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Labour
Dictionnaire Biblique Westphal

La charrue du paysan palestinien, encore aujourd’hui fort primitive et réduite à quelques pièces de bois plus ou moins solidement ajustées (figure 4 ; voir Gens et choses de Pal., p. 90s), n’a pour pièce de fer que le soc, que les prophètes ont plusieurs fois comparé à l’épée du soldat (Ésaïe 2.4 ; Michée 4.3; Joël 3.10) ; encore est-il trop plat pour creuser de plus de 8 à 10 cm un sol généralement très sec, de sorte que les sillons en Orient (Job 31.8 ; Psaumes 65.11 ; Osée 10.4 ; Osée 12.12) restent moins profonds que les nôtres.

Fréquentes sont les allusions bibliques (voir Agriculture) au temps du labour (Genèse 45.6 ; Exode 34.21), au labour lui-même (Juges 14.18 ; 1 Samuel 8.12 ; 1 Rois 19.19 ; Job 1.14; Luc 17.7), ou aux laboureurs (Genèse 4.2 ; 2 Chroniques 26.10 ; Jérémie 14.4; Joël 1.11), qui à partir de l’exil sont souvent misérables ou esclaves (2 Rois 25.12 ; Zacharie 13.5 ; Ésaïe 61.5). En effet, quand leur labour peut se faire dans des conditions normales, c’est un symptôme des temps de paix (Amos 9.13) ; en temps de guerre, ils sont des premiers à souffrir (Amos 5.16 ; Jérémie 51.23). Contraste violent, les villes dévastées par les armes sont décrites au figuré comme labourées (Michée 3.12 ; Jérémie 26.18) ; de même les personnes, dont le « dos labouré de longs sillons » (Psaumes 129.3) représente sans doute les « coups de fouet dont les ennemis labouraient le dos des vaincus » (Bible du Centenaire).

Comme métaphore, le labour évoque le plus souvent l’idée de travail (Proverbes 20.4) ; comparer en français labour et labeur. L’image du labour en plein roc (Amos 6.12) dénonce la folie de ceux qui méconnaissent les lois de la vie (certains lisent : labour en mer ; l’application est la même). Au sens moral, labourer c’est faire acte de bien ou de mal (Osée 10.11-13 ; Job 4.8) ; c’est même en être encore à préparer d’avance une récolte, à méditer une œuvre, qui dans cette acception est souvent mauvaise, et nos versions traduisent alors le verbe « labourer » par « machiner », ou termes analogues (1 Samuel 23.9 ; Proverbes 3.29 ; Proverbes 6.14 ; Proverbes 14.22 ; Siracide 7.12). Mais dans le Nouveau Testament le travail du laboureur apparaît comme réhabilité : il symbolise fidélité dans la tâche et confiance en ses résultats, deux aspects de la foi en Dieu (1 Corinthiens 9.10 ; 2 Timothée 2.6 ; Jacques 5.7) ; c’est pourquoi Jésus déclare à l’indécis : « Celui qui, après avoir mis la main à la charrue, regarde en arrière, n’est pas propre au royaume de Dieu ».

Voir (Luc 9.62) Joug.

Lac  

Dictionnaire Encyclopédique de la Bible par Alexandre WESTPHAL, Pasteur, Docteur en Théologie, et professeur honoraire de l'Université de Toulouse (Faculté de Théologie protestante de Montauban).
Edition originale publiée en 1932 par les Editions et Imprimeries « Je Sers », Issy-les-Moulineaux. Imprimeries Réunies Ducros et Lombard, Aberlen et Cie. Valence sur Rhone.
Numérisation Yves PETRAKIAN – 2005 France.