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Damas
Dictionnaire Biblique Bost
Westphal Calmet

1°. Au milieu d’une vaste plaine de la Syrie qui s’étend vers le nord jusqu’aux chaînes de l’Antiliban, et dont le Chrysorrhoas qui la traverse, se divisant en plusieurs bras, fait une des contrées de la terre les plus fertiles et les plus riantes, s’élève de nos jours encore l’antique et célèbre ville de Damas ; le fleuve la sépare en deux parties. Sa position comme point central entre l’Asie Mineure et l’Asie intérieure, lui donna, dès les temps les plus reculés, une grande importance sous le rapport commercial et politique. Maintes fois détruite par des tremblements de terre ou par les chances des combats, elle a toujours été rebâtie, grâce à la beauté de sa position, à la douceur de son climat, à la variété de ses productions en tous genres ; ses habitants y voient le paradis terrestre. Maintenant elle est encore le chef-lieu d’un pachalik turc et ne compte pas moins de 200000 âmes, dont 25000 chrétiens.

Elle est déjà nommée comme existant à l’époque d’Abraham, et quelques auteurs font de ce patriarche le premier roi de Damas, après que son fondateur Dammésec eut été détrôné par lui. Éliézer, l’intendant de la maison d’Abraham, était Damascénien (Genèse 13.2) ; Abraham poursuivit Kédor-Lahomer et les cinq rois alliés jusqu’à Hobar qui est plus au nord et à la gauche de Damas (14.15). Depuis ce moment il n’en est plus reparlé jusqu’au temps de David qui s’en empara (2 Samuel 8.5-6). Elle fut reprise déjà sous Salomon par Rezon fils d’EIiada (1 Rois 11.24). Parmi les rois qui la gouvernèrent depuis cette époque, nous remarquerons surtout les suivants, dont l’histoire fut plus ou moins liée à celle du peuple d’Israël :

Ben-Hadad I. Fils de Tabrimmon, fils de Hezion ; il fit alliance avec Asa roi de Juda, contre Baësha roi d’Israël, et remporta sur ce dernier une importante victoire (1 Rois 15.18).

Ben-Hadad II. Fils du précédent ; il marcha contre Achab roi d’Israël, et fit le siège de Samarie, aidé de trente-deux rois, mais il fut obligé de quitter la place. L’année suivante il fut de nouveau battu par Achab, et comprit que le Dieu d’Israël était un Dieu de la plaine comme un Dieu des montagnes ; il dut faire la paix, et rendre les villes que ses ancêtres avaient prises sur Israël (1 Rois 20). Il se releva cependant contre Joram, fils d’Achab.

Hazaël. Un de ses officiers, lui succéda après l’avoir étouffé dans son lit ; il fut dans la main de Dieu un instrument pour châtier à la fois son prédécesseur qui avait combattu contre le peuple de l’alliance, et ce royaume des dix tribus qui avait abandonné le culte du vrai Dieu : il ravagea en particulier les provinces situées à l’est du Jourdain, et s’avança jusque sous les murs de Jérusalem (1 Rois 19.14-15 ; 2 Rois 8.28 ; 10.32 ; 12.17).

Ben-Hadad III. Fils de l’usurpateur s’empara du nom de l’ancienne dynastie. Trois fois il fut battu par le roi d’Israël Joas, et finalement fut obligé de rendre toutes les conquêtes de son père (2 Rois 13.25) ; on peut même conclure de 2 Rois 14.28, qu’il perdit momentanément sa capitale.

Retsin. Ce qui causa la ruine du petit royaume de Damas, c’est que ce malheureux prince s’étant ligué avec Pékach roi d’Israël, contre Achaz roi de Juda, celui-ci se vit obligé de solliciter l’alliance et l’intervention de Tiglath-Piléser. L’Assyrien, pour faire une diversion utile à son allié, entra sur les terres de Retsin, prit Damas, tua Retsin lui-même, emmena une partie de ses sujets en captivité, et réunit ce territoire à l’empire d’Assyrie (2 Rois 16.9 ; Ésaïe 17).

Damas continua cependant de subsister, mais soumise ; elle passa successivement sous la domination des Babyloniens, des Perses, des Séleucides, et enfin depuis Pompée sous celle des Romains (cf. Ésaïe 7.4-8 ; 8.4 ; 10.9 ; 17.1 ; Amos 1.3-5 ; Ézéchiel 27.18 ; Jérémie 25.9 ; 49.23-24 ; Zacharie 9.1). Elle compta toujours parmi ses habitants, surtout sous les Séleucides, un grand nombre de Juifs (Actes 9.2.). Elle marqua encore dans l’histoire du christianisme, comme le lieu de la conversion et de la première prédication de Paul (Actes 9.3-19 ; Galates 1.17).

On montre encore, à cinq cents pas de Damas, l’endroit ou Paul fut renversé par la voix du ciel, et dans la ville, la rue et la maison où Ananias le baptisa. Cette maison fut d’abord changée en église, les Turcs en ont fait une mosquée. C’est également avec les mêmes garanties qu’on montre dans les environs de Damas le tombeau d’Abel, long d’environ 14 mètres, eu égard à la grandeur des premiers hommes. Quelques écrivains, traduisant le nom de Damas (Dammésec) un sac de sang, pensent que ce fut dans ses environs que se commit le premier meurtre.

2°. La Syrie de Damas, ou Aram Damas, est le nom qu’on donnait à la partie de la Syrie qui formait le territoire de la ville de Damas, au nord-est de la Palestine (2 Samuel 8.6 ; cf. Ésaïe 7.8 ; 17.3 ; Amos 1.5).

Dan