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Achior
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet
Westphal

Achior (1)

Ami et parent de Tobie. Il était comme lui de la ville et de la tribu de Nephthali, et fut conduit par Salmanasar à Ninive, où il fut toujours fort lié avec Tobie (Tobie 11.20).

Achior (2)

Général des Ammonites, qui amena des troupes auxiliaires de son pays à l’arméed’Holopherne, lorsqu’il allait en Égypte. Les habitants de Béthulie ayant fermé les portes à Holopherne, et n’ayant point voulu exécuter ses ordres, il fit venir les princes de Moab, et les chefs des Ammonites, et leur demanda en colère, qui étaient ces gens qui voulaient s’opposer à leur passage ; car il présumait que les Ammonites et les Moabites étant voisins des Hébreux, sauraient lui en dire la vérité mieux que personne. Alors Achior, chef des enfants d’Amnon, lui répondit : Seigneur, ces peuples sont originaires de Chaldée. Leurs pères habitèrent d’abord dans la Mésopotamie ; et parce qu’ils ne voulurent pas adorer les dieux des Chaldéens, ils furent obligés d’abandonner ce pays et de venir dans la terre qu’ils occupent aujourd’hui. Il continua à parler de la descente de Jacob eu Égypte, des miracles opérés par Moïse, pour en tirer les Israélites ; de la conquête qu’ils firent de la terre de Chanaan. Enfin il dit que ce peuple avait toujours été invincible et visiblement protégé de Dieu, tout le temps qu’il était demeuré fidèle à son Seigneur ; mais qu’aussitôt qu’il était tombé dans quelque infidélité, Dieu n’avait pas manqué d’en tirer vengeance : Maintenant donc, Seigneur, ajouta-t-il, informez-vous si ce peuple a commis quelque faute contre son Dieu, et si cela est, allons les attaquer ; parce que le Seigneur nous les livrera entre les mains : sinon, nous ne pourrons leur résister ; parce que Dieu prendra leur défense, et nous couvrira de confusion (Judith 5.1).

À ces paroles, les grands de l’armée d’Holopherne émus de colère, voulaient se jeter sur lui, pour le tuer ; et Holopherne transporté de fureur, dit à Achior : Puisque vous avez fait le prophète, en nous disant que le Dieu d’Israël sera le défenseur de son peuple, pour vous faire voir qu’il n’y a point d’autre Dieu que Nabuchodonosor, mon maître, lorsque nous aurons fait passer tout ce peuple par le fil de l’épée, nous vous ferons périr avec eux ; et vous apprendrez que Nabuchodonosor est le Seigneur de toute la terre. Et afin que vous éprouviez vous-même la vanité de votre prophétie, je vais vous faire conduire à Béthulie, où vous courrez les mêmes risques que ce peuple, que vous croyez invincible. En même temps il commanda à ses gens de se saisir d’Achior, et de le mener à Béthulie. Ils le conduisirent donc le long de la montagne, jusqu’assez près de la ville, et ils lui attachèrent les mains derrière le dos à un arbre, afin que ceux de Béthulie qui étaient sortis contre-eux, le prissent et le menassent dans la ville. Lorsqu’il fut au milieu des anciens et de l’assemblée du peuple, il leur exposa ce qu’il avait dit, et ce qui lui était arrivé. Alors tout le peuple de Béthulie se prosterna le visage contre terre ; et criant au Seigneur, ils lui demandèrent son assistance, et le prièrent de venger l’honneur de son nom, et d’humilier l’orgueil de leurs ennemis. Après cela ils prirent Achior, et le consolèrent. Ozias chef du peuple, le reçut dans sa maison, et lui fit un grand festin.

Achior demeura dans Béthulie pendant tout le temps du siège ; et lorsque Dieu eut livré Holopherne entre les mains de Judith, et qu’elle fut de retour dans la ville, portant la tête de ce général, on fit venir Achior (Judith 13.27) ; et Judith lui dit : Le Dieu d’Israël, à qui vous avez rendu témoignage, a coupé lui-même cette nuit par ma main la tête du chef de tous ces infidèles ; et incontinent, elle tira la tête d’Holopherne, et la lui montra, en disant : Voici la tête de celui qui insultait au Dieu d’Israël, et qui se vantait de vous faire passer avec nous par le tranchant de son épée. Achior voyant la tête d’Holopherne, fut saisi d’une si grande frayeur, qu’il tomba le visage contre terre, et s’évanouit. Étant ensuite revenu à lui, il dit à Judith : Vous êtes bénie de votre Dieu dans toute la maison de Jacob, parce que le Dieu d’Israël sera pour jamais glorifié en vous parmi tous les peuples qui entendront parler de votre nom. Après cela Achior abandonna les superstitions païennes, crut en Dieu, se fit circoncire, et fut reçu au nombre du peuple d’Israël (Judith 16.6).

La guerre d’Holopherne est placée, selon les uns, au temps de Manassé, roi de Juda, l’an du monde 3348, avant Jésus-Christ 652, avant l’ère vulgaire 656 ; selon d’autres, elle arriva après le retour de la captivité de Babylone. On peut voir sur cela les commentateurs et notre préface sur le livre de Judith.