A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z


Paneas
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet

Ou Paneade, ville de Syrie, appelée autrefois Loesem, puis Dan, depuis la conquête qu’en firent quelques Israélites de la tribu de Dan (Juges 18.1-3) ; ensuite Panéas, à cause du mont Panius, au pied duquel elle était située ; puis Césarée de Philippe, en l’honneur de l’empereur Auguste, à qui Philippe, fils du Grand Hérode, la consacra. Hérode son père y avait fait bâtir assez Ione temps auparavant un temple magnifique à l’honneur d’Auguste. Enfin le jeune Agrippa lui changea son nom de Césarée en celui de Néroniade, en l’honneur de Néron. Antig livre 20. Du temps de Guillaume de Tyr, on l’appelait Belinas. Histoire livre 15.

Quelques-uns doutent que Panéas soit la même que Dan. Eusèbe et saint Jérôme les distinguent manifestement ; puisqu’ils disent que Dan est à quatre milles de Panéas, sur le chemin de Tyr. Mais la plupart les confondent ; et saint Jérôme lui-même dit que Dan ou Lesem s’appela dans la suite Pandas. Elle était située à rendrait où le Jourdain commence à sortir de terre ; car ce fleuve a sa source dans le lac nommé Phiala, à cent vingt stades de Panéas. Voyez ci-devant l’article du Jourdain. Voyez Asor, Hermon (le Grand), note, Jourdain (le Petit). Il est plus d’une fois question de Panéas ou Césarée de Philippe dans l’histoire de nos guerres saintes. Panéas, que les chroniqueurs nomment Bélinas, fut prise dans les premières croisades ; mais elle ne tarda pas beaucoup d’être reprise par les infidèles. Ces derniers l’avaient livrée, en 1138, à Zenghi, prince de Mossoul ; alors Zenghi voulut s’emparer de Damas, qui était gouvernée par un prince musulman. Ce dernier implora le secours des chrétiens, et leur promit de les aider à reconquérir Panéas. Il tint sa promesse ; les chrétiens et les musulmans firent un siège mémorable. « Panéas ne put résister aux efforts réunis de deux ennemis redoutables : l’émir qui défendait la ville proposa et fit accepter une capitulation. Les musulmans retournèrent à Damas, satisfaits d’avoir arraché à Zenghi une de ses conquêtes ; les chrétiens prirent possession d’une ville qui devait assurer leurs frontières du côté du Liban. Cette conquête fut le dernier événement du règne de Foulques d’Anjou. » Michaud Histoire des Croisades, tome 2 pages 97-99. Plus tard, sous le roi Amauri, Noureddin, sultan de Damas, s’empara de Panéas (Ibid pages 228). Amauri, après la mort de Noureddin, qui arriva en 1174, assiègea Panéas ; il pressa d’abord le siège avec vigueur ; mais les émirs qui gouvernaient alors Damas lui offrirent une somme considérable, s’il renonçait à son entreprise lis le menaçaient en même temps d’appeler à leur secours Saladin et de livrer la Syrie au fils d’Ayoub. Amauri accepta l’or qu’on lui proposait, et, de plus, obtint la liberté de vingt chevaliers chrétiens, retenus en captivité par les musulmans. »

Vers 1253, saint Louis, affligé des cruautés que les Turcomans exerçaient contre les chrétiens, « forma le projet de les attaquer dans Panéas où ils s’étaient retirés. Au premier signal, tous les guerriers qui l’accompagnaient… se mirent en marche. Rien n’arrête les croisés français, impatients de venger la mort de leurs frères immolés par les Turcomans. On arrive devant Panéas ; l’ennemi fuit de toutes parts ; la ville est prise… Les croisés abandonnèrent Panéas, après l’avoir mise au pillage… » (Id., tome 4 pages 313, 314).

Cent maisons à terrasse bâties avec les restes des édifices antiques sur la pente occidentale de l’Anti-Liban ; des ruines informes, un tracé de murs d’enceinte, les tours et les fossés d’un château féodal, voilà tout cc que, nous avons retrouvé, en 1830, de Panéas ou Césarée de Philippe » (Id tome Il, pages 98. Giolt de Kerhaidane Correspondances d’Orient, leur. 184, tome 7 pages 397). Ce dernier ajoute : « Peuplé à cette heure de Syriens mahométans et de Grecs séparés, le village n’a gardé du passé que ses eaux et ses ombrages. Il est placé au pied d’un contrefort du Gibel-El-Cheik, et le sol où passe la route indique la limite où commence au midi la chaîne de l’Anti Liban. »

Pan
Paneus