/   /   /  Psaume 17:8     

Psaumes 17.8
Vigouroux


Prière du juste persécuté

1 Pour la fin, de David, serviteur du Seigneur, qui adressa au (à la gloire du) Seigneur les paroles de ce cantique, au jour où le Seigneur le délivra de la main de tous ses ennemis et de la main de Saül ; et il dit :
[17.1 Ce psaume se trouve encore dans le second livre des Rois (chapitre 22) avec quelques différences, qui viennent sans doute des copistes, mais qui n’altèrent nullement le fond et la substance du texte sacré. ― Par. Voir le titre du Psaume 15 (Hébreu : 16). ― C’est le plus long de tous les psaumes appartenant à la catégorie des hymnes ou chants en l’honneur de Dieu. Il se divise en deux parties très distinctes, du verset 2 au verset 31 et du verset 32 au verset 51 ; les louanges à Dieu recommencent avec le verset 32.]

2 Je vous aimerai, Seigneur, vous qui êtes ma force.
[17.2-4 David aime Dieu parce qu’il est sa force et le délivre de ses ennemis.]
3 Le Seigneur est mon ferme appui, mon refuge et mon libérateur. Mon Dieu est mon secours, et j’espérerai en lui. Il est mon protecteur, et la corne de mon salut, et mon défenseur.
[17.3 Voir Hébreux, 2, 13. ― La corne de mon salut ; c’est-à-dire mon puissant Sauveur. Chez les hébreux la corne était un symbole de la force et de la puissance.]
4 J’invoquerai le Seigneur en le louant, et je serai délivré de mes ennemis.
5 Les douleurs de la mort m’ont environné, et les torrents de l’iniquité m’ont rempli de trouble.
[17.5-7 Tableau des maux dont le Psalmiste a été délivré après avoir invoqué Dieu.]
6 Les douleurs de l’enfer m’ont entouré, les filets de la mort m’ont saisi (prévenu).
[17.6 Les douleurs de l’enfer, ou, selon l’hébreu, et selon la Vulgate elle-même, voir 2 Rois, 22, 6, les liens de l’enfer. Saint Pierre, dans Actes des Apôtres, 2, 24, fait à Jésus-Christ ressuscité l’application de ces paroles.]
7 Dans mon affliction j’ai invoqué le Seigneur, et j’ai crié vers mon Dieu. Et de son saint temple il a entendu ma voix ; et mon cri a pénétré en sa présence jusqu’à ses oreilles.
8 La terre a été ébranlée (émue) et a tremblé ; les fondements des montagnes ont été secoués et agités, parce qu’il s’est irrité contre elles (eux).
[17.8-16 Tableau de la puissance de Dieu descendant pour secourir David.]

