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Ménahem
Dictionnaire Biblique Westphal
Bost

Paraît avoir été, vers la fin du règne de Zacharie en Israël, le gouverneur militaire de Thirtsa, l’ancienne capitale du royaume des Dix Tribus avant Samarie. Lui et Sallum, un Galaadite, aspiraient au trône. Lorsque son concurrent s’en fut emparé, après avoir assassiné le roi, Ménahem se hâta d’attaquer Samarie, mit à mort Sallum après un mois de règne et s’empara du pouvoir royal, qu’il détint de 743 à 737. Le pays ne se soumit pas d’emblée à son sceptre, car on le voit, repartant de sa forteresse de Thirtsa, diriger ses coups contre la ville de Thiphsac (qu’il faut probablement corriger en Thappuach) et en massacrer les habitants avec une extrême cruauté (2 Rois 15.16). Le royaume était alors dans un état de guerre civile et d’anarchie peu propres à affermir un trône conquis par la violence (voir les allusions à cette époque dans Osée 7.8 ; Osée 7.11 ; Osée 10.4-6 ; Osée 12.2).

Voilà pourquoi Ménahem, ne sentant pas sa royauté bien fortement établie, fut porté à s’assurer l’appui d’une puissance, l’empire assyrien, qui ne cherchait sans doute qu’une occasion d’intervenir dans les affaires des deux petits royaumes palestiniens. Il n’est pas dit que Ménahem l’ait appelée à son secours, mais on peut croire qu’il se soumit volontiers au paiement d’un tribut qui pouvait lui procurer une certaine protection de la part de la puissance suzeraine.

Les inscriptions de Tiglath-Piléser III (dans lequel on retrouve généralement le roi appelé Pul par 2 Rois 15.19) citent, à côté de ceux d’un roi de Tyr et d’un roi de Damas, le nom de Mi-ni-himmi (signifiant : Ménahem) de Samarie, comme lui ayant payé un tribut, en la 8e année de son règne (738). Tiglath-Piléser, il est vrai, ne parle nulle part d’une expédition qu’il aurait dirigée contre les deux royaumes israélites ; mais il est très probable qu’après avoir soumis les régions syriennes il dirigea ses armées vers le sud, et que ce fut le paiement du tribut par Ménahem qui le détourna de la conquête de Samarie et lui fit regagner son royaume. C’est du moins la conclusion à laquelle fait aboutir 2 Rois 15.20. Ce tribut était de 1 000 talents d’argent, c’est-à-dire de 3 millions de sicles (voir Monnaie). Il fut prélevé sous la forme d’une taxe de 50 sicles, qui frappa chaque Israélite riche, possesseur de terres, ce qui représente un total de 60 000 propriétaires astreints au paiement du tribut.

Ant.-J. B.


Dictionnaire Encyclopédique de la Bible par Alexandre WESTPHAL, Pasteur, Docteur en Théologie, et professeur honoraire de l'Université de Toulouse (Faculté de Théologie protestante de Montauban).
Edition originale publiée en 1932 par les Editions et Imprimeries « Je Sers », Issy-les-Moulineaux. Imprimeries Réunies Ducros et Lombard, Aberlen et Cie. Valence sur Rhone.
Numérisation Yves PETRAKIAN – 2005 France.