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Emath
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet

Ville célèbre de Syrie. Nous croyons que c’est Emèse sur l’Oronte. L’entrée d’Emath, dont il est parlé assez souvent dans l’Écriture (Josué 13.5 ; Juges 3.3 ; 1 Rois 6.1-65 ; 2 Rois 14.24 ; 2 Chroniques 7.8), n’est autre que le défilé qui conduisait de la terre de Chanaan dans la Syrie, par la vallée qui est entre le Liban et l’Antiliban. On marque cette entrée d’Emath, comme la limite septentrionale de la terre de Chanaan, opposée à la limite méridionale, qui était au Nil, au fleuve d’Égypte. Josèphe, suivi par saint Jérôme, a cru qu’Emath était Epiphanie : mais Théodoret et plusieurs autres habiles géographes soutiennent que c’est Emèse en Syrie.

Le même Théodoret témoigne qu’Aquila avait traduit Emath par Epiphanie. Pour lui, il croit qu’on doit distinguer deux villes d’Emath ; l’une surnommée la Grande dans Amos (o), qui est la même qu’Emèse ; l’autre nommée simplement Emath, qui est, dit-il, la même qu’Epiphanie. Saint Jérôme et saint Cyrille d’Alexandrie croient au contraire qu’Emath la Grande est Antioche, et qu’Emath sans épithète est Epiphanie. Mais je ne sais si par le texte des Écritures on pourrait montrer qu’il y a eu deux Emath en Syrie. Josué (Josué 19.35) assigne la ville d’Emath à la tribu de Nephthali. Thoü, roi d’Emath, cultivait l’amitié de David (2 Samuel 8.9). Cette ville fut prise par les rois de Juda, et reprise sur les Syriens par Jéroboam second (2 Rois 14.28). Les rois d’Assyrie s’en rendirent les maîtres sur le déclin du royaume d’Israël, et transportèrent les habitants d’Emath dans la Samarie (2 Rois 17.24 ; 18.31).

Dom Calmet ne reconnaît qu’une ville du nom d’Emath. Simon en avait reconnu quatre ; une dans la tribu de Nephthali, vers la source du Jourdain, d’après Josué (Josué 19.35) ; c’est, dit-il, la même qu’Amalh. La seconde, dans la tribu de Benjamin ; il ne cite ici aucun texte. « La troisième, dans la Syrie, et s’appelait Emath la Grande ou Hiéropolis, nommée aujourd’hui Antioche de Syrie. La quatrième, aussi dans la Syrie, s’appelle Emath la Petite, et à présent Épiphane. » Simon ne cite aucune autorité.

Huré compte « deux provinces d’Emath, et deux villes de ce nom.

1° Emath est un pays de Syrie qui borne la terre promise du côté du septentrion ; c’est pourquoi, pour marquer toute l’étendue de la terre de Chanaan, on voit souvent dans l’Écriture : Depuis l’entrée d’Emath jusqu’au fleuve d’Égypte, c’est-à-dire depuis le septentrion de la Judée jusqu’au midi. Cette partie septentrionale était appelée Ernath-Soba ou Suba (2 Chroniques 8.34). C’est cette partie de la Syrie où régnait Adarezer que David subjugua (1 Chroniques 18.3), et qui est appelée Syrie de Sobal (Judith 3.1). du côté de l’Arabie ; car (Isaïe 11.11). les Septante, au lieu d’Emath, lisent : Arabie. Suha ou Soba était la ville capitale (2 Rois 14.25 Nombres 23.22.2 Samuel 8.9. Jérémie 69.23 2 Rois 17.24,30) etc.

2° La partie méridionale d’Emath était dans la terre promise, dans la tribu de Nephthali, et qui se nomme Emath Judce, pour la discerner de l’autre (2 Rois 28.28 ; 23.33). C’est le pays d’Amathite, dont il est fait mention (1 Machabées 22.25).

Emath, ville royale, était dans la tribu de Nephlhali, près du mont Liban, sur les frontières du pays de Damas (Josué 19.35).

4° Une autre ville de ce nom, appelée la Grande Amos (Amos 6.2). Ite in Emath Magnam. Saint Jérôme et plusieurs autres croient que c’est Antioche de Syrie ; d’autres croient que c’est Epiphanie.

