A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z


Vitellius
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet

Vitellius L. le Censeur, père de l’empereur A. Vitellius, fut fait gouverneur de Syrie au sortir de son consulat, en l’an 35 de l’ère vulgaire, et l’empereur Tibère lui confia le soin des affaires d’Orient, qui étaient alors extrêmement embrouillées. La même année, ou au plus tard l’année suivante, il vint à Jérusalem pour la fête de Pâques, et y fut reçu magnifiquement. En reconnaissance de l’affection des Juifs, il déchargea la ville des impôts qui avaient accoutumé de se lever sur les fruits qui se vendaient. Il remit aussi à la garde du grand prêtre l’habit pontifical avec tous ses ornements, qu’Hérode et les Romains avaient gardés jusque-là dans la forteresse Antonia. Il déposa Joseph Caïphe du souverain Pontificat, mit en sa place Jonathas, fils d’Ananus, puis s’en retourna à Antioche.

L’empereur Tibère lui ayant ordonné de faire la guerre aux Arabes, il s’avança jusqu’à Ptolémaïde, dans le dessein de faire passer son armée sur les terres des Juifs, pour aller droit à Pétra. Mais les principaux des Juifs l’étant venus prier de prendre une autre route, parce que leur loi ne leur permettait pas de laisser paraître dans leur pays des dieux étrangers et desfigures dont les enseignes romaines étaient chargées, il consentit à leur désir, fit à une autre route à son armée, alla Jérusalem, accompagné seulement de, ses amis et d’Hérode le Tétrarque ; il y offrit des sacrifices, et ôta la grande sacrificature à Jonathas, à qui il l’avait donnée deux ans auparavant, et en revêtit Théophile, frère de Jonathas. Il était encore à Jérusalem lorsqu’il apprit la mort de l’empereur.Tibère ; il y fit aussitôt prêter le serment de fidélité aux Juifs au nom du nouvel empereur Caligula, pour lequel on offrit au Seigneur des sacrifices solennels.

Il avait dès l’année précédente, 36 de Jésus-Christ, envoyé Pilate, gouverneur [procurateur] de Judée, à Rome, pour se justifier devant l’empereur de la violence qu’il avait exercée contre quelques Samaritains qui s’étaient assemblés à Thirabata, sans aucun dessein de révolte. C’est à-peu-près ce que nous savons de ce Lucius Vitellius gouverneur de Syrie, qui acquit autant d’estime dans la province par son bon gouvernement qu’il mérita de mépris à Rome pour ses basses flatteries pour Caïus et pour Claude.