9 La fumée a monté à cause de sa colère, et le (un) feu (ardent) s’est allumé par ses regards ; des charbons en ont été embrasés.
10 Il a abaissé les cieux, et est descendu ; un nuage obscur était sous ses pieds.
[17.10 Il a incliné les cieux et il est descendu. « Le poète trace en trois mots la plus imposante image que jamais l’imagination ait conçue. » (LA HARPE.)]
11 Et il est monté sur les chérubins, et il s’est envolé ; il a volé sur les ailes des vents.
12 Et il a fait des ténèbres le lieu de sa retraite ; sa tente était tout autour de lui, l’eau (une) ténébreuse des (est dans les) nuées de l’air.
[17.12 Autour de lui est sa tente. D’autres considèrent que l’expression sa tente (tabernaculum ejus), comme un second complément de il a fait (posuit) en le supposant à l’accusatif ; mais le nominatif suivant tenebrosa aqua nous a paru décisif en faveur de notre traduction. Il faut pourtant reconnaître que le texte hébreu semble favoriser l’autre construction.]
13 Devant l’éclat de sa présence, les nuées se sont élancées (dissipées) ; (il en est sorti) de la grêle et des charbons de feu.
[17.13 Il en est sorti. Ces mots ou autres semblables sont absolument nécessaires pour rendre intelligible la pensée de l’écrivain sacré ; car sans cela, dans les trois textes hébreu, grec et latin, les mots de la grêle et des charbons de feu ne sauraient être grammaticalement que des sujets du verbe précédent se sont dissipées (transierunt).]
14 Et le Seigneur a tonné du haut du ciel, et le Très-Haut a fait entendre sa voix ; (il est tombé) de la grêle et des charbons de feu.
[17.14 Il est tombé. Ces mots, que nous avons ajoutés au texte, donnant lieu à une observation tout à fait semblable à celle que nous avons faite dans la note précédente, on peut consulter cette note. Nous ajouterons seulement que les mots grêle et charbons de feu ne se lisent ni dans le texte grec, ni dans saint Augustin, ni dans les Pères grecs, ni dans les anciens Psautiers latins, mais qu’ils se trouvent dans l’hébreu.]
15 Et il a tiré ses flèches, et il les a dispersés ; il a multiplié les éclairs, et il les a mis en déroute (troublés).
[17.15 Les ; c’est-à-dire mes ennemis.]
16 Alors les sources des eaux ont paru, et les fondements de la erre ont été mis à nu à votre menace, Seigneur, et par le souffle (impétueux) de votre colère.
17 Il a tendu (a envoyé) d’en haut (sa main et) il m’a pris, et il m’a tiré de l’inondation des (d’un gouffre d’) eaux.
[17.17 Il a envoyé d’en haut (Misit de summo). On suppose généralement que le complément sous-entendu de ce verbe est sa main (manum suam). L’expression et il m’a pris (accepit me), qui suit immédiatement, favorise cette interprétation, outre que la locution envoyer, lancer, et si l’on veut, étendre la main, sa main est très usitée parmi les écrivains sacrés.] [17.17-20 Tableau de la délivrance de David.]
18 Il m’a arraché à mes très puissant ennemis, et à ceux qui me haïssaient, car ils étaient (devenus) plus forts que moi.
19 Ils m’ont attaqué les premiers (prévenu) au jour de mon affliction, et le Seigneur s’est fait mon protecteur.
20 Il m’a retiré et mis au large ; il m’a sauvé parce qu’il m’aimait.
[17.20 Parce qu’il m’aimait ; littéralement selon le grec et la Vulgate, parce qu’il m’a voulu (quoniam voluit me) ; selon l’hébreu, parce qu’il s’est complu en moi.]
21 Et le Seigneur me rendra (rétribuera) selon ma justice ; il me récompensera selon la pureté de mes mains.
[17.21-24 La délivrance de David est la récompense de sa piété.]
22 Car j’ai gardé les voies du Seigneur, et (je) n’ai rien fait d’impie qui m’éloignât de mon Dieu.
23 Car (Puisque) tous ses jugements sont présents devant moi, et je n’ai point rejeté ses préceptes (justices) loin de moi.
[17.23 Ses justices ; c’est-à-dire, selon l’hébreu, ses commandements, ses préceptes, ses lois, pleins de justice.]
24 Et je serai sans tache envers lui, et je me garderai de mon iniquité.
[17.24 Mon iniquité ; le fond d’iniquité, qui est en moi, ou mon penchant à l’iniquité.]
25 Et le Seigneur me rendra (rétribuera) selon ma justice, et selon la pureté de mes mains qui est présente à ses yeux.
[17.25-28 Dieu traite l’homme selon ses mérites.]
26 Avec celui qui est saint vous serez saint, et avec l’homme qui est innocent vous serez innocent.
[17.26-27 Avec un saint, vous serez saint, etc. « Dieu est bon, c’est-à-dire miséricordieux envers ceux qui sont bons, et mauvais, c’est-à-dire sévère envers ceux qui sont mauvais, punissant les uns et faisant miséricorde aux autres. » (Saint FRANÇOIS DE SALES.).]
27 Avec celui qui est pur (excellent) vous serez pur (excellent), et avec le pervers vous agirez avec détours (selon sa perversité).
[17.27 Voir, pour l’explication de ce verset, 2 Rois, 22, 27.]
28 Car (Parce que c’est) vous sauverez le peuple qui est humble, et vous humilierez les yeux des superbes.
29 Car c’est vous, Seigneur, qui allumez ma lampe ; mon Dieu, éclairez mes ténèbres.
