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Sycomore
Dictionnaire Biblique Westphal
Bost Calmet

(hébreu chiqmâh, grec sycomôraîa). Le sycomore de la Bible, famille des Moracées, genre ficus, espèce f. sycomorus, arbre voisin du figuier, n’a donc rien de commun avec le sycomore d’Europe, qui est un érable (acer pseudoplatanus), l’érable faux-platane, famille des Acérées.

Le ficus sycomorus, originaire de l’Égypte et du nord de l’Afrique, encore abondant aux environs de Jaffa, atteint une très grande taille et ses branches presque horizontales sont très étendues, la circonférence pouvant atteindre jusqu’à 15 m, touffues et peu élevées au-dessus du sol. Il ressemble au mûrier par la feuille et au figuier par le fruit, d’où son nom (sukon = figuier, môron = mûre). Ce fruit est d’un blanc jaunâtre, d’un goût doux et fade ; en vue de le rendre comestible, on le pique avant la maturité pour en faire écouler le suc âcre et laiteux. Les fruits enlevés, d’autres repoussent, jusqu’à trois fois ou davantage. Le bois du sycomore, très léger, passe pour être incorruptible. On en fabriquait des charpentes et les caisses où étaient déposées les momies.

Le sycomore paraît dans la Bible comme un arbre de la plaine (1 Chroniques 27.28 ; 2 Chroniques 9.27), arbre commun auquel on oppose le cèdre majestueux (1 Rois 10.27 ; 2 Chroniques 1.15 ; Ésaïe 9.9), et qui peut périr par la gelée (Psaumes 78.47). Ce sont les fruits du sycomore que nos versions appellent dans Amos 7.14 des figues sauvages, et le verbe hébreu de ce verset 14 « signifie littéralement pincer des sycomores, c’est-à-dire non pas cultiver ces arbres, mais leur faire subir, en temps opportun, une manipulation qui hâte la maturité des fruits et permet de s’en nourrir » (L. Gautier). Enfin, il est compréhensible que pour voir Jésus dans la foule Zachée ait pu monter sur les branches basses d’un figuier sycomore (Luc 19.4), tandis que le sycomore faux-platane de nos contrées a ses premiers rameaux très élevés. Voir Figuier.

Ch.-Ed. M.


Dictionnaire Encyclopédique de la Bible par Alexandre WESTPHAL, Pasteur, Docteur en Théologie, et professeur honoraire de l'Université de Toulouse (Faculté de Théologie protestante de Montauban).
Edition originale publiée en 1932 par les Editions et Imprimeries « Je Sers », Issy-les-Moulineaux. Imprimeries Réunies Ducros et Lombard, Aberlen et Cie. Valence sur Rhone.
Numérisation Yves PETRAKIAN – 2005 France.