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L’Écriture sainte constate et légitime au regard du croyant l’obéissance qui est à la base de la plupart des rapports que les hommes ont entre eux.
Obéir à celui qui a le droit de commander, c’est obéir à Dieu. Mais cette obéissance a des limites, et le croyant ne doit pas exécuter ce qui lui apparaît comme étant contraire à la volonté divine : « Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » (Actes 5.29).
Dans la nature, tout obéit aux lois de Dieu (Siracide 42.23). Obéir à Dieu, c’est le devoir essentiel de l’homme. La chute fut le résultat de la première désobéissance. Tout le long et patient effort de Dieu a tendu désormais vers ce but : réapprendre à l’homme à obéir. La « crainte de l’Éternel » (expression biblique qui caractérise la piété d’Israël), c’est avant tout la peur de lui déplaire en lui désobéissant (Lévitique 25.17).
Mais l’obéissance n’est pas seulement exécution de la volonté de Dieu ; elle est aussi acceptation complète, sans restriction et de tout cœur, de cette volonté. Cette note, qui revient déjà comme un thème fondamental dans le Deutéronome (Deutéronome 11.13 ; Deutéronome 13.4 ; Deutéronome 28.1 et suivants, etc.), se retrouve souvent dans le message des prophètes qui toujours, par delà les apparences, remontent à la source et aux sentiments cachés (Ézéchiel 36.26 et suivant, Ésaïe 29.13).
Sans obéissance complète à Dieu, en effet, il ne saurait y avoir de bénédiction, de bonheur, de salut et de vie possibles pour l’homme. Rien ne peut la remplacer, ni les sacrifices, ni le culte extérieur, ni la prière. Elle est d’ailleurs une conséquence nécessaire de la religion vécue et du culte « en esprit et en vérité » (Jean 4.24 ; 1 Jean 3.18). Avec elle l’ordre se fait dans la vie de l’homme, car elle met sa conduite en harmonie avec les lois immuables de sa vie profonde et éternelle (Deutéronome 13.4 ; Deutéronome 15.4 ; Deutéronome 28.1 et suivants, 1 Samuel 15.22 ; Ésaïe 1.10-20 ; Jean 14.15 ; Jean 15.10 ; Actes 4.19 ; Actes 5.29 ; Actes 5.32, etc.). Aussi les exemples classiques de la foi en Dieu sont-ils en même temps des exemples d’obéissance (Hébreux 11.8, etc., cf. Jérémie 17.16).
Cet idéal, auquel la masse en Israël fut le plus souvent rebelle (Psaumes 81.12 ; Ézéchiel 2.3 et suivant, etc.), et que les meilleurs parmi les Israélites ne firent qu’entrevoir (Psaumes 103.20 et suivant).
Jésus-Christ devait le réaliser parfaitement. Il fut la loi de sa vie ou plus exactement l’expression même de son amour filial : « J’aime le Père et je fais ce que le Père m’a commandé » (Jean 14.31). C’est cette obéissance, culminant dans les tragiques moments de Gethsémané (Matthieu 26.39 et suivants) et de Golgotha (Jean 19.30), qui lui a permis d’achever l’œuvre rédemptrice et de détruire les conséquences de la désobéissance d’Adam (Romains 5.19 ; Jean 5.19 et suivant).
Cette obéissance qu’il a pratiquée jusqu’au bout, il la demande à ses amis (Jean 15.14). Elle sera donc pour les apôtres la pierre de touche qui permettra de reconnaître la foi véritable. Être « esclave de Christ », voilà l’état que le chrétien doit désirer. On est esclave du péché tant que l’on n’a pas choisi le Christ pour maître (Romains 6.16 ; Romains 6.22), et le but de la liberté chrétienne, c’est de nous permettre de nous donner librement à Dieu. Cette obéissance volontaire s’applique à tous les domaines, à la pensée (2 Corinthiens 10.5) comme à l’action (1 Jean 2.3) ; mais elle doit être un besoin du cœur et par conséquent « exempte de murmures et d’arrière-pensées » (Philippiens 2.14).
C’est dans son amour reconnaissant pour le Christ qui l’a sauvé parce qu’il a été obéissant jusqu’à la mort (Philippiens 2.8 ; Hébreux 5.8 et suivant), que le chrétien doit trouver la volonté d’obéir en toutes choses à Dieu et la force de faire triompher cette volonté dans tous les détails de sa vie. Et son obéissance lui assurera le bonheur (Jacques 1.25) ; elle lui donnera la certitude d’être dans la vérité (Jean 7.17). R. H.