[17.29 Qui faites luire ma lampe, le flambeau qui éclaire la maison ou la tente, image de la vie heureuse et prospère. Dieu lui-même est la source de ce bonheur.] [17.29-31 Le Seigneur est la force de David.]
30 Car par vous je serai arraché à la tentation, et par mon Dieu je franchirai le (un) mur.
31 La voie de mon Dieu est pure ; les paroles du Seigneur sont éprouvées au feu ; il est le protecteur de tous ceux qui espèrent en lui.
[17.31 Mon Dieu, sa voie, etc. Voir, sur le genre et le but de cette construction, début des Observations préliminaires, 1°, le nominatif, etc.]
32 Car qui est Dieu, si ce n’est le Seigneur ? et qui est Dieu, si ce n’est notre Dieu ?
[17.32-35 Le Seigneur est le seul Dieu et nous lui devons tout.]
33 Le Dieu qui m’a ceint de force, et qui a rendu ma voie immaculée ;
34 qui a fait mes pieds agiles comme ceux des cerfs, et m’a établi sur les hauts lieux ;
[17.34 Voir 2 Rois, 22, 34.]
35 qui enseigne à mes mains le combat, et c’est vous qui avez fait de (rendu) mes bras comme un arc d’airain ;
[17.35 Voir 2 Rois, 22, 35.]
36 et vous m’avez donné votre protection pour me sauver (de votre salut), et votre droite m’a soutenu ; et vos leçons m’ont corrigé jusqu’à la fin, et ces leçons continuent (votre discipline continuera) de m’instruire.
[17.36 La protection de votre salut ; c’est-à-dire votre protection pour me sauver. ― Votre discipline ; votre loi.] [17.36-43 Dieu est la force de David et le fait triompher de tous ses ennemis.]
37 Vous avez élargi la voie sous mes pas, et mes pieds ne se sont point affaiblis.
[17.37 Mes pieds, littéralement mes vestiges, les vestiges de mes pieds.]
38 Je poursuivrai mes ennemis, et je les atteindrai ; et je ne m’en retournerai pas qu’ils ne soient anéantis.
39 Je les briserai, et ils ne pourront se tenir debout ; ils tomberont sous mes pieds.
40 Car vous m’avez ceint de force pour la guerre, et vous avez abattu sous moi ceux qui s’élevaient contre moi.
41 Et vous avez fait tourner le dos à (m’avez livré) mes ennemis devant moi (par derrière), et vous avez exterminé ceux qui me haïssaient.
[17.41 Et vous m’avez livré, etc. ; c’est-à-dire je les ai pris lorsqu’ils fuyaient, dans leur fuite.]
42 Ils ont crié, et il n’y avait personne pour les sauver ; ils ont appelé le Seigneur, et il ne les a pas exaucés.
43 Et je les briserai comme la poussière que le vent emporte ; je les écraserai comme la boue des rues.
[17.43 Comme de la poussière à la face du vent. Quand le vent est fort et que la terre est brûlée par la chaleur, comme cela arrive si souvent en Orient, son souffle détache des grains de terre, les emporte et les pulvérise en les roulant, de même que la boue desséchée dans les rues.]
44 Vous me délivrerez des dissensions (contradictions) du peuple ; vous m’établirez chef des nations.
[17.44 Vous me délivrerez, etc. Jusqu’ici David a parlé de lui-même à la lettre et selon le sens historique, et de Jésus-Christ, suivant le sens spirituel et figuré. Ce qui suit regarde plus directement le Sauveur du monde, quoiqu’il convienne aussi à David d’une manière moins parfaite.] [17.44-46 Dieu a élevé David à la royauté et l’a couvert de gloire.]
45 Un peuple que je ne connaissais pas m’a été assujetti ; (en écoutant de ses oreilles) il m’a obéi (au premier ordre).
[17.45 Que je ne connaissais pas ; qui n’était pas de ma nation, qui n’était pas Hébreu.]
46 Les fils de l’étranger m’ont menti ; les fils de l’étranger sont en défaillance, et ils sont sortis en chancelant de leurs sentiers.
[17.46 Ils ont vieilli ; dans leur perversité. ― Ils ont chancelé ; littéralement ils ont boité. ― En sortant. Cette expression ou toute autre semblable est nécessairement sous-entendue. Voir sur cette sorte de construction, fin des Observations préliminaires, 2°. ― Ce verset marque le triomphe de David sur les peuples étrangers.]
47 (Vive) le Seigneur (vit !), et béni soit mon Dieu ! et que le Dieu de mon salut soit exalté !
[17.47 Le Seigneur vit ! acclamation qui équivaut à vive le Seigneur !] [17.47-51 Remerciements à Dieu pour ses bienfaits.]
48 O Dieu, qui prenez soin de me venger, et qui me soumettez les peuples ; vous qui me délivrez de mes ennemis furieux.
[17.48 Des vengeances ; c’est-à-dire des moyens de vengeance.]
49 Et vous m’élèverez au-dessus de ceux qui se dressent contre moi ; vous m’arracherez des mains de l’homme inique.
[17.49 Voir 2 Rois, 22, 49.]
50 C’est pourquoi je vous louerai, Seigneur, parmi les nations, et je chanterai un cantique (psaume) à la gloire de votre nom ;
[17.50 Voir Romains, 15, 9. ― Votre nom. Voir 2 Rois, 22, 50.]
51 à la gloire d’un Dieu qui procure de merveilleuses délivrances à (qui exalte les victoires de) son roi, et qui fait miséricorde à David son oint (christ), et à sa postérité jusqu’à la fin des siècles. [17.51 Les victoires. Voir 2 Rois, 22, 51.]

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