Les principes du jugement de Dieu
a) On ne se sauve pas en jugeant les autres. L’apôtre apostrophe l’homme qui juge les autres et lui déclare qu’en cela il se condamne lui-même, puisqu’il se conduit comme eux ; car Dieu juge selon la vérité. Croit-il échapper à son jugement ou méprise-t-il sa bonté qui le convie à la repentance ? Par son endurcissement, il s’attirera un châtiment plus rigoureux (1-5)
b) Chacun recevra selon ses œuvres. Dieu réserve la vie éternelle à ceux qui persévèrent à faire le bien, la colère aux rebelles. Cette règle, il l’appliquera aux Juifs premièrement, puis aux Grecs, car il ne fait pas de différence entre les hommes (6-11)
c) La loi ne confère pas un privilège à ceux qui la possèdent. Le péché commis dans l’ignorance cause la ruine ; commis en connaissance de la loi, il conduit au jugement, car il ne suffit pas d’écouter la loi, il faut la mettre en pratique. Les païens qui font d’eux-mêmes ce que commande la loi montrent qu’ils la portent écrite dans leur cœur ; ils relèvent du tribunal de la conscience, comme il apparaîtra au jour où Dieu jugera les pensées secrètes (12-16)
Application de ces principes à la conduite des Juifs
a) Contraste entre leurs connaissances et leur pratique. L’apôtre, apostrophant directement le Juif, énumère les avantages que lui vaut la connaissance de la loi et les qualités qu’il s’attribue, pour faire mieux ressortir le scandale de sa conduite, par laquelle il déshonore Dieu parmi les gentils (17-24).
b) La circoncision. Son utilité est nulle pour qui ne pratique pas la loi. L’incirconcis qui accomplit la loi jugera le circoncis qui la transgresse. La vraie circoncision est celle du cœur ; le vrai Juif est celui qui l’est intérieurement ; il reçoit sa louange de Dieu (25-29)
Réponse à une double objection
a) Les prérogatives des Juifs subsistent. Elles ne sont point supprimées par le fait que les Juifs sont égaux aux païens devant le jugement, car ils ont reçu en dépôt les oracles divins ; en effet, si malgré cela un certain nombre de Juifs sont demeurés dans l’incrédulité, la fidélité de Dieu ne saurait être annulée par ce fait : il faut que Dieu soit véridique, tous les hommes dussent-ils être convaincus de mensonge, comme le dit l’Écriture (1-4).
b) Dieu n’est pas injuste en punissant. Dieu peut-il encore faire de l’homme, du Juif en particulier, l’objet de sa colère, s’il se sert du péché pour en tirer sa gloire ? Oui, car le jugement du monde serait impossible si le fait que Dieu tire le bien du mal, l’empêchait de punir (5-8)