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Imprecations
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet

Le terme latin imprecor se prend quelquefois en un bon sens, pour dire souhaiter du bien, faire des vœux favorables à une personne : par exemple (Genèse 24.60), les frères de Rébecca la laissèrent aller avec Eliézer pour épouser Isaac, en lui souhaitant toutes sortes de prospérités. Et le jeune roi Josias ayant été placé sur le trône de Juda par le grand prêtre Joïada, on lui mit le diadème et le livre de la loi sur la tête, et on fit d’heureuses acclamations (imprécations), en criant : Vive le roi (2 Chroniques 23.11)

Mais pour l’ordinaire, le mot d’imprécation, en latin comme en français, signifie faire des imprécations, dévouer quelqu’un aux malheurs. Ainsi on chargeait d’imprécations et de malédictions le bouc Azazel (Lévitique 16.21), on l’envoyait au désert pour y être précipité. Josué, ayant pris et ruiné la ville de Jéricho, prononça des imprécations contre celui qui la rebâtirait (Josué 6.25-26). Moïse ordonne que si une femme est soupçonnée d’infidélité par son mari, on lui fasse boire des eaux de jalousie, sur lesquelles le prêtre aura prononcé des imprécations et des malédictions (Nombres 5.18-20). Il veut de plus que lorsque les Hébreux seront entrés dans la terre promise (Deutéronome 11.28-29), ils se transportent entre les montagnes d’Hébal et de Garizim et que l’on prononce de dessus le mont Hébal des malédictions et des imprécations contre ceux qui violeront la loi de Dieu, et des bénédictions de dessus le mont Garizim envers ceux qui l’observeront.

On a parlé ci-devant des imprécations et des dévouements que les anciens faisaient contre leurs ennemis ou contre les villes assiégées. Voyez l’article Balaam et celui de dévouements.

Souvent, les Hébreux exprimaient les imprécations en termes qui signifient le contraire de ce qu’on veut dire ; par exemple, Pharaon (Exode 1.10) dit à Moïse et à Aaron : Que le Seigneur soit avec vous, comme je vous laisserai aller, etc. C’est tout le contraire : Dieu me garde de vous laisser aller. Et David, au lieu de prononcer une imprécation contre lui-même, dit (1 Samuel 25.22) : Que Dieu traite les ennemis de David dans sa rigueur ; au lieu de dire : Que Dieu me traite dans toute sa sévérité. Et ailleurs (1 Rois 21.10) on accuse Naboth d’avoir béni Dieu et le roi ; c’est-à-dire, d’avoir blasphémé contre Dieu et le roi. Et Job (Job 1.5) offre des holocaustes au Seigneur pour expier ses enfants, de peur qu’ils n’aient béni Dieu ; c’est-à-dire, au contraire, de peur qu’ils n’aient proféré quelque parole contraire au respect qui lui est dû. Et encore Satan dit au Seigneur (Job 2.5) Frappez la chair et les os de Job, et vous verrez s’il ne vous bénit pas en face : c’est-à-dire, s’il ne s’emporte pas à vous maudire.