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Asor
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet

Ville de la tribu de Juda (Josué 15.23). Eusèbe parle d’un bourg nommé Asor, à l’orient d’Ascalon.

Asor-la-Neuve, autrement Hesron, dans la Même, tribu (Josué 15.25).

Asor, Ville de la tribu de Nephthali (Josué 19.36). C’est apparemment la fameuse ville d’Asor, capitulé du roi Jabin (Josué 11.1,) et suivants, laquelle fut prise par Josué, après une grande bataille qu’il gagna contre Jabin et ses alliés sur les eaux de Mérom (Josué 11.7-10, 11). Asor était située sur le lac Séméchon.

Asor, bâtie par Salomon (Josèphe, Antiquités judaïques livre 8 c. 11). Les livres des Rois (1 Rois 9.15) l’appellent Hazer ou Chazer. Il n’y a nulle contradiction à dire que c’est la même ville d’Asor de Nephthali, que Salomon rebâtit ou fortifia ; car les Hébreux, n’ayant point de noms composés, emploient souvent le nom de bâtir au lieu de rebâtir. [Voyez Haserim] [Simon compte cinq villes d’Aser, trois en Juda et deux en Nephthali. Huré n’en compte que trois, une en Nephthali, une en Juda et une en Benjamin. Calmet, deux en Juda et une en Nephthali. Barbié du Bocage en reconnaît quatre, trois en Juda et une en Benjamin. Le géographe de la Bible de Vence en admet quatre ou cinq, ou même six].

Ouvrons maintenant la Bible. Le nom d’Acor s’y trouve quinze ou dix-huit fois ; et d’abord elle mentionne Ason, capitale d’une contrée chananéenne dont Jabin était roi lorsque Josué entra dans le pays de Chanaan. Cette ville fut prise et brùlée (Josué 11.1-10, 13 ; 22.19) l’an 1605 avant Jésus-Christ, suivant l’Art de vérifier les dates. Elle fut rebâtie ; et un autre Jabin, qui y régnait lorsque la prophétesse Debbora jugeait Israël, tenait les Hébreux dans une dure servitude. Barac, fils d’Abinoem, de Cédés en Nephthali, sur un ordre divin qui lui fut transmis par la prophétesse, assembla une armée de dix mille Israélites des tribus de Nephthali et de Zabulon, et la conduisit sur le mont Thabor. Sisara, général de Jabin, vint prendre position sur le bord du torrent de Cison. Alors Barac descendit du Thabor et mit en fuite Sisara ; ce dernier, arrivé à la tente de Haber, Cinéen, dans la vallée de Sennim, près de Cédés, y accepta l’hospitalité et y trouva la mort (Juges 4.2-6) et suivants ; voyez aussi (Juges 5.18) et suivants, l’an 1396 avant Jésus-Christ. Tout cela nous indique que la ville d’Asor, capitale des chananéens, au temps de Josué et de Debbora, était située dans la tribu de Nephthali. Barbié du Bocage ne reconnaît pas de ville de ce nom dans cette tribu, et le géographe de la Bible de Vence, après avoir cité D. Calmet « qui suppose que cette ville royale des chananéens était dans la tribu de Nephthali, près du lac Séméchon, » ajoute que « le texte de Josué (Josué 15.25), donne lieu de penser que c’est celle qui fut appelée Cariath Hesron dans la tribu de Juda. » Le chapitre cité du livre des Juges ne permet pas de penser cela. N. Simon, Barbié du Bocageet le géographe de la Bible de Vence, qui placent cette ville dans la tribu de Juda, n’ont pas connu les textes où il en est parlé dans le livre des Juges. D. Calmet ne cite pas ces textes, et j’ignore sur quoi il se fonde pour dire qu’Asor était dans la tribu de Nephthali et sur le lac Séméchon, ce qui toutefois est vrai. Je reconnais cette même ville d’Asor dans les textes que voici : (Josué 19.36 ; 2 Rois 15.29 ; 1 Machabées 11.67).

