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Galiléens
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet

Galiléens (1)

Nous avons déjà remarqué [au mot Galilée] qu’on avait donné ce nom aux chrétiens disciples de Jésus-Christ.

Galiléens (2)

Secte de Juifs qui s’éleva dans la Judée quelques années après la naissance de Notre-Seigneur. Ce fut un nommé Judas, natif de Gaulon, dans la haute Galilée, qui lui donna naissance, vers l’an du monde 4010, à l’occasion du dénombrement ordonné par Auguste et exécuté par Quirinius (Luc 2.1 ; Actes 5.37) la dixième année de Jésus-Christ, dix ans après la mort du grand Hérode, la dernière année d’Auguste, et après le bannissement d’Archélaüs. Ce dénombrement est fort différent de celui qui se fit à la naissance de Jésus-Christ.

Judas le Gaulonite ou le Galiléen prétendait que la taxe établie par les Romains, et réglée par Quirinius, était une servitude manifeste, à laquelle tous les vrais Israélites devaient s’opposer de toutes leurs forces. Ces discours firent impression sur l’esprit du peuple. Plusieurs se joignirent à Judas, prirent les armes, et commencèrent une espèce de guerre domestique, laquelle ne se termina, à proprement parler, que par la ruine de Jérusalem et du temple. On nomma les disciples de Judas du nom de Galiléens, parce que Judas lui-même était de la haute Galilée, et que la plupart de ses sectateurs étaient de la même province. On les nomma aussi Hérodiens, parce que le royaume d’Hérode le Tétrarque s’étendait sur la Galilée de delà le Jourdain, et sur les environs de Gaulon, patrie de Judas. Voyez notre Dissertation sur les sectes des Juifs, à la tête de saint Luc, article des Hérodiens.

Les Galiléens, selon Josèphe, convenaient en tout avec les Pharisiens. La seule chose qui les distinguait était un amour excessif de la liberté, étant fortement prévenus de ce principe que Dieu seul est le chef et le prince à qui nous devons obéir. Dans l’Évangile nous les voyons sous le nom d’Hérodiens (Matthieu 21.16-17), qui s’adressent à Notre-Seigneur pour lui demander s’il était permis de donner le tribut à César, ou non. C’était la grande question, et le principal objet de leur secte. Lorsque Jésus-Christ parut devant Pilate (Luc 23), ses accusateurs le voulurent rendre suspect de cette hérésie, en disant qu’ils l’avaient trouvé qui empêchait que l’on rendît les tributs ordinaires à César.