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Athènes
Dictionnaire Biblique Bost
Westphal Calmet

Ville célèbre de la Grèce, située dans une plaine délicieuse, à environ 40 km à l’est de Corinthe. Elle passe pour avoir été bâtie 1580 ans avant la naissance de Jésus, c’est-à-dire à peu près au temps du séjour de Moïse en Égypte ; mais il est probable que c’est placer cette origine quelques siècles trop tôt. Athènes fut d’abord gouvernée par des rois de la famille de Cécrops, égyptien, son fondateur. Au bout de 487 ans, à la mort de Codrus, les Athéniens se donnèrent pour chefs les Archontes, espèce de magistrats nommés d’abord à vie, puis pour dix ans seulement, puis enfin pour un an, et dont le pouvoir ressemblait beaucoup à celui des rois. Ils finirent par se constituer en démocratie pure, sous Solon, vers 588.Quatre siècles plus tard, les Athéniens, qui étaient tombés sous la puissance des rois de Macédoine successeurs d’Alexandre, subirent avec eux le joug des Romains ; ils le portaient encore aux jours de notre Seigneur. Athènes brilla de bonne heure, au sein du monde idolâtre, par ses succès dans les sciences et dans les arts. Peu de villes donnèrent le jour à plus d’hommes illustres, et jouirent de plus de gloire. La littérature et les beaux-arts y survécurent à la ruine de sa puissance et de sa liberté : Athènes demeura longtemps le centre des sciences, et de toutes parts on allait à l’école de ses grands maîtres, puiser cet atticisme dont les Romains eux-mêmes faisaient tant de cas. Ce fut aussi l’une des villes où le paganisme prit le plus de développements, et où il se formula de la manière la plus précise. Jaloux d’adorer tous les dieux, sans en excepter aucun, les Athéniens avaient, par surcroît de précaution, élevé un autel au Dieu inconnu (Actes 17.23), ou plutôt à un dieu inconnu. Peut-être même existait-il plusieurs autels consacrés aux divinités étrangères et inconnues. Paul, avec cette habileté, cet à propos, cette argumentation ad hominem qui le caractérise à un si haut degré comme orateur, rattache à ce fait qu’il a sous les yeux, et qui est bien connu des Athéniens, tout ce qu’il veut dire à cette population légère et distraite. Il ne veut pas leur annoncer quelque nouvelle étrange, inattendue ; mais ce Dieu inconnu dont les Athéniens semblent attendre qu’il se manifeste, Paul le connaît et veut le leur faire connaître aussi. Ses auditeurs, d’accord avec Paul sur le point de départ, et piqués par la curiosité de savoir quelles conclusions il tirera de ses prémisses, l’écoutent avec attention, et entendent l’Évangile ; mais, comme toujours, peu d’entre eux le reçurent, et lorsque l’apôtre vint à parler de la résurrection, ils se dispersèrent en se moquant. Quelques-uns crurent la Parole, Denys l’aréopagite, Damaris, et d’autres ; la plupart la rejetèrent.

Athènes, au temps de Paul, était déjà à une époque de décadence. Conquise par Sylla, elle avait vu détruire ses plus beaux édifices ; elle languit jusqu’aux temps d’Adrien qui s’efforça de lui rendre son premier lustre. Sa chute graduelle a été ensuite l’effet des troubles du Moyen Âge. Ce n’est plus maintenant qu’une ville de 14 à 18000 âmes ; mais sa population tend à augmenter de nouveau. Résidence royale, elle a vu depuis quelques années s’élever des édifices plus somptueux que les cabanes et les ruines qui l’ornaient seules il y a peu d’années. Le peuple travaille courageusement à sortir de sa misère, et le gouvernement le seconde de tout son pouvoir. On trouve dans la contrée peu de bêtes à cornes, mais beaucoup d’ânes, de chevaux, de mulets, et quelques chameaux, (voir dans le Morgenland de 1839, trois lettres écrites d’Athènes, par Woringer, p. 273, 300, 342, et les Voyages de Hartley en Grèce).