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Embaumer
Dictionnaire Biblique Bost
Calmet

On voit par Genèse 50.2 et par d’autres passages, que c’était la coutume des Égyptiens d’embaumer les morts. Quelques auteurs prétendent même que c’est une chose nécessaire, vu l’impossibilité d’ensevelir les morts dans toute la longueur de la vallée du Nil, puisque si l’on enterrait quelque corps dans les terres, l’inondation qui survient ne tarderait pas à l’en faire sortir comme plus léger que le sable.

Il y avait trois espèces d’embaumement, suivant le prix : le plus cher coûtait un talent (3794 fr.) ; le second, vingt mines, et le troisième fort peu de chose. Un dessinateur venait d’abord marquer la place et la longueur de l’incision, un disséqueur l’exécutait ensuite avec une pierre d’Éthiopie, et s’enfuyait aussitôt en toute hâte de devant les parents qui l’auraient poursuivi et lapidé comme impie ; après ces deux opérations, les embaumeurs, qui appartenaient à la classe lettrée et que l’on considérait comme des personnes sacrées, entraient pour faire leur office : ils tirent d’abord par le nez, avec un fer recourbé fait exprès, tout le cerveau du mort, et le remplacent par des drogues astringentes ; ils sortent par l’ouverture faite au côté tous les viscères, à l’exception du cœur et des reins, et les lavent avec soin dans du vin de palmier, ou dans d’autres liqueurs également astringentes ; puis on oint tout le corps d’huile de cèdre, de myrrhe, de cinnamome et d’essences pareilles pendant environ trente jours. L’embaumement étant ainsi terminé quant à ce qui regarde les parfums, on dépose encore le corps pendant quarante jours dans du sel de nitre. On le retire alors, on le lave, on l’enveloppe de bandelettes de lin trempées dans la myrrhe, et on le frotte d’une espèce de gomme odorante. On trouve de nos jours encore des momies qui paraissent avoir été embaumées d’après ce procédé.

Un mode d’embaumement plus simple consistait à injecter dans les intestins une liqueur tirée du cèdre, puis à laisser reposer le cadavre dans le nitre. Au bout d’un certain temps, les intestins étant rongés et complètement desséchés, on les retirait par le même canal, et comme le nitre avait fortement agi sur les chairs, il ne restait plus au mort que la peau sur les os.

Enfin, ceux qui devaient se contenter à meilleur marché, injectaient dans l’intérieur une liqueur qui le lavait, puis déposaient le corps dans le nitre pendant soixante-dix jours pour le dessécher.

Jacob fut évidemment embaumé d’après le premier procédé ; il est dit qu’on mit quarante jours à cette opération, soit qu’on n’ait compté que l’embaumement proprement dit, sans parler du séjour dans le nitre, soit au contraire qu’on n’ait parlé que de ce séjour, sans parler du temps que prirent les opérations préliminaires. Moïse, du reste, marque bien que l’on fut soixante-dix jours à faire son deuil entier (Genèse 50.3).

L’Écriture mentionne encore l’embaumement de Joseph (Genèse 50.26). D’Asa (2 Chroniques 16.14), il n’est pas dit qu’il fut embaumé, et non plus de Jésus, qui fut enseveli au milieu des aromates (Jean 19.40).