Ce nom Emath, ville ou pays, a plusieurs autres noms dans l’Écriture : Hemath, Amath, Hamath, Ammad, Ammath, Hammath, Amathe : les Grecs l’appellent Epiphania ; c’est Amathœus ou Hatuathœus, fils de Chanaan, qui a habité ce pays et bâti cette ville. »

Barbie du Bocage ne mentionne que deux villes d’Emath ; laissons-le parler :

« Emath, ville située au N. de la tribu de Nephthali, et servant de ce côté de limite à la Palestine. Elle devait se rapprocher par sa position du défilé ou passage qui menait à travers les montagnes du Liban à la grande ville syrienne d’Emath, et que pour cette raison on voit peut-être fréquemment désignée dans l’Écriture sous la dénomination de rentrée d’Emath. Cette désignation aussi souvent opposée à celle du torrent ou de la rivière d’Égypte, qui est au S. de la-terre de Chanaan, que celle de Dan l’est au nom de la viole de Rersabée, indique la délimitation de ce pays au N.

Émath Hemath ou Amath, appelée par les Grecs Epiphania, et aujourd’hui Hamah, grande ville de la Syrie, bâtie sur l’Oronte, et où régnait dans le XIVe siècle le sultan Abulfeda, plus connu comme historien et géographe, que comme prince. Emath, dont un a rapporté l’origine à Amatheus, le onzième fils de Chaman, était une ville riche et puissante, assez importante pour avoir mérité les funestes menaces des prophètes. On y adorait une idole appelée Asima. Emath eut ses princes particuliers ; du temps de David on y voit en effet régner un roi nommé Thoü, qui envoie son fils complimenter l’élu de Dieu, au sujet du triomphe qu’it a remporté sur Adérézer, roi de Soba. Quelle était la puissance du prince d’Émath ? on pourrait croire, d’après le langage des Paralipomènes, que le pays de Soba dépendait jusqu’à un certain peint de lui, puisque Soba est dans le pays d’Emath, et qu’Adérézer agissant contre David, d’après les instigations du roi d’Emath, aurait ensuite été abandonné par lui, et traité en ennemi. Quoi qu’il en soit, après la défaite d’Adérézer, Tholi reconnut David comme son maître, mais son pays fut positivement pris par Salomon, qui y fit même fortifier plusieurs villes déjà très-fortes. Il subit ensuite le même sort que le royaume d’Israël, et devint la proie des Assyriens, eitii en tirèrent des colonies, qu’ils établirent dans la Samarie pour remplacer les Israélites que Téglath-Phalasar emmenait captifs. »

Le géographe de la Bible de Vence s’exprime en ces termes :

« Emath, ville qui était sur les frontières septentrionales de la Terre-Sainte, ser les bords de l’Oronte (Nombres 34.8). Il ne faut pas la confondre avec Emesse située au sud d’Emath, et à peu de distance de roronte. Dom Calmet prétend, que le Chemin d’Emath dont il est si souvent parlé dans l’Écriture, est le chemin qui c Onduisall : à cette ville. Elle est nommée ailleurs Hémath (1 Chroniques 18.3-9). Elle est appelée (2 Chroniques 7.3), Emath-Saba ; et dans Amos (Amos 6.2), la Grande Emath. Ces deux noms servaient à la distinguer de celle qui va suivre.

Emath Ville de la tribu de Nephthali (Josué 19.35).

Il m’a suffi de rapporter ces opinions sans les discuter. Je vais encore citer. « Les compagnons de Raymond, de Robert ét de Tancrède, dit Michaud, n’avaient pas pris la route directe (de Illarrah, située entre Ha-math et Alep) pour marcher vers Jérusalem : ils s’étaient rendus à Hama (sic), l’ancienne Epiphania, à Emèse, appelée aujourd’hui Iloren, et, se rapprochant ensuite de la mer, étaient allés mettre le siège devant Arcbas, place située au pied du Liban, à quelques lieues de Tripoli. »

M. Poujoulat termine une de ses lettres eu annonçant « qu’une grande caravane a été arrêtée et dépouillée par les Arabes à quatre journées d’ici (de Damas), près de Hums, l’ancienne Emesse. » Enfin Voyez Apamée.