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Olivier
Dictionnaire Biblique Bost
Calmet

Arbre fruitier de la famille des jasminées, touffu, à rameaux cendrés, à feuilles sessiles, lancéolées, entières, coriaces, d’un vert foncé en dessus, blanchâtres en dessous, persistantes, à petites fleurs odorantes et disposées en grappes dans les aisselles des feuilles ; ses fruits sont composés d’une amande centrale contenue dans un noyau osseux très dur, enveloppé d’une pulpe charnue, ferme, très huileuse ; toutes les autres parties du fruit le sont également ; les olives se mangent crues ou assaisonnées, et fournissent en abondance une des meilleures huiles connues. Mal fait, sans élégance et d’un aspect fort triste, l’olivier est très sensible aux gelées ; il ne donne jamais de fruit lorsqu’il est éloigné de plus de 120 km de la mer ; il réussit avec peine dans le midi de la France, et réclame un terrain sec et des climats chauds tels que ceux de l’Orient. Ses fruits formaient l’une des branches principales de la richesse des Hébreux, et ils figurent souvent à côté du blé, de la figue et du vin, parmi les plus excellents produits de la Palestine (Exode 23.11 ; Deutéronome 6.11 ; 8.8 ; 28.40 ; 24.20 ; Josué 24.13 ; Juges 15.5 ; 2 Rois 5.26 ; 18.32 ; Michée 6.15) ; voir aussi quelques prescriptions de charité publique relatives à la moisson des olives (Deutéronome 24.20). On cultivait l’olivier dans des jardins et sur le penchant des montagnes ; et il parait (d’après 1 Chroniques 27.28), que la couronne possédait des parcs d’oliviers assez considérables pour devoir être confiés à un intendant spécial, chargé en même temps de livrer au commerce l’huile qu’ils produisaient (Jérémie 11.16), fait allusion au long âge de cet arbre et à la générosité avec laquelle il récompense les soins peu nombreux qu’il demande. Avant que les olives soient mûres on les abat, soit en secouant l’arbre, soit en en frappant avec précaution les branches que l’on veut dépouiller (Ésaïe 17.6 ; 24.13 ; cf. Deutéronome 24.20). On les presse alors et l’on en retire une huile extrêmement fine, blanche et délicate, l’huile vierge de Lévitique 24.2 ; Exode 27.20 ; 29.40, l’huile toute fraîche de Psaumes 92.10.Si au lieu d’une simple pression des olives, on les foule au pressoir ou dans des cuves (Michée 6.15), l’huile qu’on obtient est moins pure, plus mélangée, parfois un peu amère ; cependant elle suffit aux usages ordinaires, et les pressoirs d’olives étaient assez nombreux aux environs de Jérusalem, pour que le jardin de Gethsémané en ait tiré son nom. Des olives mûres ou charnues ne donnent pas de bonne huile, et sous ce rapport celles de Palestine avaient sur celles d’Égypte une telle supériorité, que les Juifs en exportaient et en vendaient beaucoup aux marchands égyptiens (Osée 12.2). Les Phéniciens en venaient aussi chercher en Judée (Ézéchiel 27.17 ; cf. 1 Rois 5.11 ; Esdras 3.7), et les rois d’Israël, notamment Ézéchias, avaient de riches magasins destinés à recevoir des huiles qu’on leur payait comme impôts (2 Chroniques 32.28). Les meilleures olives croissaient dans les environs de Thekoa ; on les mangeait quelquefois crues ou assaisonnées avec du sel, ou confites de toute autre manière.

