, décharge les fardeaux accablants, renvoie libres ceux qui sont opprimés, et brise tout fardeau ;
[58.6 Les faisceaux ; tout ce qui gêne, pèse.]
7 partage ton pain avec celui qui a faim, et fais entrer dans ta maison les pauvres et ceux qui n’ont pas d’asile ; lorsque tu verras un homme nu, couvre-le, et ne méprise pas ta (propre) chair.
[58.7 Voir Ezéchiel, 18, vv. 7, 16 ; Matthieu, 25, 35. ― Ta chair ; tes frères, tes proches. Comparer à Genèse, 39, 14 ; 37, 27.]
8 Alors ta lumière éclatera comme l’aurore, et ta santé reviendra (guérison se montrera) bientôt ; ta justice marchera devant toi, et la gloire du Seigneur te protégera (recueillera).
[58.8 Ta lumière. La lumière désigne souvent, dans les auteurs sacrés, la joie et la félicité, surtout celles qui succèdent à un état de tristesse, d’humiliation et d’oppression qui est ordinairement exprimé par le mot ténèbres. ― Ta guérison. Les Hébreux appelaient maladie, toute sorte de maux, et guérison, la délivrance, la cessation de ces maux. ― La gloire du Seigneur te recueillera. Cette même idée a été déjà exprimée, quoiqu’en des termes différents. Voir Isaïe, 52, 12.]
9 Alors tu invoqueras, et le Seigneur t’exaucera ; tu crieras, et il dira : Me voici. Si tu éloignes la chaîne du milieu de toi, si tu cesses d’étendre le doigt et de dire ce qui n’est pas utile ;
[58.9 La chaîne ; dont tu charges tes frères. ― D’étendre le doigt ; ou de montrer au doigt ; locution qui a toujours marqué le mépris et l’insulte. ― Ce qui n’est pas utile (quod non prodest) ; le terme hébreu correspondant signifie aussi méchanceté, iniquité, crime, mensonge, fausseté. De là le Chaldéen l’a rendu par rapine, et les Septante par murmure. Quoi qu’il en soit, il s’agit ici de paroles nuisibles au prochain.]
10 si tu répands ton âme sur l’affamé, et si tu rassasies (rempli de consolation) l’âme affligée, ta lumière se lèvera dans les ténèbres, et tes ténèbres seront comme le midi.
[58.10 Si tu prodigues, etc. ; c’est-à-dire, si tu assistes le pauvre affamé avec une grande effusion de cœur. ― Ta lumière, etc. Voir le verset 8.]
11 Le Seigneur te donnera (toujours) du repos (sans interruption) ; il remplira ton âme de splendeurs, et il délivrera tes os ; et tu deviendras comme un jardin arrosé, et comme une fontaine dont les eaux ne tarissent pas.
[58.11 Il délivrera (liberabit) ; ou bien il rendra libres, c’est-à-dire prompts, agiles, lestes, comme porte le texte hébreu. ― Os (ossa) ; peut s’entendre des membres du corps en général.]
12 Les déserts séculaires seront rebâtis par toi, tu relèveras les fondements (abandonnés) des générations anciennes, et tu seras appelé (le) réparateur (constructeur) des haies, et celui qui rétablit les chemins et les rend sûrs (mettant les entiers en repos).
[58.12 Voir Isaïe, 61, 4. ― Plusieurs générations ; littéralement et par hébraïsme, génération et génération. ― Constructeurs de haies ; c’est sans doute une allusion à la restauration de Jérusalem qui est souvent appelée une vigne dont les murs sont des haies, ou bien aux haies réelles des vignes, détruites par les Chaldéens. ― Mettant, etc. ; rendant sûrs et sans aucun danger les chemins, auparavant infestés par les voleurs.]
13 Si tu éloignes ton pied du sabbat, pour ne pas faire ta volonté en mon saint jour ; si tu appelles le sabbat tes délices, et le jour saint et glorieux du Seigneur ; si tu l’honores en ne suivant pas tes voies, en ne faisant pas ta volonté, et en ne disant pas des paroles vaines :
[58.13 Si tu t’abstiens, etc. ; littéralement, si tu détournes à cause du sabbat ton pied ; c’est-à-dire si tu ne voyages pas le jour du sabbat. Les Juifs croyaient qu’il ne leur était pas permis de faire plus de deux mille pas, c’est-à-dire environ une demi-lieue de chemin, le jour du sabbat. ― A cause ; c’est le vrai sens qu’a ici, comme dans bien d’autres passages, la particule hébraïque, rendue dans la Vulgate par a. ― De faire (facere) ta volonté ; second complément de si tu t’abstiens, ou si tu détournes (si averteris).]
14 alors tu te réjouiras dans le Seigneur, je t’élèverai au-dessus des hauteurs de la terre, et je te donnerai pour nourriture l’héritage de Jacob ton père ; car la bouche du Seigneur a parlé. [58.14 Les hauteurs de la terre ; c’est-à-dire le pays de tes pères, qui est une terre haute et élevée. Comparer à Deutéronome, 32, 13.]

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