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Juges 14.5
Vigouroux


Mariage de Samson

1 Samson descendit donc (ensuite) à Thamnatha, et, ayant vu là une femme d’entre les filles des Philistins,
[14.1 A Thamnatha. Thamnatha, aujourd’hui Tibnéh. Tibnéh n’est plus qu’un monceau de ruines, éparses sur les flancs d’une colline hérissée de hautes herbes, de chardons et de lentisques. Une partie de ses débris a été transportée plus loin et a servi à bâtir le village actuel d’el-Bridje. Elle a perdu maintenant ses riches vignobles. De gros blocs de pierres, disséminés aux alentours, sont, avec ces vieux décombres, rongés et couverts de lichens, le seul souvenir qui nous reste de Thamnatha. ― Samson descendit. On a fait une difficulté contre ce verset, parce qu’il y est dit que Samson descendit de Saraa à Thamnatha, mais cette expression est exacte. “ Il fallait descendre, ce qui est effectivement vrai, le village actuel de Saraa étant situé sur une colline plus élevée que Tibnéh, â€ dit M. GUERIN.]
2 il (re)monta et l’annonça à son père et à sa mère en disant : J’ai vu à Thamnatha une femme d’entre les filles des Philistins ; je vous prie de me l’obtenir (d’accepter) pour femme.
[14.2 Une femme d’entre les Philistins. Du temps de Samson, Thamnatha était au pouvoir des Philistins. Du moins les Philistins y habitaient-ils en nombre et y agissaient-ils en maîtres.]
3 Son père et sa mère lui dirent : N’y a-t-il point de femme parmi les filles de tes frères et parmi tout notre peuple, pour que tu veuilles prendre une femme d’entre les Philistins, qui sont incirconcis ? Samson dit à son père : Donnez-moi (Acceptez) celle-là, parce qu’elle a plu à mes yeux.
4 Or ses parents ne savaient pas que cela venait du Seigneur, et qu’il cherchait une occasion pour perdre les Philistins ; car, en ce temps-là, les Philistins dominaient sur Israël.
5 Samson descendit donc avec son père et sa mère à Thamnatha. Et lorsqu’ils furent arrivés aux vignes qui sont près de la ville, il parut tout à coup un jeune lion furieux et rugissant, qui vint au-devant de Samson.
[14.5 Parut le petit d’un lion. Thamnatha est à une heure à l’ouest de Bethsamès. Ce fut en descendant de Bethsamès à Thamnatha, peut-être dans la gorge même, près du torrent qu’il avait à traverser, que Samson rencontra et tua le lionceau. C’est aussi dans ce massif montueux qu’il prit plus tard les trois cents chacals avec lesquels il brûla les blés des Philistins. Ces lieux abondaient autrefois en bêtes fauves, comme l’attestent les noms que portaient les villages des alentours, Lebaoth ou les lionnes, Saalbim ou les chacals.]

