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Zorobabel
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet
Westphal

Fils de Salathiel, de la race royale de David. Saint Matthieu (Matthieu 1.12 1 Chroniques 3.16) et les Paralipomènes donnent pour père à Salathiel Jéchonias, roi de Juda ; mais ils varient pour le père de Zorobabel. Les Paralipomènes veulent que Phadaïa soit père de Zorobabel ; mais saint Matthieu, saint Luc, Esdras et Aggée lui donnent toujours pour père Salathiel. Il faut donc prendre le nom de fils dans le sens de petit-fils, et dire que Salathiel ayant eu soin de l’éducation de Zorobabel, fut dans la suite regardé comme son père. [Voyez ma note sur Salathiel]. Quelques-uns croient que Zorobabel portait aussi le nom de Sassabasar, et qu’il est désigné sous ce nom dans Esdras (Esdras 1.8). Voyez ci-devant l’article Sassabasar.

Josèphe et le troisième livré d’Esdras veulent que Zorobabel ait été un des trois fameux gardes du corps de Darius, fils d’Hystaspe, et que dans la dispute qui fut entre eux pour savoir laquelle de ces trois choses était la plus forte, le roi, les femmes, le vin ou la vérité, il ait soutenu que c’était la vérité, et ait remporté le prix au jugement du roi et de ses conseillers. Mais cette histoire est fort apocryphe. Zorobabel était de retour à Jérusalem longtemps avant le règne de Darius, fils d’Hystaspe. Il revint tout au commencement de Cyrus, l’an du monde 3468, avant Jésus-Christ 532, avant l’ère vulgaire 536, et quinze ans avant Darius.

Voici ce que l’Écriture nous apprend de Zorobabel. Cyrus lui remit en main les vases sacrés du temple, qu’il renvoyait à Jérusalem (Esdras 1.11). Il est toujours nommé le premier, comme étant chordes Juifs qui retournèrent en leur pays (Esdras 2.12 ; 3.8 ; 5.2). Il jeta les fondements du temple (Esdras 3.8-9 Zacharie 4.9), et y rétablit le culte du Seigneur, et les sacrifices ordinaires. Les Samaritains s’étant offerts pour rebâtir avec les Juifs le temple du Seigneur, Zorobabel et les principaux de Juda leur répondirent qu’ils ne pouvaient partager cet honneur avec aucun autre, Cyrus n’en ayant donné la permission qu’aux seuls Juifs (Esdras 4.2-3).

Cet ouvrage ayant été interrompu pendant un assez long temps, les prophètes Aggée et Zacharie furent inspirés du Seigneur (Aggée 1.1 ; 2.3 Zacharie 4.6-7 Esdras 5.1-3) pour encourager Zorobabel et les autres Juifs à continuer cet ouvrage ; ce qu’ils firent la seconde année de Darius, fils d’Hystaspe, du monde 3485, avant Jésus-Christ 515, avant l’ère vulgaire 519. Le Seigneur ayant fait voir au prophète Zacharie deux oliviers à côté du chandelier d’or à sept branches (Zacharie 4.6-8), l’ange qui fut envoyé pour expliquer cette vision au prophète, lui fit entendre que ces deux oliviers, qui fournissaient l’huile au grand chandelier, étaient le prince Zorobabel et le grand prêtre Jésus, fils de Josédech. L’Écriture ne nous apprend rien de la mort de Zorobabel ; mais elle nous dit dans les Paralipomènes (1 Chroniques 3.19) qu’il eut sept fils et une fille ; savoir, Mosollam, Hanania et Salomith leur sœur, et Hasaban, Ohol, Barachias, Hasadian et Josabhésed. Saint Matthieu (Matthieu 1.13) lui donne pour fils Abiud, et saint Luc (Luc 3.27) Besa. Il faut par conséquent que quelqu’un des sept fils que nous venons de nommer ait eu deux noms.

Quelques-uns ont voulu distinguer un deuxième Zorobabel, fils de Phadaïa, dont il est parlé dans le premier livre des Paralipomènes (1 Chroniques 3.16-19) ; mais nous croyons qu’il est inutile de recourir à cette solution, et qu’il suffit de dire que Phadaïa était fils de Salathiel et père de Zorobabel, et que l’Écriture donne ordinairement à Zorobabel le nom de fils de Salathiel, à cause que Salathiel, son aïeul, était plus célèbre, et que peut-être il avait eu soin de son éducation. [Voyez ma note sur Salathiel, et (1 Chroniques 3.17-19)].

D’autres, pour concilier le troisième livre d’Esdras avec l’Histoire sainte, prétendent que Zorobabel, après avoir demeuré à Jérusalem pendant dix-sept ans depuis la première année de Cyrus jusqu’à la deuxième de Darius, fils d’Hystaspe, s’en retourna à Babylone, où il exerça son emploi de garde du corps de Darius. Mais rien ne nous oblige à recevoir cette histoire des trois gardes du corps de Darius, laquelle porte en elle-même plusieurs caractères de fausseté.