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Arach
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet

Arach (1)

Ville de Chaldée, bâtie par Nemrod, petit-fils de Chus (Genèse 10.10). C’est apparemment la ville d’Aracca, posée par, Ptolémée dans la Susiane, sur le Tigre, au-dessous de sa jonction avec l’Euphrate, Ammien la nomme Arécha. C’est de cette ville que les campagnes Arectéennes, qui sont pleines de naphte, et qui s’enflamment quelquefois, ont pris leur nom.

C’est apparemment de cette ville de Chaldée que les Arabes ont pris le nom d’Iraque ou Eraque, grande province d’Asie qui s’étend le long des deux rives du Tigre, de même que l’Égypte embrasse les deux côtés du Nil. La longueur de l’Iraque se prend depuis Takrith jusqu’à Abadan, où le Tigre se décharge dans le golfe Persique, et cette longueur est de vingt journées ; sa largeur est prise depuis Cadesic jusqu’à Habran, et comprend le chemin d’onze journées. La capitale de cette province était Babylone sous les Chaldéens et les Assyriens ; Madaïn l’a été sous les Cosroès, et Bagdad sous les Arabes. C’est cette province que les Grecs et les Latins ont appelée Chaldée ou Babylonie.

Arach (2)

Ou Arachi, et Archi ou Arhi. Dans ces quatre noms qui n’en font que deux, on a vu deux villes. Suivant Simon, Arach en était une située dans la tribu de Ruben, et Archi était tout à la fois une ville et un grand pays de la tribu de Manassé, au delà du Jourdain. Huré, citant (2 Samuel 15.32) : Chusaï d’Arach vint au devant de David, dit que Chusaï était plutôt de la ville d’Archi que d’Arach ; il distingue donc aussi deux villes : cependant il semble les confondre, ne reconnaître que celle d’Archi, à laquelle il applique tous les textes où il est parlé de Chusaï d’Arach aussi bien que celui de Josué (Josué 16.2) ; s’il ne reconnaît que la ville d’Archi, il a donc entendu, en nommant comme il le fait celle d’Arach, cette ville de la Chaldée où régna Nemrod (Genèse 10.10), et dont il parle immédiatement auparavant, mais dans un article exprès et séparé : il aurait donc voulu dire que Chusaï n’était pas venu des bords du Tigre. Personne, que je sache, ne l’a prétendu. Suivant lui, Archi était dans la tribu d’Éphraïm. D. Calmet n’a pas placé Arach dans son Dictionnaire ; mais il y mentionne Archi, dont parle Josué (Josué 16.2), et il place cette ville dans la tribu de Manassé, au delà du Jourdain. Dans son Commentaire, il dit qu’elle est située dans la tribu d’Éphraïm, et il pense qu’elle est la même qu’Arach, patrie de Chusaï (2 Samuel 15.32). Barbié du Bocage compte une ville Arach, patrie de Chusaï, dans la tribu de Ruben ; et Archi, dont il ne fait qu’un avec Ataroth, Archi-Ataroth, petit pays situé sur la limite méridionale de la tribu d’Éphraïm (Voyez Ataroth). Cahen, sur Josué (Josué 16.2), dit qu’il est probable qu’Arki (passant par la limite de l’Arki) est le nom d’une peuplade chananéenne ; et sur (2 Samuel 15.32), il dit qu’Archi, patrie de Chusaï, était dans la tribu de Manassé, et il renvoie à Josué (Josué 16.2).

Une chose sur laquelle ces savants sont d’accord, c’est que Archi ou Arki était une ville. C’est sous ce nom que l’Hébreu et la Vulgate la nomment au texte de Josué déjà indiqué. Chusaï, est dit l’Arachite au deuxième livre des Rois (2 Samuel 15.32 ; 16.16 ; 17.5 1 Chroniques 27.33), dans la Vulgate c’est-à-dire, s’en tenant à cette version : Chusaï d’Arach ou d’Arachi. C’est d’après Cette interprétation qu’on a fait d’Arach une ville différente d’Archi. Mais l’Hébreu et le Grec disent : Chusaï l’Archite, c’est-à-dire de la ville d’Archi, nommée dans le livre de Josué ; d’où il suit que dans tous ces passages il ne s’agit que d’une seule et même ville, de celle d’Archi.