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Adultère
Dictionnaire Biblique Bost
Westphal Calmet

Ce mot dans son sens littéral désigne les relations charnelles de deux personnes dont l’une ou l’autre, ou toutes les deux, sont unies à une autre par les liens du mariage. Il faut observer seulement que la polygamie étant admise chez les Hébreux, l’homme ne pouvait commettre adultère qu’en s’unissant avec une femme mariée. La loi de Moïse punissait de mort l’adultère (Lévitique 20.10), et l’on suppose, d’après Jean 8.5, que la lapidation était le supplice ordinaire en pareil cas. Anciennement c’était peut-être le supplice du feu, d’après Genèse 38.24. Mais s’il importait dans ces climats brûlants du Midi, que le législateur accordât une satisfaction à l’époux offensé, il n’était pas moins nécessaire qu’il protégeât une femme innocente contre la jalouse et terrible passion d’un époux soupçonneux. C’est dans ce but, pour condamner la coupable et pour absoudre celle qui ne l’était pas, que Moïse avait institué la loi des jalousies, l’épreuve des eaux amères que l’on trouve en Nombres 5.12 et suivants. Le mari conduisait sa femme au sacrificateur ; et là, devant l’autel et tenant dans ses mains le gâteau de jalousie sans huile ni encens, elle devait repousser avec serment l’accusation portée contre elle. La formule du serment, accompagnée d’exécrations, était ensuite mise par écrit, puis effacée avec l’eau sainte d’amertume mélangée avec quelques herbes amères et quelque peu de poussière prise sur le sol du tabernacle. L’accusée prenait ce breuvage, et aussitôt qu’elle l’avait bu, la sentence était prononcée : elle était déclarée innocente et fidèle, si elle n’en était pas incommodée ; mais si elle enflait aussitôt par tout le corps, elle pâlissait et périssait dans d’affreux tourments, elle avait manqué à la foi conjugale. La fiancée adultère était punie aussi sévèrement que si elle eût été mariée, à l’exception des fiancées esclaves (Lévitique 19.20), qui, étant moins libres de leurs actions, en étaient aussi moins responsables.

Job 31.9-12 et le livre des Proverbes expriment en plusieurs endroits l’horreur profonde que ce crime doit inspirer, et l’Écriture sainte en général met tous ces genres de souillures au nombre des plus grandes iniquités, au point d’appeler adultère et prostitution spirituelle l’abandon du vrai Dieu, l’idolâtrie et l’apostasie (cf. Jérémie 3.9 ; Ézéchiel 23.43, etc.). C’est dans ce sens que Jésus appelle les Juifs une nation adultère et pécheresse (Marc 8.38, etc.).

L’histoire de la femme adultère, Jean 8, renferme une bien grande leçon d’humilité, lorsqu’elle nous montre Jésus en appeler à la conscience de tous, et tous se retirer convaincus en eux-mêmes du même crime. Dieu, d’ailleurs, va plus loin que les hommes, et la nouvelle économie va plus loin que l’ancienne en appelant adultère ce que la loi de Moïse nommait simplement convoitise (cf. Matthieu 5.27-28, avec Exode 20.14) – voir Divorce.