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Absalom (père de paix)
Dictionnaire Biblique Bost

Troisième fils du roi David, eut pour mère Mahaca, fille de Talmaï, roi de Guésur. Ce qui le distinguait entre les fils de David, c’était sa grande beauté et surtout sa longue chevelure ; il la coupait chaque année, ou plutôt, comme on peut aussi traduire, à de certaines époques, et elle pesait jusqu’à 200 sicles, c’est-à-dire environ 2 kg et demi. Il eut trois fils, qui moururent en bas âge, et une fille remarquablement belle, nommée Tamar (2 Samuel 14.27) du nom d’une des sœurs de Absalom, qui fut victime de l’amour incestueux d’Amnon, un autre fils de David. Absalom, résolu de venger l’insulte faite à sa sœur, attendit l’occasion de le faire. Au bout de deux ans, lors de la tonte des moutons, il fit un festin auquel il convia son frère, et lorsque celui-ci fut ivre, il le fit égorger par ses serviteurs, et s’enfuit à Guésur, auprès de son grand-père. Il y était depuis deux ans, lorsque Joab, voyant que David ne serait pas éloigné de pardonner à son fils, imagina, pour le faire rappeler, une ruse qui lui réussit comme il l’espérait. Une femme de Tékoah (2 Samuel 14), se présenta devant David pour solliciter sa protection ; elle se disait veuve et n’avait que deux fils, l’un desquels avait tué l’autre dans une querelle, et sa famille voulait venger le mort par la mort du meurtrier, de telle sorte qu’elle serait privée des deux à la fois, et elle suppliait le roi d’intercéder en faveur du coupable. David comprit ce qu’on voulait, et devina même l’auteur de la ruse ; il consentit à ce qu’Absalom fût rappelé de son exil ; mais il refusa de le voir, et deux nouvelles années se passèrent. Cependant Absalom, fatigué de cette longue disgrâce, cherchait à en sortir, et comme il ne pouvait pas même obtenir une entrevue avec Joab, il le contraignit à venir, en faisant mettre le feu à un champ d’orge que Joab possédait près d’une propriété appartenant à Absalom. Ils entrèrent en pourparlers ; Joab intervint auprès du roi, et Absalom ayant reçu de David l’assurance d’un entier pardon, profita de sa liberté et de l’influence qui lui était rendue, pour conspirer presqu’aussitôt contre son père. Il trompa le peuple par sa popularité, se concilia sa faveur par des intrigues et des promesses, employa toutes sortes d’artifices pour parvenir à ses fins, se procura des chevaux et des chariots, et s’entoura d’une garde permanente de 50 archers. Enfin, la quatrième année depuis son retour de Syrie, il se rendit à Hébron, sous prétexte d’y accomplir un vœu : deux cents personnes de distinction l’y attendaient, mais sans suspecter ses desseins. Aussitôt il s’ouvre à ceux qui étaient là, et fait proclamer dans toutes les villes d’Israël qu’il a fixé le siège de son empire à Hébron, là même où David, son père, avait été sacré roi quarante ans auparavant (2 Samuel 2.1-11). Akhithophel est des premiers à joindre l’usurpateur ; la masse du peuple suit cet exemple, et David s’enfuit de Jérusalem avec une poignée d’amis sûrs et fidèles. Absalom s’y rend aussitôt, et le vengeur d’un inceste devient lui-même incestueux, d’après l’avis de son principal conseiller, en se faisant livrer les femmes de son père, pour rendre toute réconciliation impossible. Akhithophel voulait encore qu’Absalom lui remît le soin de poursuivre immédiatement David, avec 12000 hommes de troupes choisies ; mais cet avis ne fut pas écouté, grâces à Hushaï, qui, feignant d’entrer dans la révolte, afin de mieux servir son maître légitime, et flattant l’amour-propre de Absalom, lui conseilla d’attendre, de réunir d’abord tout le peuple en une formidable armée, et de marcher ensuite lui-même à la tête de ses troupes. Une victoire brillante lui était assurée. Pendant qu’Absalom rassemblait ainsi le peuple, il donnait à David le temps de réunir ses vieux soldats, et ce furent eux qui le délivrèrent de ses ennemis dans la bataille qu’ils livrèrent au milieu des forêts d’Éphraïm. Vingt mille hommes restèrent parmi les morts, et Absalom lui-même, en traversant l’épaisseur de la forêt, demeura suspendu aux branches d’un arbre, entre lesquelles sa tête ou sa chevelure s’embarrassa. Son cousin Joab l’ayant appris, il courut en hâte, et, de sa propre main, lui arracha la vie, malgré la défense expresse du roi, qui voulait qu’on l’épargnât (1021 avant Jésus-Christ). Ce fut donc un neveu de David qui le priva d’un fils, bien coupable sans doute et peu digne d’intérêt, mais auquel son père n’avait pas retiré son affection. Absalom, pour éterniser sa mémoire, s’était fait ériger un monument, près duquel il désirait peut-être qu’on l’ensevelît. L’historien Josèphe dit que c’était une colonne de marbre, et qu’elle était à 300 pas de Jérusalem, dans la vallée de Josaphat. Mais son corps fut jeté dans une fosse immédiatement après le combat, et recouvert d’un monceau de pierres. Quand David apprit la mort de son malheureux fils, il versa sur lui d’abondantes larmes, dont l’amertume était bien justifiée par une si triste vie suivie d’une si triste fin (2 Samuel 18.33). Le nom de Absalom ne se trouve, en dehors des livres historiques, que dans l’épigraphe du Psaume 3.