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Aveugle
Dictionnaire Biblique Westphal
Calmet

Voir Maladie. Le grand malheur de perdre la vue, au sens propre, souvent considéré comme un châtiment (Deutéronome 28.28 ; 2 Rois 6.18 ; Zacharie 12.4), est l’image fréquente du malheur plus grand encore d’avoir l’âme aveuglée. Telle est la sévère leçon de la cécité temporaire de Saul lors de sa conversion (Actes 9.8-18) et de celle dont lui-même frappe le magicien Bar-Jésus (Actes 13.11).

L’aveuglement spirituel est la conséquence du péché en même temps que sa punition (Job 36.12 ; Ésaïe 42.18-20 ; Ésaïe 59.10 ; Sophonie 1.17) ; il est mis en relation avec la méchanceté (Proverbes 4.19 ; Sagesse 2.21), l’idolâtrie (Ésaïe 44.18), l’égoïsme jouisseur (Ésaïe 56.10), la vénalité (Siracide 20.29), l’incrédulité (2 Corinthiens 4.4), l’infidélité (2 Pierre 1.9), l’endurcissement (Ésaïe 6.10 ; Romains 11.10 ; Jean 12.40 etc.), la haine (1 Jean 2.11), et par-dessus tout avec l’orgueil spirituel des dirigeants, auxquels Jésus adressa tant d’avertissements et d’appels (Matthieu 15.14 ; Matthieu 23.16 ; Matthieu 23.19 ; Matthieu 23.26 ; Luc 6.39, cf. Apocalypse 3.17) : c’est la conclusion qu’il tire pour les chefs juifs de leur attitude méprisante et obstinée devant la guéri-son de l’aveugle-né (Jean 9.39-41).

En effet, les nombreuses guérisons d’aveugles qu’il opère sont, en même temps qu’un bienfait de sa grâce, un symbole de son message et de son œuvre (Matthieu 11.5) ; il est venu accomplir les promesses divines des prophètes (Ésaïe 29.18 ; Ésaïe 42.7 ; Ésaïe 42.16) et a pris à son compte le programme de rendre la vue aux aveugles (Luc 4.10). Par là il exauce les prières des plus humbles croyants (Psaumes 119.18 ; Éphésiens 1.18 etc.) ; car s’il déclare que la vision de Dieu est réservée aux cœurs purs (Matthieu 5.8), il se révèle, lui, comme étant la Lumière du monde (Jean 8.12).


Dictionnaire Encyclopédique de la Bible par Alexandre WESTPHAL, Pasteur, Docteur en Théologie, et professeur honoraire de l'Université de Toulouse (Faculté de Théologie protestante de Montauban).
Edition originale publiée en 1932 par les Editions et Imprimeries « Je Sers », Issy-les-Moulineaux. Imprimeries Réunies Ducros et Lombard, Aberlen et Cie. Valence sur Rhone.
Numérisation Yves PETRAKIAN – 2005 France.