6 Mais l’esprit du Seigneur se saisit de Samson, qui déchira le lion comme il aurait fait d’un chevreau, et le mit en pièces sans avoir quoi que ce soit dans la main. Et il ne voulut point le raconter à son père ni à sa mère.
[14.6 L’Esprit du Seigneur ne signifie pas ici l’inspiration divine, ou l’amour de la vertu, mais cet esprit de force dont le Seigneur remplit Samson pour combattre et vaincre les Philistins, qui étaient les ennemis d’Israël. L’Ecriture elle-même nous apprend que la force de Samson n’était pas naturelle, mais qu’elle lui était donnée de Dieu d’une manière miraculeuse, bien qu’il y ait eu des hommes doués d’une force de corps prodigieuse.]
7 Il alla ensuite parler à la femme qui lui avait plu.
8 Et quelques jours après, tandis qu’il revenait pour épouser cette femme, il se détourna du chemin pour voir le corps du lion ; et il trouva un essaim d’abeilles dans la gueule du lion, et un rayon de miel.
[14.8 Et après quelques jours, etc. « On sait que les abeilles fuient les cadavres, mais elles ne fuient pas les ossements desséchés. L’expression après quelques jours est plus d’une fois employée dans la Sainte Ecriture pour désigner un espace de temps considérable et même quelques années. Samson peut être resté plusieurs mois fiancé avec la jeune fille, qui était peut-être encore trop jeune. Hérodote, V, 114, raconte que les abeilles firent du miel dans le crâne d’Onésilos, tyran de l’île de Cypre, dont la tête avait été suspendue par les habitants d’Amathonte. » (STOLBERG.) ― Les bois de Palestine sont remplis d’innombrables essaims d’abeilles sauvages qui n’habitent pas seulement des creux d’arbres, mais rassemblent aussi, faute d’autres places, leurs provisions de miel dans les fentes des rochers et dans les cavernes souterraines, sans autre but que de s’abriter à leur ombre.]
9 Il prit ce rayon de miel entre ses mains, et il en mangeait en marchant. Et rejoignant son père et sa mère, il leur en donna une partie, qu’ils mangèrent. Mais il ne voulut point leur découvrir qu’il avait pris le miel dans le corps (la gueule) du lion.
10 Son père vint donc chez cette femme ; et il fit un festin pour son fils Samson, selon la coutume que les jeunes gens avaient alors.
11 Les habitants de ce lieu, l’ayant vu, lui donnèrent trente jeunes hommes pour l’accompagner ;
[14.11 C’était anciennement la coutume de donner à l’époux, pour l’accompagner, un certain nombre plus ou moins considérable de jeunes hommes. Les Grecs les appelaient paranymphes. Ce sont probablement ceux que l’Evangile désigne sous le nom d’amis de l’époux.]
12 et Samson leur dit : Je vous proposerai une énigme ; et si vous pouvez me l’expliquer pendant les sept jours du festin, je vous donnerai trente robes (vêtements de dessous) et autant de tuniques.
[14.12 Pendant les sept jours du festin. Les fêtes qui accompagnaient les mariages duraient une semaine entière et on les égayait par toute espèce de divertissement.]
13 Mais si vous ne pouvez l’expliquer, vous me donnerez trente robes (vêtements de dessous) et trente tuniques. Ils lui répondirent : Propose ton énigme, afin que nous sachions ce que c’est.
14 (Alors) Samson leur dit : De celui qui mange est sortie la nourriture, et du fort est sortie la douceur. Ils ne purent pendant trois jours expliquer cette énigme.
[14.14 Le goût des Orientaux pour les énigmes et les jeux de mots est un des traits saillants de leur caractère.]
15 Mais, le septième jour s’approchant, ils dirent à la femme de Samson : Gagne ton mari par tes caresses, et fais qu’il te découvre ce que signifie son énigme. Mais, si tu ne veux pas le faire, nous te brûlerons, toi et toute la maison de ton père. Est-ce que tu nous as conviés à tes noces pour nous dépouiller ?
16 Cette femme pleurait donc auprès de Samson, et se plaignait en disant : Tu me hais et tu ne m’aimes point ; et c’est pour cela que tu ne veux pas m’expliquer l’énigme que tu as proposée aux jeunes gens de mon peuple. Samson lui répondit : Je n’ai pas voulu le dire à mon père ni à ma mère ; comment pourrais-je te le dire à toi ?
17 Elle pleura ainsi auprès de lui pendant les sept jours du festin. Enfin le septième jour, à force d’être importuné d’elle, il lui découvrit l’énigme ; et elle l’indiqua aussitôt à ses concitoyens
18 qui vinrent le même jour, avant que le soleil fût couché, dire à Samson : Qu’y a-t-il de plus doux que le miel, et de plus fort que le lion ? Samson leur répondit : Si vous n’aviez pas labouré avec ma génisse, vous n’auriez pas trouvé l’explication de mon énigme.
19 (C’est pourquoi) En même temps l’Esprit du Seigneur saisit Samson, qui descendit à Ascalon et y tua trente hommes, dont il prit les vêtements, et les donna à ceux qui avaient expliqué son énigme. Et étant dans une très grande colère, il monta à la maison de son père.
[14.19 Ascalon, l’une des cinq grandes villes des Philistins, sur la Méditerranée, au nord de Gaza et au sud d’Azot, dans une position très forte et très fertile.]
20 Cependant la (sa) femme épousa un de ces jeunes hommes et de ses amis qui l’avaient accompagné(e) à ses noces.

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