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Coa
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet

Il est parlé de Coa (1 Rois 10.28 ; 2 Chroniques 1,16), et il y est dit que l’on amenait à Salomon des chevaux de Coa, pour un certain prix. Il y en a qui prennent Coa pour l’île de Co, célèbre par les ouvrages de soie et de laine qu’on y faisait. Mais cela ne prouve pas qu’il y ait des chevaux, ni qu’on en ait amené à Salomon de cet endroit-là. d’autres croient que ces chevaux venaient de la ville de Coa, dans l’Arabie Heureuse d’autres les amènent de Co, ville d’Égypte, et capitale du canton nommé Cynopolitain.

On pourrait traduire l’Hébreu par : On faisait venir des chevaux à Salomon, de l’Égypte et de Michoï. Pline assure qu’anciennement la Troglodite, voisine de l’Égypte, s’a ppellait Michoï. d’autres traduisent : On amenait à Salomon des chevaux de l’Égypte, et les marchands du roi achetaient du fil à prix d’argent. Ils prétendent que l’Hébreu mikoa signifie du fil. Jarchi l’entend d’une file de chevaux attachés l’un à l’autre, queue à queue, ce qui est suivi par plusieurs nouveaux interprètes. Bochart entend par indura un tribut. Il traduit : On tirait des chevaux de l’Égypte, pour Salomon ; et quant aux tributs, les fermiers de ce prince les recevaient suivant un certain prix.

Salvador (Inst de Moïse, tome 1 page 332) prétend qu’il s’agit de lin filé, et il remarque en note, par forme de critique, que la Vulgate traduit par un nom de pays, Coa, le mot mikvé, qui vient de kayak, cordeau, fil. J’ignore si beaucoup d’interprètes juifs croient qu’il soit ici question de lin filé. M. Cahen traduit en ces termes les deux endroits où la Vulgate rend mikvé par Coa : « Et le débouché des chevaux qu’avait Salomon était l’Égypte : une caravane de marchands du roi en prenait une quantité contre (ou dont ils payaient) le montant. » Et il dit en note : « Les Septante rendent le mot par Tecoué ; la Vulgate dit de Coa. Sans adopter cette dernière version, nous la trouvons plus rationnelle que celle des Septante. » Le géographe de la Bible de Vence mentionne Coa, en faisant remarquer que dom Calmet et quelques autres doutent que l’Hébreu signifie un nom de lieu. Barbié du Bocage fait la même remarque, mais il n’en considère pas moins Coa comme un lieu, où il paraît, dit-il, qu’on élevait des chevaux de prix. Ce lieu serait donc une ferme, un village, un canton. C’est, à mon avis, plus que cela ; je tiendrais pour le pays de Coa en Arabie, eu supposant la certitude de son existence ; mais je crois qu’il s’agit plutôt du royaume de Choa en Afrique, où aujourd’hui encore on s’occupe beaucoup du commerce des chevaux.