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Sixième fils de Jacob et de Léa (Genèse 35.23 ; Genèse 46.14). Le récit qui donne des explications populaires des noms des fils de Jacob, interprétés au point de vue de leurs mères sous le régime de la polygamie, réunit dans le même verset (Genèse 30.20) deux interprétations différentes, rattachant Zabulon l’une (E) au verbe hébreu zâbad = faire un don, l’autre (J) au verbe hébreu zâbal = habiter. L’analogie de l’assyrien zabalou pourrait évoquer l’idée de quelque montagne sainte, comme il s’en trouvera précisément dans le territoire de la tribu (Deutéronome 33.19).
Les données géographiques sur ce territoire ne correspondent guère entre elles. D’après Josué 19.10-16, Zabulon semble resserré à l’intérieur du pays sans accès à la mer, tandis que la Bénédiction de Jacob dit : « Zabulon habitera sur la côte des navires, et sa limite s’étendra du côté de Sidon » (Genèse 49.13), et la Bénédiction de Moïse : (Deutéronome 33.18 et suivant) « Sois heureux, Zabulon, dans tes voyages… Ils exploiteront les richesses des mers et les trésors cachés dans le sable » (ressources des marins : pêches, et produits des plages : coquillages de la pourpre, fabrication du verre). Comme Nephthali, Zabulon jouissait donc d’un territoire riche et fertile, traversé par la grande « route de la mer », d’Acco à Damas.
La tribu ne devait pas être nombreuse : Genèse 46.14 cite seulement trois fils. D’après les chiffres des recensements, fortement sujets à caution, dans les passages sacerdotaux, sa population aurait représenté les 10 pour cent environ d’Israël non compris Lévi (Nombres 1.31 ; Nombres 26.27-64). Elle dut s’accommoder de la persistance de populations cananéennes (Juges 1.30). Cette souplesse n’excluait point le courage, car Zabulon reçoit le même hommage que Nephthali (voir ce mot) dans le poème de Débora (Juges 5.18, cf. Juges 4.10) ; et ces deux tribus voisines se retrouvent au service de Gédéon (Juges 6.35) ; voir aussi Psaumes 68.28. Zabulon donna au peuple un de ses juges : Elon (Juges 12.11). À l’avènement de David, Zabulon fut parmi les tribus les plus généreuses à lui fournir troupes et provisions (1 Chroniques 12.33 ; 1 Chroniques 12.40). Comme toute la Galilée elle souffrit horriblement de l’invasion assyrienne de Tiglath-Piléser III (2 Rois 15.29), à la suite de laquelle Ésaïe prophétisa un avenir de gloire pour toute cette contrée (Ésaïe 9.1, cf. Matthieu 4.13 et suivants). Le Chroniste conserve le souvenir de quelques Zabulonites qui vinrent s’humilier à Jérusalem pour la Pâque, à l’appel d’Ézéchias (2 Chroniques 30.10 et suivant). Les autres mentions de cette tribu se trouvent dans les listes officielles (1 Chroniques 27.19 ; Ézéchiel 48.26 ; Apocalypse 7.8). Voir Tribus d’Israël. P. W.