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1 Samuel 5.9
Vigouroux


L’arche de l’alliance chez les Philistins

1 Les Philistins ayant donc pris l’arche de Dieu, l’emmenèrent de la pierre du Secours à Azot.
[5.1 De la pierre du Secours, Aben-Ezer. Voir 1 Rois, 4, 1. ― Azot, une des cinq grandes villes des Philistins, dans la plaine de la Séphéla, au nord d’Ascalon.]
2 (Ainsi) Ils mirent l’arche de Dieu, qu’ils avaient prise, dans le temple de Dagon, et la placèrent auprès de Dagon.
[5.2 Dagon, est un diminutif du mot hébreu dâg, poisson. On ne sait ni quel dieu les Philistins adoraient sous ce nom, ni quelle était sa forme, l’Ecriture n’étant pas explicite à cet égard. Seulement, Diodore de Sicile, (l. II, c. IV) dit qu’à Ascalon, ville célèbre des Philistins, on adorait la déesse Derketo sous la figure d’une femme qui avait tout le bas d’un poisson. ― Nous connaissons maintenant par divers monuments figurés de l’antiquité la forme sous laquelle était représenté Dagon : il était homme par la partie supérieure et poisson par la partie inférieure.]
3 Le lendemain, les habitants d’Azot s’étant levés dès le point du jour, trouvèrent Dagon tombé le visage contre terre devant l’arche du Seigneur ; et ils le relevèrent et le remirent à sa place.
4 Le jour suivant, s’étant encore levés dès le matin, ils trouvèrent Dagon étendu la face contre terre, devant l’arche du Seigneur : la tête et les deux (paumes de ses) mains avaient été brisées et gisaient sur le seuil ;
5 et le tronc seul de Dagon était demeuré en sa place. C’est pour cette raison que jusqu’à ce jour les prêtres de Dagon et tous ceux qui entrent dans son temple à Azot ne marchent point sur le seuil de la porte.
6 Or la main du Seigneur s’appesantit sur les habitants d’Azot, et il ruina leur pays. Il frappa ceux de la ville et de la campagne (de maladies) dans les parties secrètes (la partie la plus secrète) du corps. Et il sortit tout à coup des champs et des villages une multitude de rats, et l’on vit dans toute la ville une confusion de mourants et de morts.
[5.6 Voir Psaumes, 77, 66. ― Il frappa, etc. On croit communément que le mal dont Dieu frappa les Philistins, ce furent les hémorroïdes. ― Fourmillèrent de rats. Le rat des champs à courte queue, comme il est appelé par les naturalistes, est très commun dans toute l’Asie occidentale. Il se propage très abondamment, malgré tous les ennemis acharnés à le détruire. Cependant le nombre n’en diminue pas. On le voit dans toutes les terres cultivées, courant à travers champs, et emportant le grain afin de l’emmagasiner pour l’hiver. Cet animal est susceptible de se multiplier en si grande quantité qu’il peut nuire quelquefois sensiblement aux récoltes ; aussi ses ravages sont-ils généralement redoutés.]
7 Les habitants d’Azot, voyant une telle plaie, s’entredirent : Que l’arche du Seigneur d’Israël ne demeure point parmi nous, parce que sa main pèse sur nous et sur Dagon notre dieu.
8 Et ayant envoyé chercher tous les princes (satrapes) des Philistins, ils leur dirent : Que ferons-nous de l’arche du Dieu d’Israël ? Les habitants de Geth répondirent : Qu’on mène l’arche du Dieu d’Israël de ville en ville (autour du pays). Ils commencèrent donc à mener l’arche du Dieu d’Israël d’un lieu dans un autre (autour du pays).
9 Et pendant qu’ils la menaient ainsi, le Seigneur étendait sa main sur chaque ville, et y tuait un grand nombre d’hommes. Il frappait tous les habitants, depuis le plus petit jusqu’au plus grand ; et les intestins, sortant hors du conduit naturel, se pourrissaient. C’est pourquoi les habitants de Geth ayant tenu conseil, se firent des sièges de peaux.
10 Ils envoyèrent ensuite l’arche de Dieu à Accaron. Et lorsque l’arche de Dieu fut venue à Accaron, les habitants de la ville se mirent à crier et à dire : Ils nous ont amené l’arche du Dieu d’Israël, pour qu’elle nous tue, nous et notre peuple.
[5.10 Accaron, l’une des cinq grandes villes des Philistins.]
11 Ils envoyèrent donc chercher tous les princes (satrapes) des Philistins, qui, s’étant assemblés, leur dirent : Renvoyez l’arche du Dieu d’Israël, et qu’elle retourne au lieu où elle était, afin qu’elle ne nous tue plus, nous et notre peuple.
[5.11 Les satrapes des Philistins, leurs chefs, dont le vrai titre était seranim.]
12 Car chaque ville était remplie de la frayeur de la mort, et la main de Dieu s’appesantissait lourdement. Ceux qui n’en mourraient pas étaient frappés dans les secrètes parties (la partie la plus secrète) du corps, et les cris de chaque ville montaient jusqu’au ciel.

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