L’olivier sauvage dont il est parlé (Romains 11.17-24 ; oleaster), fournit des fruits moins savoureux et une huile passablement mauvaise ; on n’en emploie guère que le bois. Ses rameaux sont garnis d’épines à leurs extrémités ; ils portent des feuilles plus courtes et plus larges, blanchâtres à leur partie inférieure. On greffait quelquefois l’olivier sauvage sur l’olivier franc, lorsque les branches de ce dernier commençaient à se dessécher, et cet usage existe encore en Orient. (Je n’ai pu vérifier si ce mode de greffe, contraire à ce que l’on pratique ordinairement, est réellement justifié en botanique ; plusieurs commentateurs, Winer, Reiche, le contestent faiblement ; d’autres Olshausen, Schulz, affirment que les choses se passent ainsi, mais ils sont plus forts en théologie qu’en histoire naturelle, et leur témoignage n’est pas en cette matière d’un fort grand poids. Dans tous les cas, l’idée est la même). L’idée que Paul veut amener ou expliquer par la similitude tirée de cet arbre, est que les gentils ont pris dans l’organisme de la synagogue ou de l’Église, la place que les Juifs n’étaient plus propres à occuper ; ils ont été entés à l’endroit même de la blessure, là où finit le tronc et ou commencent les branches ; les païens, pas plus que les Juifs, n’ont en eux-mêmes la source de la vie, mais ils sont mis à même par la greffe, de participer aux propriétés du tronc. Les enfants de Japhet sont venus se loger dans les tabernacles de Sem ; pour eux c’est un don tout gratuit, qui leur sera retiré bien plus facilement qu’il ne l’a été aux Juifs, s’ils s’en rendent indignes.

Les rameaux d’olivier servaient à faire des tabernacles dans les jours de fêtes solennelles (Néhémie 8.15), et le bois de l’olivier franc, qui est ferme, dur, et susceptible d’un fort beau poli, était employé dans la construction des palais ou des temples (1 Rois 6.23). Le feuillage et les branches de l’olivier (franc) étaient un symbole de la joie (2 Maccabées 14.4).

Montagne des Oliviers (Zacharie 14.4). Elle était située au nord-est de l’ancienne Jérusalem, à un quart de lieue environ de ses murailles extérieures, et en était séparée par la vallée du Cédron ; d’après Actes 1.12, elle était éloignée de Jérusalem le chemin d’un sabbat. Les nombreuses plantations d’oliviers qui avaient donné le nom à cette montagne n’existent plus ; le côté oriental est complètement nu ; sur le côté occidental, les arbres sont rares ; on y trouve cependant encore de la vigne, des figuiers, des amandiers et des dattiers ; c’est sur ce penchant que se trouvait le jardin de Gethsémané. Le mont des Oliviers se dirige du nord au sud, et il est surmonté de trois sommets, dont le septentrional (d’après Maundrell, d’autres disent celui du milieu) est le plus élevé : la cime méridionale est célèbre par l’apostasie de Salomon, qui y éleva des autels aux idoles de ses femmes (1 Rois 11.7 ; 2 Rois 23.13) ; elle fut appelée pour cette raison mashchith, c’est-à-dire montagne de la perdition ou du scandale. C’est sur le penchant oriental que la tradition place l’ascension de notre Sauveur, non loin de Béthanie, et si ce n’est pas dit expressément (Actes 1.12 ; Luc 24.51), cependant toutes les probabilités appuient cette tradition.

Le mont des Oliviers serait à peine une colline en Suisse, par exemple ; mais il s’élève de beaucoup au-dessus des petites montagnes qui l’entourent en Juda, et son élévation est double de celle de Morija et de Sion ; de son sommet l’on jouit d’une vue aussi remarquable par sa beauté que par son étendue, et il n’est sur la terre aucun endroit qui réunisse un tel spectacle à d’aussi grands souvenirs. De la même place on peut tour à tour porter ses regards sur la mer Morte ou sur la Méditerranée, sur les plaines de Moab ou sur les déserts de la Quarantaine, sur les monts Ébal et Garizim, ou sur Jérusalem, qui se montre dans toute sa magnificence, et présente au spectateur ses places, ses rues, ses collines, ses vallées, et l’édifice musulman bâti sur les ruines du temple de l’Éternel. Le mont des Oliviers était l’une des promenades ordinaires de Jésus (Matthieu 24.3 ; Marc 13.3 ; Luc 19.37-44) : c’est de là qu’il pleura sur la ville, et qu’il en annonça la prochaine et inévitable destruction.

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