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Sceau
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet
Westphal Bost

sigillumn, signum, signaculum. Les anciens Hébreux portaient leurs sceaux ou leurs cachets au doigt dans des bagues, ou dans des bracelets sur le bras. Aman scella les ordres du roi Assuérus contre les Juifs, avec l’anneau du roi (Esther 3.10). Les prêtres de Bel prièrent le roi de sceller de son anneau la porte du temple de cette divinité, pour faire croire qu’ils n’y entraient point la nuit (Daniel 14.10). L’époux du Cantique (Cantique 8.6) souhaite que son épouse le mette comme un sceau sur son bras.

Pline remarque que l’usage des sceaux ou cachets était encore rare au temps de la guerre de Troie, et qu’on se contentait de former les lettres avec différents nœuds ; mais chez les Hébreux ils sont biêt plus anciens. Juda, fils de Jacob, laissa pour gage à Thamar qu’il ne connaissait pas, son cachet, son bracelet et son bâton (Genèse 38.25). Moïse, dans le Deutéronome (Deutéronome 32.34), dit que Dieu tient scellés dans ses trésors, qu’il tient sous le sceau les instruments de sa vengeance. Job (Job 9.17) dit qu’il tient les étoiles comme sous le sceau, qu’il en est le maître, qu’il leur permet de paraître quand il juge à propos. Et ailleurs (Job 14.17) : Vous avez scellé mes péchés comme dans votre bourse.

Quand on voulait cacheter une lettre ou un livre, on l’enveloppait de lin ou de fil, et on appliquait la cire et puis le sceau pardessus. Le Seigneur ordonne à Isaïe (Isaïe 8.16-17) de lier ou d’envelopper le livre où étaient ses prédictions, et de les cacheter, jusqu’au temps qu’il lui dirait de les publier.

Il fait le même commandement à Daniel (Daniel 12.4). Le livre que Dieu fit voir à saint Jean l’évangéliste dans l’Apocalypse (Apocalypse 5.1 ; 6.1-2) était scellé de sept sceaux, et écrit dedans et dehors. Nul n’osa l’ouvrir, ni le lui expliquer, que l’Agneau immolé dès le commencement du monde. Il était rare d’y mettre un si grand nombre de sceaux ; mais cela marquait l’importance de la matière et sa profondeur.

Dans les contrats civils, d’ordinaire on faisait deux originaux, l’un demeurait ouvert et était conservé par celui au profit de qui était le contrat. L’autre était cacheté et mis en dépôt dans un lieu public. On le scellait afin qu’on n’y pût toucher ni le falsifier. Jérémie achète un champ auprès d’un nommé Hananéel dans Anathoth sa patrie. Il en écrit lui-même le contrat, il prend des témoins, il scelle le tout (Jérémie 32.10-14), et le mit entre les mains de Baruch son disciple, et il lui dit : Prenez ces deux contrats, celui-ci qui est scellé et celui-là qui est ouvert, et mettez celui qui est scellé dans un vase d’argile, afin qu’il y puisse durer longtemps. Les Grecs en usaient de même dans leurs écritures. Ils conservaient les originaux des contrats et des autres pièces de conséquence, dans des vases d’airain ou d’argile. Voyez les Scholiastes d’Aristophane sur le mot Echinos, in vespis.