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Aqueduc
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet
Westphal

Il y avait des aqueducs dans la Judée. Le roi d’Assyrie Sennachérib envoya Tharthan, Rabsaris et Rabsacès, de Lachis (dont il faisait le siège), à Jérusalem, vers Ézéchias, roi de Juda, avec une armée ; ils vinrent,… et se placèrent auprès de l’aqueduc du haut étang, qui este sur le chemin-du champ du foulon (2 Rois 18.17 ; Isaïe 36.2). Puisque c’était auprès de cet aqueduc-là, ce n’était pas auprès d’un autre ; donc, il y avait plusieurs aqueducs qui conduisaient l’eau dans Jérusalem. Il y avait aussi plusieurs réservoirs ; celui dont il est parlé dans le texte était le réservoir supérieur. Ce réservoir et cet aqueduc existaient sous Achaz (Isaïe 7.3), qui régna depuis l’an 737 jusqu’à l’an 723 avant Jésus-Christ Ézéchias, son fils et son successeur (723-694), fit faire un réservoir et un aqueduc (nouveaux) dit l’auteur du 4e livre des Rois (2 Rois 20.20). Celui du 2e livre des Paralipomènes (2 Paralipomènes 32.30), dit qu’il boucha la haute fontaine des eaux de Gihon et qu’il fit couler ces eaux à l’occident de la ville de David. C’est de l’aqueduc du roi Ézéchias que parle Néhémie (Néhémie 2.14). Un aqueduc amenait de loin de l’eau à Béthulie (Judith 7.6), où il y avait néanmoins, à l’intérieur et à l’extérieur, des fontaines et des citernes (versets suivants) ; Holopherne fit couper l’aqueduc et gar der les fontaines, lorsqu’il assiègeait Béthulie, au temps de Manassès, fils et successeur d’Ézéchias (694-640).

Le mot Aquoeductus se trouve dans deux autres endroits de la Vulgate : (2 Samuel 2.14) Ils arrivèrent jusqu’à la colline de l’aqueduc ; l’Hebreu dit : jusqu’à la colline d’Ama (1 Rois 18.32) : Elias fecit aquoeductum ; c’est-à-dire une rigole ; de même au verset 35 (Ecclésiaste 24.41) : Sicut aquoeductus exivi de paradiso, dit la Sagesse, et c’est une belle image.

Écoutons le voyageur Pococke. Étant, dit-il, descendu de la montagne de Bethléem, du côté du midi, nous traversâmes une vallée étroite et ensuite des montagnes, à côté desquelles est un aqueduc qui conduit à Jérusalem l’eau de la Fontaine Scellée. Nous traversâmes l’aqueduc, et, l’ayant laissé à gauche, nous nous rendîmes, par un chemin fait en forme de terrasse, à un village ruiné, à côté de la montagne, au-dessous de l’aqueduc, qu’on appelle le village de Salomon et de la Fontaine Scellée, parce que la tradition porte quelle palais et les jardins de ce prince étaient dans cet endroit… Il y avait au-dessous une vallée où est un assez bon quartier de terre arrosé par deux ruisseaux. Un peu au delà sont les réservoirs, de Salomon (Voyez bassins). La tradition porte que c’est lui qui les fit construire, de même que l’aqueduc ; ce qui s’accorde avec ce que, dit Josèphe, qu’il y avait à Etham (Voyez ce mot), à six milles et un quart de Jérusalem, de très-beaux jardins ou Salomon allait souvent. On croit que c’est de ces fontaines, de ces eaux et de ces jardins, qu’il est parlé dans le passage où il est dit que Salomon se fit des jardins, des vergers et des étangs d’eau (Ecclésiaste 2.5-6), et que c’est eux qu’al paraît avoir en vue lorsqu’il compare son épouse à un jardin clos, à une source close et à une fontaine scellée (Cantique 4.12). Les talmudistes disent que Salomon conduisit l’eau de la fontaine d’Etham à Jérusalem ; de sorte qu’il y a tout lieu de croire que ces réservoirs, de même que l’aqueduc, sont l’ouvrage de ce prince, bien qu’aucun auteur n’en ait fixé l’endroit.

Ménandre d’Éphèse, dans ses Annales des Tyriens, nous apprend que la nouvelle ville de Tyr recevait l’eau du fleuve qui traversait l’ancienne au moyen d’aqueducs. Il parle de ces aqueducs à l’occasion de la guerre que Salmanasar, roi d’Assyrie, faisait à Elulée, roi de Tyr ; le monarque Assyrien fit comme Holopherne à Béthulie, il coupa les aqueducs et mit des gardes aux fontaines (717), et cela dura cinq ans. Voyez mon Histoire de l’Ancien Testament, livre 6 chapitre 1, n. 5, tome 2 pages 6, col. 2. Des voyageurs qui ont exploré la Palestine dans le siècle dernier, disent que les aqueducs de Tyr existent encore et sont toujours admirés.