Ecclésiaste 3
Louis Segond 1910 + Westphal

1 Il y a un temps pour tout, un temps pour toute chose sous les cieux : 2 un temps pour naître, et un temps pour mourir ; un temps pour planter, et un temps pour arracher ce qui a été planté ; 3 un temps pour tuer, et un temps pour guérir ; un temps pour abattre, et un temps pour bâtir ; 4 un temps pour pleurer, et un temps pour rire ; un temps pour se lamenter, et un temps pour danser ; 5 un temps pour lancer des pierres, et un temps pour ramasser des pierres ; un temps pour embrasser, et un temps pour s’éloigner des embrassements ; 6 un temps pour chercher, et un temps pour perdre ; un temps pour garder, et un temps pour jeter ; 7 un temps pour déchirer, et un temps pour coudre ; un temps pour se taire, et un temps pour parler ; 8 un temps pour aimer, et un temps pour haïr ; un temps pour la guerre, et un temps pour la paix. 9 Quel avantage celui qui travaille retire-t-il de sa peine ? 10 J’ai vu à quelle occupation Dieu soumet les fils de l’homme. 11 Il fait toute chose bonne en son temps ; même il a mis dans leur cœur la pensée de l’éternité, bien que l’homme ne puisse pas saisir l’œuvre que Dieu fait, du commencement jusqu’à la fin. 12 J’ai reconnu qu’il n’y a de bonheur pour eux qu’à se réjouir et à se donner du bien-être pendant leur vie ; 13 mais que, si un homme mange et boit et jouit du bien-être au milieu de tout son travail, c’est là un don de Dieu. 14 J’ai reconnu que tout ce que Dieu fait durera toujours, qu’il n’y a rien à y ajouter et rien à en retrancher, et que Dieu agit ainsi afin qu’on le craigne. 15 Ce qui est a déjà été, et ce qui sera a déjà été, et Dieu ramène ce qui est passé. 16 J’ai encore vu sous le soleil qu’au lieu établi pour juger il y a de la méchanceté, et qu’au lieu établi pour la justice il y a de la méchanceté. 17 J’ai dit en mon cœur : Dieu jugera le juste et le méchant ; car il y a là un temps pour toute chose et pour toute œuvre. 18 J’ai dit en mon cœur, au sujet des fils de l’homme, que Dieu les éprouverait, et qu’eux-mêmes verraient qu’ils ne sont que des bêtes. 19 Car le sort des fils de l’homme et celui de la bête sont pour eux un même sort ; comme meurt l’un, ainsi meurt l’autre, ils ont tous un même souffle, et la supériorité de l’homme sur la bête est nulle ; car tout est vanité. 20 Tout va dans un même lieu ; tout a été fait de la poussière, et tout retourne à la poussière. 21 Qui sait si le souffle des fils de l’homme monte en haut, et si le souffle de la bête descend en bas dans la terre ? 22 Et j’ai vu qu’il n’y a rien de mieux pour l’homme que de se réjouir de ses œuvres : c’est là sa part. Car qui le fera jouir de ce qui sera après lui ?