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Sœur
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet
Westphal

soror. Ce nom a, dans le style des Hébreux, à-peu-près la même étendue que celui de frère ; il se met non-seulement pour la sœur de père et de mère, mais aussi pour celle qui n’est que sœur de père ou de mère, ou qui est simplement proche parente (1). Ainsi Sara est nommée sœur d’Abraham (Genèse 12.13 ; 20.12), quoiqu’elle ne fût que sa nièce, selon les uns, et sa sœur de père et non de mère, selon d’autres ; ainsi dans le Lévitique (Lévitique 18.18) il est défendu de prendre pour femme la sœur de sa femme, c’est-à-dire, d’épouser les deux sœurs ; ou bien, selon plusieurs bons interprètes, d’épouser une seconde femme, quand on en a déjà une ; le voici à la lettre : Vous ne prendrez point une femme sur sa sœur pour l’affliger ; comme si ce passage défendait la polygamie. Dans l’Évangile (Matthieu 13.55 Marc 6.3) les frères et les sœurs de Jésus-Christ ne sont autres que ses cousins et cousines, fils et filles des sœurs de la sainte Vierge.

Dans le Cantique des Cantiques (Cantique 4.9-12 ; 5.1-2), le nom de sœur est un nom d’amitié entre l’époux et l’épouse. Quelquefois le nom de sœur marque la ressemblance des conditions et des inclinations. Les prophètes (Jérémie 3.8-10 Ézéchiel 16.46) appellent Jérusalem sœur de Sodome et de Samarie, parce qu’elle a imité ses désordres et son idolâtrie.

Jésus-Christ dit que ceux qui observent ses commandements sont ses frères et ses sœurs (Matthieu 12.50) ; Job dans sa disgrâce disait à la pourriture : Vous êtes mon père ; et aux vers : Vous êtes ma mère et ma sœur (Job 17.14). Le Sage conseille à son élève de dire à la Sagesse : Vous êtes ma sœur (Proverbes 7.4) ; c’est-à-dire, de l’aimer, de se familiariser avec elle. Saint Paul demande s’il ne lui est pas permis comme aux autres apôtres, de mener avec lui dans ses voyages une femme chrétienne et pieuse (1 Corinthiens 9.5). Comme les chrétiens entre eux s’appelaient frères, aussi ils appelaient sœurs les femmes chrétiennes : Si un frère ou une sœur sont nus, dit saint Jacques (Jacques 2.5), suffira-t-il de leur dire de se réchauffer ? etc.