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Apamée
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet

Apamée (1)

Ville de Syrie sur l’Oronte. On croit qu’elle fut bâtie [j’ajoute ou rétablie, ou augmentée et embellie] par Séleucus roi de Syrie, ou par Antiochus Soter, son fils, en l’honneur de la reine Apamée, épouse de Séleucus et mère d’Antiochus. C’est apparemment la même que Séphama, ville de Syrie, dont il est quelquefois parlé dans l’Écriture (Nombres 34.10-11). [Il y a dans les auteurs une assez grande confusion relativement à Apamée et à quelques autres villes voisines. Plusieurs prennent Apamée pour Epiphania. M. Poujoulat dit dans un endroit, que la ville actuelle de, trama est l’ancienne Apamée ; mais ailleurs, dans un passage que je vais citer, il dit que Hama est l’ancienne Epiphania. Pour D. Cabinet, Amath est la même qu’Emath, qu’il croit aussi être la même qu’Emèse sur l’Oronte. Je serais assez porté à penser que Sephama et Amath sont la même que Hama ; mais ce n’est là qu’une conjecture que je ne suis point en mesure d’appuyer. Voici le passage de M. Poujoulat, il peut contribuer a éclaircir toute cette question : Au delà du Liban, dit-il, et sur la rive droite de l’Oronte, se trouvent trois villes mentionnées par nos vieux auteurs du moyen-âge ; la première, c’est Apamée, appelée aujourd’hui Famieh, située au bord d’un lac que traverse l’Oronte ; elle est renommée en Syrie pour ses pâturages. En 1102, tandis que Tancrède gouvernait la principauté d’Antioche, il s’empara d’Apamée, et la bannière de la croix flotta quelque temps sur ses murailles. Hama, l’ancienne Epiphania, située au midi d’Aparhée, sur la route d’Alep à Tripoli, renferme vingt-cinq à trente mille habitants ; la ville a des murailles et un château ; elle dépend du pacha de Damas. Hama n’appartint jamais à nos Latins, pas plus qu’Emesse, appelée aujourd’hui ilums, située à six heures au sud de Raina. Hutus a quinze ou seize mille habitants, et dépend aussi du pacha de Damas ; elle a, comme sa voisine, des murailles et un château. Emesse portait, au moyen-âge, le nom de Camela ou Charnels. Si Emesse et Hama ne connurent jamais la domination latine, leur repos fut souvent troublé par les incursions de nos croisés… À quelques heures au nord-est d’Apamée est une ville célèbre.dans l’histoire de la première croisade, c’est Marra… J’ai vu à Antaki [nom actuel d’Antioche] des chrétiens grecs de Marra ; ils m’ont dit que Marra est aujourd’hui une petite cité de cinq ou six mille habitants, avec un grand khan, des bazars et des mosquées : à huit heures de Marra, nos croisés possédaient une cité nommée Albar ou Albarie l’église d’Albar avait été élevée à la dignité de métropole ; je n’ai pu parvenir à savoir le nom et l’état actuels de cette dernière ville. Il est parlé d’Apamée et de son territoire dans le livre de Judith (Judith 3.14) ; le Grec ne mentionne pas cette ville. Qu’il s’agisse d’Apamée de Syrie, ou d’Apamée de Pisidie, on a sans doute changé le nom que, dans ce livre, portait primitivement l’une ou l’autre de ces villes en celui d’Apamée, si elles lurent ainsi appelées en l’honneur de la mère d’Antiochus Soter].

Apamée (2)

Ville de Phrygie, sur le fleuve Marsyas. On a cru que c’était près d’Apamée que l’arche de Noé s’était arrêtée. Cette ville prenait le surnom d’Arche, et portait la figure d’une arche en ses médailles. Dans une pièce frappée en l’honneur d’Adrien, on voit la figure d’un homme qui représente le fleuve Marsyas, avec ces mots : Médaille de ceux d’Apamée, l’arche et le fleuve Marsyas. Et dans les vers Sybillins, dont l’auteur est assez ancien, on lit que le mont Ararát où s’arrêta l’arche est sur les confins de la Phrygie, aux sources du fleuve Marsyas ; mais ce sentiment n’est pas soutenable le mont Ararát était dans l’Arménie et non dans la Phrygie. Voyez, sur les médailles d’Apamée, rappelant le souvenir du déluge, une Dissertation de M. Donnetty, dans les Annales de Philos chrét., tome 8 p 144-153. Voyez encore le même recueil tome 9 p. 299, et 2 page 369.