Sa situation est exactement indiquée, ainsi que celle de plusieurs autres lieux, par M.,Gillot de Kerhardène, qui explorait la Palestine en même temps que M. Poujoulat. Lévitique 14 juin 1831, à trois heures du soir, M. Gallot quitta Safad, et, se dirigeant d’abord vers le nord, « Nous tournâmes bientôt à l’est, dit-il, et nous descendîmes vers le Jourdain par une vallée escarpée dont le fond est en hiver le lit orageux d’un torrent. Sur la droite on voit, à une heure de la ville, le lieu où campa Murat. Toute cette partie au nord de l’antique plaine de Dothaïm est un désert, mais sur la gauche on compte six villages. Le Lieu du rendez-vous de la caravane était Méléa, situé à trois heures de Safad, dans le Ghor ou pays bas. On n’y voit plus que quelques ruines et un moulin mu par un ruisseau qui va se jeter dans le Jourdain. Ce nom de Méléa ou Méhéla est vague ; il s’étend à toute la rive du lac de Roulé au sud-ouest… En suivant le ruisseau de Méléa, je descendis peu à peu jusqu’aux rives du lourdain, qui occupe exactement le milieu de la vallée. C’est là, au-dessus du pont de Jacob, ou plutôt des filles de Jacob, comme s’expriment les Arabes et Ghor que campait Beaudouin III quand il fut surpris par Nouredin, et obligé de se réfugier dans la forteresse de Safad. Les historiens arabes donnent à ce combat le nom de Méhéla. C’est là que Murat, maître du pont de Jacob, extermina les restes de l’armée turque, qui, fuyant en tumulte le champ de bataille du Thabor, vinrent se heurter contre les baïonnettes françaises ou se précipiter dans le Jourdain… Profitant de la dernière heure du jour, j’allai visiter la rive gauche du fleuve, jusqu’au ka n où commence le pachalikde Damas. Le pont a pris son nom de ce que Jacob y rencontra Ésaü, à son retour de la Mésopotamie dans le pays de Chanaan. C’était alors un gué impraticable en hiver, et qui a gardé chez les Arabes le nom de digue, ou gué de Jacob, tel qu’il est aujourd’hui … Comme le soleil se couchait, je revins lentement sur mes pas à Méléa … Le lendemain, au lever de l’aurore, nous levâmes le camp à la hâte, et la caravane se mit en mouvement en tenant le milieu entre les hauteurs et le Jourdain. Le pays de Safad finit à Méléa ; alors commence le pays de Roulé qui s’étend jusqu’à Banias (Panéade). Nous laissâmes à gauche l’antique Cadès, placée comme un point de communication entre Safat et Banias. Cadès, ville de refuge, appartenait aux lévites, et c’est à ses pieds, au lieu même que nous foulons maintenant, que Jonathas, frère de ludas Machabée, après avoir été défait par surprise, dans une première rencontre, tailla en pièces, avec une poignée de braves, l’immense armée de Démétrius Nicator. Les hauteurs sont couronnées de quatre villages qui se suivent, et un second ruisseau en descend vers le lac de Houle. On voit de là, au-dessus du lac et sur la rive gauche du petit Jourdain, le village d’Açour qui marque la position de la ville d’Asor, capitale du petit État de Jabin, qui s’était ligué contre Josué avec-quatre rois chananéens de la vallée et des montagnes. Açour est à une lieue et demie de Cades à l’orient, et les alentours sont bien cultivés. Le petit lac de Houle ou de Hélou, d’une lieue de longueur en été, est bordé de joncs et de papyrus. Il a la forme d’un long trapèze, dont la base s’appuie sur le Jourdain. Après avoir longé le côté occidental du petit lac, on arrive au bord du petit Jourdain qui s’y perd à l’angle du nord-ouest, et l’on suit en montant toujours le cours de ce charmant ruisseau, qui est presque perpendiculaire. Pour atteindre la belle presqu’Île que tracent le petit Jourdain, le lac de Houle ou les eaux de Mérou, et le ruisseau, de Jor qui, s’étant grossi d’un petit ruisseau au-dessous de Banias, porte le nous de grand Jourdain, on traverse un beau pont de pierre, nommé le pont El-Merdj. Cet ouvrage antique, composé d’une seule arche à plein ceintre, est construit avec un art ingénieux. Il facilite le passage du cours d’eau que les commentateurs de la Bible ont nommé le ruisseau de Dan ou le petit Jourdain.

En second lieu, Josué, dans le partage de Juda, mentionne deux villes d’Asor au chapitre 15.23 : radés, Asor, Jethnam ; et au verset 25 : Asor-la-Nouvelle ou Carioth-Hesron, qui est la même qu’Asor ; à moins que ce verset 25 ne soit une parenthèse qui se rapportât à la ville d’Asor nommée au verset 23. Dans ce cas, il n’y aurait qu’une ville d’Asor en Juda. Je n’en reconnais pas en Benjamin avec Huré et Barbié du Bocage, d’après (Néhémie 11.33) ; je crois que la ville d’Asor dont il s’agit en cet endroit appartenait à Juda ou plutôt à Nephthali.

Quant aux pays d’Asor contre lesquels prophétise Jérémie (Jérémie 49.28), et suivants, D. Calmet n’en parle pas.