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Edom, Édomites
Dictionnaire Biblique Westphal

Groupement de Sémites habitant dès le IIe millénaire la région au sud-est, de la Palestine, vaste plateau s’étendant du sud de la mer Morte au golfe Aelanitique de la mer Rouge. Leurs grandes villes étaient Séla (Pétra), Maon, Etsion-Guéber et Élath, ces deux dernières au fond du golfe. Les Édomites appartenaient au même groupe de peuples que les Ammonites, Moabites et Israélites, ce qui n’empêcha pas les guerres entre eux.

D’après la tradition (Genèse 36.9 ; Genèse 36.43), ils descendaient d’Ésaü (voir ce mot) ; la rivalité qui sépara Ésaü de Jacob (Genèse 27) paraît bien figurer celle qui exista entre Édomites et Israélites, et durant toute l’histoire d’Israël. On rattachait le nom d’Édom (signifiant : roux) au plat de lentilles d’Ésaü (Genèse 25.30) ; celui-ci, d’après une autre version, était né couvert d’un imposant duvet roux (Genèse 25.25).

Les Édomites, installés dans les montagnes de Séir (Genèse 32.8 ; Nombres 24.18 ; Deutéronome 2.22 ; Juges 5.4), refusèrent aux Israélites sortis d’Égypte le droit de passer sur leur territoire (Nombres 20.18-21 ; Nombres 21.4 ; Juges 11.17 7), ce qui n’était pas pour développer l’amitié des deux peuples (Deutéronome 23.7).

Un petit-fils d’Ésaü, Kénaz (Genèse 36.11), a un homonyme, dont le fils Othniel fut juge en Israël.

Le premier roi israélite, Saül, fit la guerre à Édom (1 Samuel 14.47), David installa ses garnisons dans le pays (2 Samuel 8.13 et suivant), Salomon équipa une flotte dans ses ports (1 Rois 9.26), mais eut à réprimer une première révolte (1 Rois 11.14 et suivants). Les navires de Josaphat s’y brisèrent (1 Rois 22.49), mais les Édomites marchèrent avec Israël (Joram) et Juda (Josaphat) contre Moab (2 Rois 3.9). Avaient-ils gardé un roi à eux (2 Rois 3.9), ou obéissaient-ils à un intendant (1 Rois 22.48) ? Les versions diffèrent. Ils allaient, d’ailleurs, se libérer peu après du joug de Judas et cela, sous Joram (2 Rois 8.20-22), vers 849 avant Jésus-Christ, (allusion certaine à cet événement dans Genèse 27.40). Les rois de Juda s’efforcèrent de les y ramener : Amatsia prit Séla (2 Rois 14.7), Azaria, son fils, poussa jusqu’au golfe Aelanitique et reprit Élath (14.22 ; 2 Chroniques 26.2), mais, sous la menace assyrienne et philistine, Achaz ne put garder le territoire reconquis (2 Chroniques 28.17).

Les Edomites devaient d’ailleurs compter aussi avec les Assyriens et ils durent payer tribut à Tiglath-Piléser III(734), Sennachérib (701), Assarhaddon, Assourbanipal (668-626). Les prophètes ne se lassaient pas de prédire à Édom une ruine certaine (Ésaïe 11.14; Joël 3.19 ; Amos 1.11). Les Édomites, qui s’étaient un moment rapprochés de Juda (Jérémie 27.3), s’en séparèrent à nouveau et applaudirent à la destruction de Jérusalem. Les prophètes crièrent une fois de plus vengeance (Lamentations 4.21 ; Ézéchiel 25.12 ; Ézéchiel 25.14 ; Ézéchiel 35.13 ; Ézéchiel 36.5, Abdias, Ésaïe 63.1-6 ; Psaumes 137.7 ; Psaumes 137.9). Les Édomites restèrent pourtant dans leur pays, mais la poussée de la puissance nabatéenne qui occupa Séla-Pétra (première mention des Nabatéens à Pétra, vers 312 avant Jésus-Christ) les fit se regrouper vers le sud de Juda, dont ils s’annexèrent une partie, avec Hébron. La région prit le nom d’Idumée. Persévérant dans leur haine, les Édomites furent constamment en guerre avec les Macchabées (1 Macchabées 5.3 ; 1 Macchabées 5.65 ; 2 Macchabées 10.15 ; 2 Macchabées 12.32 et suivants).

Finalement, en 109 avant Jésus-Christ, Jean Hyrcan conquit l’Idumée et l’incorpora dans l’État juif (Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, XIII, 9.1 ; XIV, 1.3 ; XV, 7). Le fils de l’Iduméen Antipater, Hérode, devint roi des Juifs et, à la dynastie nationale des Macchabées, succéda celle des étrangers iduméens. Dans le Nouveau Testament, l’Idumée est mentionnée une fois (Marc 3.8). Elle fit partie des États d’Archélaüs jusqu’en 7 après Jésus-Christ, puis, avec la Judée, devint province romaine.

A. P.

Edréi  

Dictionnaire Encyclopédique de la Bible par Alexandre WESTPHAL, Pasteur, Docteur en Théologie, et professeur honoraire de l'Université de Toulouse (Faculté de Théologie protestante de Montauban).
Edition originale publiée en 1932 par les Editions et Imprimeries « Je Sers », Issy-les-Moulineaux. Imprimeries Réunies Ducros et Lombard, Aberlen et Cie. Valence sur Rhone.
Numérisation Yves PETRAKIAN – 2005 France.