A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z


Chariots
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet

Chariots de guerre (1)

L’Écriture parle de deux sortes de chariots de guerre ; les uns étaient pour la monture des généraux et des princes, et les autres pour rompre les bataillons des ennemis, en lâchant contre eux de ces chariots armés de fer, qui faisaient de terribles ravages dans les armées. Les plus anciens chariots de guerre dont on ait connaissance, sont ceux de Pharaon qui furent submergés dans la mer Rouge (Exode 14.7). Les chananéens que Josué combatit aux eaux de Mérom avaient de la cavalerie et une multitude de chariots (Josué 11.13). Sisara, général de l’armée de Jabin, roi d’Asor, avait dans son armée neuf cents chariots de guerre (Juges 4.4). La tribu de Juda ne put se rendre maîtresse des terres de son partage, parce que les anciens habitants du pays étaient forts en chariots armés de fer (Juges 1.19). Les Philistins, dans la guerre qu’ils firent à Saül, avaient jusqu’à trente mille chariots et six mille chevaux (1 Samuel 13.15). David ayant pris sur, Adarézer, roi de Syrie, mille chariots de guerre, coupa les jarrets aux chevaux et brûla neuf cents chariots, n’en réservant que cent pour lui (1 Chroniques 18.4 ; 2 Samuel 8.4).

Il ne paraît pas que les rois hébreux aient jamais employé les chariots dans la guerre. Salomon en avait un nombre considérable (1 Rois 9.19-22) ; mais nous ne connaissons aucune expédition militaire où il les ait employés. Il avait, dit l’Écriture (1 Rois 10.26), quatorze cents chariots et douze mille chevaux. Comme la Judée était un pays fort montueux, les chariots de guerre n’y pouvaient être d’aucun usage que dans les plaines, et souvent les Hébreux les ont rendus inutiles en combattant sur leurs montagnes ; et de là vient aussi apparemment qu’ils ne furent jamais fort curieux d’en avoir dans leurs armées.

Il est parlé dans les livres des Machabées (2 Machabées 12.2) des chariots armés de faux que le roi de Syrie amena contre la Judée. Or, voici la description que les Anciens nous donnent de ces chariots ; le timon auquel étaient attachés les chevaux était armé de piques avec des pointes de fer qui s’avançaient en devant ; les jougs des chevaux avaient aussi deux pointes longues de trois coudées. À l’essieu étaient aussi attachées des broches de fer, armées de faux à leurs extrémités ; on plaçait entre les rais des roues des dards qui donnaient en dehors ; les jantes même des roues étaient garnies de faux qui mettaient en pièce tout ce qu’elles rencontraient.

L’essieu était plus long qu’à l’ordinaire, et les roues plus fortes, pour pouvoir résister à l’effort du mouvement, et afin que le chariot fût moins sujet à verser. Le siège du cocher était une espèce de petite tour de bois bien solide, et élevée à hauteur d’appui ; le cocher était armé de toutes pièces et tout couvert de fer. Quelquefois on mettait sur les chariots plusieurs hommes bien armés qui combattaient à coups de dards et de flèches. On peut juger des efforts terribles que causaient ces machines quand une fois elles étaient en mouvement et qu’elles rencontraient les troupes des ennemis.

Les rois d’Israël allaient ordinairement à la guerre montés sur des chariots ; ils combattaient ainsi et donnaient leurs commandements, et il y avait toujours un second chariot vide qui les suivait, afin que si le premier venait à se rompre, ils pussent incontinent monter sur le second (2 Chroniques 35.24).

L’on consacrait quelquefois des chariots, au soleil (2 Rois 23.11), et l’Écriture remarque que le roi Josias brûla ceux qui avaient été offerts au soleil par les rois ses prédécesseurs. Cet usage superstitieux était imité des païens, et principalement des Perses qui avaient des chevaux et des chariots consacrés en l’honneur du soleil. Hérodote, Xénophon et Quinte-Curce parlent des chariots blancs, et couronnés qui étaient consacrés au soleil, et que les Perses conduisaient dans leurs cérémonies avec des chevaux blancs consacrés à ce même astre.

Les Rhodiens jetaient tous les ans un chariot dans la mer en l’honneur du soleil, parce qu’ils croyaient qu’il faisait tous les jours le tour de la terre monté sur un chariot.

Chariots (2)

Ou trainoirs propres à battre les-grains. Voyez ci-après trainoirs.