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Rihnocolura
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet

Ou Rhinocorura ; mais Rhinocolura est plus correct. Ce terme signifie les narines coupées, parce que les anciens habitants de cette ville furent ainsi mutilés. Diodore de Sicile raconte la chose de cette sorte : Actisarus, roi d’Éthiopie, voulant purger son royaume des voleurs qui le désolaient, et ne voulant pas toutefois les faire mourir, en amassa tant qu’il put, leur fit couper le nez, et les relégua dans un lieu désert et stérile, où ils bâtirent une ville qui, à cause de leurs nez coupés, fut nommée Rhinocolure. Sénèque dit que ce fut un roi de Perse, apparemment Cambyse, qui leur fit souffrir cet ignominieux châtiment.

Il y a près de Rhinocolure une rivière, que plusieurs ont prise pour le fleuve d’Égypte. Mais nous croyons que le fleuve d’Égypte (Josué 15.4-47 Isaïe 27.12) n’est autre que le Nil, et que le torrent qui coule près de Rhinocolure, est le torrent de Bézor (1 Samuel 30.9-10,21), ou le torrent du désert (Amos 6.14), dont il est parlé ailleurs dans l’Écriture. Cette ville de Rhinocolure est attribuée tantôt à la Syrie et à la Palestine, dont en effet elle faisait partie anciennement et quelquefois à l’Égypte, dont elle dépendit dans la suite. Son évêque était suffragant de Péluse. On dit que ce fut à Rhinocolure que Noé partagea le monde à ses trois fils. On ignore quel était l’ancien nom de Rhinocolure, je veux dire, le nom hébreu que ce lieu portait, avant que les Grecs lui eussent donné celui de Rhinocolure, et qu’ils eussent inventé la fable des narines coupées. Saint Hilarion, célèbre anachorète de ce pays-là, demenra longtemps à Flacidie, village voisin de Rhinocolure.